La messe de Padre Pio, par Maria Winowska 2 / 2
Le Padre Pio au moment de la consécration.
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Voici la seconde et dernière partie du récit de Maria Winowska relatif à la messe à laquelle elle a assistée à San Giovani Rotondo. Elle sera suivie de l'historique des prières après la messe, que Le Padre Pio récitait à la fin de chacune de ses messes, jusqu'à sa mort en septembre 1968.
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Suite et fin du récit de Maria Winowska .
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A partir de l'offertoire, lien ..... le rythme du drame sacré s'intensifie. En levant la patène d'un geste suppliant, les yeux perdus dans une lumière invisible, Padre Pio découvre les plaies de ses mains rouges et sanguinolentes. Il demeure ainsi, immobile, bien plus longtemps que ne l'exige la récitation du Suscipe. (Lien ......) On dirait qu'il ramasse le monde entier dans cet acte d'offrande. Son visage, ravagé de larmes, exprime une sorte de défi. « Voilà ce que je t'offre, Père éternel, au nom du Fils que je représente. Ces détresses humaines. Cette angoisse dévorante, ces souffrances. Ces péchés…. Voici que je lance tout ça, en vrac, dans tes Bras, sur ton Cœur. Essaye un peu de me le rendre autrement que transsubstantié ! Homme parmi les hommes, prêtre des hommes, je te donne, ô Dieu Créateur, ce que tu répares plus beau que tu ne l'as créé... »
Les minutes coulent comme des gouttes de sang. Je comprends soudain que par la messe nous accédons à l'éternel. Le mystère de la Croix échappe au temps-durée dans la mesure exacte ou cet Homme supplicié est Dieu. D'une façon ineffable et absolument inaccessible aux prises de notre intelligence, le Calvaire est PRÉSENT dans chaque messe et nous sommes présents au Calvaire. Vérité trop oblitérée dans nos esprits inquiets et volages, ne faut-il pas, de temps en temps, pour nous la rappeler, de violentes leçons de choses comme celles que Dieu nous assène à San Giovanni Rotondo ?
Au Mémento des vivants, nouvel arrêt, nouvelle extase. Lien ..... Il y eut un temps où Padre Pio n'en finissait pas de rappeler un à un ses enfants à son Dieu et il fallait alors que le Père gardien, caché dans le chœur, lui donnât mentalement l'ordre de continuer.
J'ai assisté à plusieurs messes du Padre Pio : pas deux qui se ressemblent. Certes, le Père est rigoureusement fidèle aux rubriques et pour un Italien, ses gestes sont d'une sobriété étonnante. Cependant, on voit bien qu'il n'est pas seul à mener le jeu. Des présences invisibles l'enveloppent, le secondent ou l'entravent. Un vendredi, je l'ai vu haletant, oppressé, comme un lutteur aux abois, essayant en vain, avec de brusques mouvements de la tête, d'écarter un obstacle qui l'empêchait de prononcer les paroles de la Consécration. Ce fut enfin comme un corps-à-corps d'où il sortit vainqueur, mais brisé. D'autres fois, à partir du Sanctus, de grosses gouttes de sueur coulent de son front, inondent le visage convulsé de sanglots. C'est vraiment l'homme des douleurs aux prises avec l'agonie. Il y a des jours où, en proférant les paroles consécratrices, il souffre un vrai martyre. Seul, son père spirituel pourrait en dire davantage, car Padre Pio, pourtant si affable, garde sur son propre compte un silence absolu et farouche.
Le voici enfin tenant à bout de bras son Dieu devenu Pain ! Lien ........) De minces filets de sang ruissellent tout au long de ses doigts. Pour un instant ses traits se détendent et deviennent lumineux. Parfois un sourire affleure sur ses lèvres et ses yeux, très doux, caressent l'hostie d'un regard infiniment tendre. Je ne sais quelle est la nuit de sa foi, mais il est certain que je l'ai vu voyant à travers les apparences. Qui douterait de la Présence Réelle n'a qu'à assister à sa messe. Je ne dis pas que la foi, qui est grâce, lui serait du coup automatiquement infusée, mais certainement il se poserait le même dilemme qu'un ami que j'ai envoyé à San Giovanni Rotondo. « L'un des deux, m'a-t-il écrit, je suis un idiot ou le Père est fou. » Il opta pour la première partie de l'alternative...
A cause de l'affluence, Padre Pio distribue la communion après la messe, au maître-autel, où, d'ailleurs, ses confrères le suppléent. Beaucoup désirent recevoir l'Hostie de sa main blessée. Padre Pio ne favorise guère cette sainte curiosité, car les manches de son aube, sévèrement amidonnées, cachent jusqu'aux bouts de ses doigts. Je pense qu'il doit considérer comme un manquement à l'étiquette ces yeux braqués sur lui, serviteur, tandis que dans ses doigts douloureux et exsangues il tient, voilé, son Seigneur et son Maître. (Lie ........) En communiant de la main du Padre Pio, j'ai fermé les yeux.
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Origine des prières au pied de l'autel à la fin des messes basses.
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Pour ce récit, nous utilisons un large extrait de la lettre de liaison N° 83 de l'association CAP Fatima.
Le 13 octobre 1884, après que le pape Léon XIII eût terminé de célébrer la messe dans la chapelle vaticane, entouré de quelques cardinaux et membres du Vatican, il s'arrêta soudainement au pied de l'autel. Il se tint là environ dix minutes comme en extase, son visage blanc de lumière. Puis, partant immédiatement de la chapelle à son bureau, il composa la prière à saint Michel Archange avec instructions pour qu'elle soit dite partout après chaque messe basse.
Lorsqu'on lui demanda ce qui était arrivé, il expliqua qu'au moment où il s'apprêtait à quitter le pied de l'autel, il entendit soudainement des voix :
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« Après la Messe, j'entendis deux voix, une douce et bonne, l'autre gutturale et dure ; il semblait qu'elles venaient d'à côté du tabernacle. Il s'agissait du démon qui s'adressait au Seigneur, comme dans un dialogue. Voici ce que j'ai entendu :
- La voix gutturale, la voix de Satan dans son orgueil, criant au Seigneur : “Je peux détruire ton Église.”
- La voix douce du Seigneur : “Tu peux ? Alors, fais le donc.”
- Satan : “Pour cela, j'ai besoin de plus de temps et de pouvoir.”
- Notre Seigneur : “Combien de temps ? Combien de pouvoir ?”
- Satan : “75 à 100 ans et un plus grand pouvoir sur ceux qui se mettent à mon service.”
- Notre Seigneur : “Tu as le temps, tu auras le pouvoir. Fais avec cela ce que tu veux.”
Puis, j'ai eu une terrible vision de l'enfer : j'ai vu la terre comme enveloppée de ténèbres et, d'un abîme, j'ai vu sortir une légion de démons qui se répandaient sur le monde pour détruire les œuvres de l'Église et s'attaquer à l'Église elle-même que je vis réduite à l'extrémité. Alors, Saint Michel apparut et refoula les mauvais esprits dans l'abîme. Puis, j'ai vu Saint Michel Archange intervenir non à ce moment, mais bien plus tard, quand les personnes multiplieraient leurs prières ferventes envers l'Archange. »
La description de la vision se trouve également dans le livre de Mgr Henri Delassus La conjuration antichrétienne (tome III, p 879 dans l'édition de Desclée, de Brouwer et Cie de 1910).
À l'issue de cette vision, Léon XIII rédigea deux documents : des prières à réciter après les messes basses et un petit exorcisme. Voici ce que dit Dom Amorth, toujours dans son livre Un exorciste raconte :
Pour confirmer ce que le père Pechenino rapporte, nous disposons du témoignage irréfutable du cardinal Nasalli Rocca [1872-1952] qui, dans sa Lettre Pastorale pour le Carême diffusée à Bologne en 1946, écrit :
« Léon XIII a lui-même rédigé cette prière. La phrase : “Satan et ses légions d'esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes” trouve une explication historique que son secrétaire particulier, Mgr Rinaldo Angeli, nous a été plusieurs fois racontée. Léon XIII a vraiment eu la vision d'esprits infernaux qui se rassemblaient autour de la ville éternelle (Rome) ; et c'est de cette expérience qu'est née la prière qu'il a voulu faire réciter à toute l'Église. Cette prière, il la récitait d'une voix vibrante et puissante : nous l'avons si souvent entendue dans la basilique du Vatican.
Et ce n'est pas tout. Il a également écrit de ses propres mains un exorcisme spécial figurant dans le Rituel romain (édition 1954, tit. XII, c. III, pages 863 et suivantes). Il recommandait aux évêques et aux prêtres de réciter souvent ces exorcismes dans les diocèses et les paroisses. Il le faisait lui-même à longueur de journée. »
L'histoire de ces deux textes est riche d'enseignement.
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Les prières après la messe (ou prières léonines)
Les prières que Léon XIII ordonna de réciter (en alternance avec le prêtre pour les Ave et le Salve Regina) après chaque messe basse, sont les suivantes :
- Trois Ave Maria,
- Le Salve Regina: (Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance, salut ! Enfants d'Ève, exilé, nous crions vers vous ; vers vous nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.
Ô vous, notre avocate, tournez donc vers nous vos regards miséricordieux.
Et, après cet exil, montrez-nous, Jésus, le fruit béni de vos entrailles,
Ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie !)
Voici la version solennelle, dite '' Le grand salve'' : qui se chante à l'occasion de grandes fêtes de Notre Dame.
- Puis l'oraison : ( Ô Dieu, notre refuge et notre force, jetez un regard favorable sur le peuple qui crie vers vous et, par l'intercession de la glorieuse et immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu, de Saint-Joseph, son époux, et de vos Saints Apôtres Pierre et Paul et de tous les saints, exaucez dans votre miséricorde et votre bonté, les prières que nous vous adressons pour la conversion des pécheurs, ainsi que pour la liberté et le triomphe de la Sainte Eglise, notre Mère. Par le même Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.)
- Enfin la"Prière à saint Michel Archange" : (Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat. Soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu lui fasse sentir son empire, nous vous le demandons en suppliant. Et vous, Prince de la milice céleste, repoussez en enfer par la force divine, Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes. Ainsi soit-il.)
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Le 19 juin 1904, soit moins d'un an après son élection au pontificat, saint Pie X demanda d'ajouter 3 fois l'invocation : Cœur Sacré de Jésus, ayez pitié de nous, confirmant ainsi l'instruction de son prédécesseur. Le 20 juin 1913, il décida également que ces prières pouvaient être omises aux messes basses revêtant une certaine solennité, notamment les messes chantées ou avec orgue, les messes avec sermon, les messes de mariage, etc.
Au cours de son allocution du 30 juin 1930, après avoir rappelé la persécution religieuse sévissant en Russie ainsi que les prières pour la Russie qu'il avait sollicitées le 19 mars précédent, Pie XI demanda que les prières prescrites par Léon XIII soient dites pour la Russie, confirmant ainsi à nouveau l'instruction de son prédécesseur :
‘'Et pour que tous puissent sans fatigue et sans peine poursuivre cette sainte croisade, nous décidons que les prières que notre bien-aimé prédécesseur Léon XIII a ordonné aux prêtres et aux fidèles de réciter après la messe, soient dites dans cette intention spécifique, à savoir pour la Russie. Que les évêques et le clergé séculier et régulier prennent soin d'informer les fidèles et ceux qui assistent au Saint Sacrifice, et qu'ils ne manquent pas de leur rappeler ces prières.''
Ainsi, non seulement cette prière à saint Michel Archange fut rédigée un 13 octobre, 33 ans jour pour jour avant la dernière apparition de Fatima et le miracle du soleil, mais le pape Pie XI demanda qu'elle soit spécifiquement récitée pour la Russie. Il y a donc un lien très fort entre la vision de Léon XIII et la demande de Notre-Dame figurant dans le secret du 13 juillet 1917.
La récitation de cette prière à saint Michel Archange à la fin des messes basses fut obligatoire jusqu'en 1964. À cette date, elle fut supprimée de la façon suivante. Par le motu proprio Sacram liturgiam du 25 janvier 1964, le pape Paul VI créa une commission chargée de mettre en application la constitution sur la liturgie du concile Vatican II Sacro sanctum concilium du 4 décembre 1963. Cette commission, présidée au début par le cardinal Lercaro, archevêque de Bologne, et dont le secrétaire était Mgr Bugnini, élabora le Novus Ordo Missae promulgué le 6 avril 1969. (Entrée en vigueur le premier dimanche de l'Avent suivant) Mais, dès la première année de son fonctionnement, la commission émit une première instruction, l'instruction Inter œcumenici, que le pape signa le 26 septembre 1964. Cette instruction supprimait les prières au bas de l'autel avant et après la messe. En effet, dans le n° 48, il est dit : « En attendant que soit entièrement restauré l'Ordo de la messe, on observera déjà ce qui suit : (…)
c) Dans les prières du bas de l'autel, au début de la messe, on omet le psaume 42. (…)
j) On omet le dernier Évangile ; les prières de Léon XIII sont supprimées. »
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Ainsi, précise Yves de Lassus, au moment où le communisme était à son apogée, quatre ans après que Khrouchtchev ait déclaré 1960 an I du communisme, l'Église demandait de cesser de prier pour la Russie à la fin de chaque messe. Padre Pio ne fut absolument pas d'accord avec cette décision et continua à réciter ces prières jusqu'à sa mort en 1968.
30 ans plus tard, le pape Jean-Paul II lui donna d'une certaine façon raison, car au cours du ......, il demanda aux fidèles de réciter la prière à saint Michel composée par Léon XIII pour nous aider « dans le combat contre les forces des ténèbres ».
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Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat. Soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu lui fasse sentir son empire, nous vous le demandons en suppliant. ......
Merci ! 140 personnes ont prié
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6