Que signifie être en état de grâce ?
Que signifie véritablement être en état de grâce ? Dans la foi chrétienne, l’état de grâce désigne l’union profonde entre l’âme humaine et Dieu, une communion intérieure rendue possible par la grâce divine. Cet état spirituel était celui d’Adam et Ève avant le péché originel, lorsque l’harmonie entre l’homme, Dieu et la création était parfaite. Aujourd’hui, l’Église enseigne que l’état de grâce n’est pas un idéal abstrait, mais une réalité accessible grâce aux sacrements, en particulier le baptême, porte d’entrée vers la vie divine, et la confession, qui restaure la grâce perdue par le péché. Comprendre l’état de grâce, sa définition, son origine et les moyens de l’entretenir nous permet de mesurer la beauté du don divin afin d’avancer vers la sanctification et retrouver la paix profonde d’une âme unie à Dieu.
État de grâce : origine et définition
Origine au jardin d’Eden
L’origine de l’état de grâce remonte à la création du monde et de l’homme. Dieu a créé l’homme à son image, dans un état de grâce originel, par lequel l’homme était en union parfaite avec son Créateur. C’est ce qui est décrit dans la Genèse et ce qu’ont vécu Adam et Eve au Jardin d’Eden, avant de manger du fruit de l’arbre défendu. L’homme était alors unifié, ordonné et naturellement orienté vers le bien et vers Dieu. Le Catéchisme de l’Église catholique décrit ainsi ce moment « Par le rayonnement de cette grâce, toutes les dimensions de la vie de l’homme étaient confortées. Tant qu’il demeurait dans l’intimité divine, l’homme ne devait nu mourir, ni souffrir. L’harmonie intérieure de la personne humaine, l’harmonie entre l’homme et la femme, enfin l’harmonie entre le premier couple et toute la création constituait l’état appelé « justice originelle » (§ 376). L’avènement du péché originel nous a fait perdre cet état de grâce, cet état d’union parfaite avec le Créateur et a fait entrer la mort, la souffrance et le péché dans nos vies.
Définition de l'état de grâce
L’état de grâce est ainsi l’état dans lequel se trouve l’âme humaine lorsqu’elle est en union avec Dieu. Une âme se trouve en état de grâce lorsqu’elle est habitée par la grâce divine (don gratuit de Dieu) et se laisse transformer par l’œuvre de Dieu en elle. Cet état n’est pas un mérite humain, elle résulte d’un don gratuit du Seigneur qui justifie les hommes et leur permet de participer à la vie divine. L’état de grâce n’est possible qu’avec le don gratuit de la grâce offerte par Dieu, mais elle requiert également notre pleine coopération, notre liberté, notre ouverture à cette grâce sanctifiante. Cette présence de la grâce sanctifiante en notre âme nous « divinise », c'est-à-dire qu’elle nous fait participer à la vie divine par l’œuvre de Dieu en nous. Sans changer notre nature, elle nous ouvre à la vie éternelle et à la béatitude (état de joie parfaite qui résulte de l’union avec Dieu). Cet état de grâce rétablit l’union entre Dieu et l’Homme, brisée par le péché originel et nous ouvre la voie du Salut et de la sanctification.
Comment accueillir et entretenir cet état de grâce ?
Le baptême : porte d'entrée vers l'état de grâce
Pour retrouver cet état de grâce nécessaire à notre sanctification, Jésus a instauré le sacrement du baptême. Lors de ce sacrement, l’âme se retrouve infusée par la grâce sanctifiante, ce qui l’éloigne du péché et l’ouvre à la vie éternelle. Le baptême est une forme de naissance céleste, au sens où nous sommes accueillis comme enfants de Dieu dans son royaume. L'état de grâce, restauré par le Christ, n'est pas un état statique, mais un don vivant que l'Église nous invite à accueillir et à entretenir activement. Comme le souligne le Catéchisme de l'Église catholique, la grâce sanctifiante est « le don gratuit que Dieu nous fait de sa vie infusée par l'Esprit Saint dans notre âme pour la guérir du péché et la sanctifier » (§ 1999).
Le sacrement de réconciliation : péchés véniels et péchés mortels
Par les sacrements, l’Église nous offre des voies principales pour entretenir ce don et le faire croître tout au long de notre vie chrétienne. Parmi les sacrements, le baptême nous offre cette grâce initiale, la confirmation la scelle par les dons de l'Esprit-Saint, mais c’est le sacrement de réconciliation (aussi appelé sacrement du pardon ou confession) qui restaure en nous cet état de grâce diminué par le péché. Ce sacrement de guérison, institué par le Christ lui-même, est essentiel, car le péché fragilise l’alliance avec Dieu, réduisant la grâce sanctifiante dans l'âme. Par le sacrement du pardon, nous recevons une grâce particulière qui nous aide à conscientiser nos péchés, à les détester sincèrement par l’acte de contrition et à choisir de nous en détourner. Ainsi, le sacrement de réconciliation est un acte de communion renouvelé avec Dieu, qui nous libère du poids du péché et nous rend aptes à croître en sainteté au quotidien. Afin de discerner précisément quand recourir à ce sacrement pour restaurer l'état de grâce, il est essentiel de distinguer les péchés véniels des péchés mortels, qui affectent différemment notre union avec Dieu.
Péchés véniels et péchés mortels
Tout péché est une offense à l’amour de Dieu pour nous, mais ils peuvent se distinguer par leur gravité et leur nature. Le péché véniel blesse la charité et Dieu, mais ne supprime pas la grâce sanctifiante et n’a pas pour nature un objet ou un acte grave. L’accumulation des péchés véniels dispose progressivement l’âme à se détourner du Christ, mais ne rompt pas l’alliance à jamais et ne prive pas l'homme de la miséricorde de Dieu. Les péchés véniels peuvent être par exemple la gourmandise, la paresse, négliger son temps de prière, etc.
En revanche, le péché mortel coupe entièrement du don et de l’amour de Dieu. Le péché mortel est un acte grave commis avec une pleine connaissance et un consentement délibéré, qui porte sur une matière grave. Pour commettre un péché mortel, la personne doit avoir pleinement conscience « de son opposition à la Loi de Dieu » (CCC § 1859). Le Catéchisme de l’Église catholique le décrit ainsi : « Le péché mortel [...] entraine la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante ; c'est-à-dire de l’état de grâce. S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l’exclusion du Royaume du Christ » (§ 1861).
C’est notre liberté, donnée par Dieu, qui nous permet de choisir la voie du salut ou de nous en détourner.
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La prière est un moyen privilégié pour cultiver sa relation à Dieu et pour faire croître la grâce sanctifiante reçue au baptême. Hozana vous propose de prier en suivant diverses communautés de prières comme :
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- Une ,
- Une pour demander humblement pardon pour nos fautes,
- Et une pour faire croître en nous les dons de l’Esprit Saint reçus lors du sacrement de confirmation
Foire aux questions
Puis-je communier sans être en état de grâce ?
L’Église catholique enseigne qu’il est nécessaire d’être en état de grâce pour recevoir l’Eucharistie. La communion est une rencontre intime avec le Christ, et un péché mortel non confessé rompt cette communion intérieure.
Comment recevoir l’état de grâce ?
L’état de grâce est reçu pour la première fois lors du sacrement du baptême, qui infuse la grâce sanctifiante dans l’âme de la créature.
Peut-on se repentir d’un péché mortel ?
Oui. Un péché mortel peut être pardonné si la personne en prend conscience, s’en repent sincèrement et se confesse. Par le sacrement du pardon, Dieu restaure la grâce sanctifiante dans l’âme et rétablit la relation blessée avec Lui.
Peut-on perdre l’état de grâce ?
Oui. L’état de grâce est perdu lorsqu’un péché mortel est commis : un acte grave, fait en pleine connaissance et avec consentement volontaire. Les péchés véniels n’enlèvent pas la grâce sanctifiante, mais l’affaiblissent et disposent peu à peu l’âme à s’éloigner de Dieu.

