La Messe: …………………Offrande à la sainte Trinité -> Sanctus

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   Véronique essuie le visage de Jésus. Sixième station du chemin de croix de la colline des Espélugues surplombant la grotte de Massabielle à Lourdes,

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       Sixième publication de l'EXPLICATION DE LA MESSE d'après les notes prises lors des différents explications données par Dom Guéranger à ses moines : Elle concerne toutes les prières précédant le Canon, prières qui terminent l'Offertoire.

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SUSCIPE, SANCTA TRINITAS

            Le Prêtre ayant achevé le Psaume revient au milieu de l'autel, et là, les mains jointes, étant un peu incliné, il dit : Suscipe sancla Trinitas, hanc oblationem quam tibi offerimus ob memoriam Passionis, Resurrectionis et Ascensionis Jesu Christi Domini nostri… (Recevez, ô Trinité Sainte, cette offrande que nous vous présentons en mémoire de la passion, de la résurrection, de l'ascension de Notre Seigneur Jésus Christ…)  Ici se trouvent des choses très importantes.

             On parle d'une oblation : Suscipe hanc oblationem recevez cette oblation. Le Prêtre dit ces paroles du pain et du vin qu'il vient d'offrir ; cependant ce n'est ni le pain ni le vin qu'il a en vue. Ces objets sont sanctifiés et bénits, c'est très vrai, et ils méritent à cause de cela d'être traités avec respect ; mais l'oblation présentée ici à la Majesté divine ne saurait se borner à être un sacrifice purement matériel, comme ceux que les juifs offraient ; la pensée du Prêtre va donc plus loin encore en cette occasion : il présente l'offrande du grand Sacrifice qui va bientôt être accompli. – Et cette oblation, ô Trinité Sainte, nous vous l'offrons en mémoire de la Passion, de la Résurrection et de l'Ascension de Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi trois choses en Notre Seigneur, sans lesquelles il ne peut être complet.

            D'abord il a souffert, mais il ne pouvait s'en tenir à la souffrance ; il est mort, et c'est cet ensemble qui constitue sa Passion ; ce n'était pas tout, le Seigneur aussi est ressuscité. La mort, punition du péché, est comme le triomphe du diable sur l'homme, et elle eût été une défaite pour Notre Seigneur, s'il fût mort sans devoir ressusciter ensuite. Mais il n'est pas seulement ressuscité, il est monté au Ciel dans sa glorieuse et triomphante Ascension. Notre Seigneur ne pouvait pas rester sur la terre ; tant qu'il n'aurait pas ouvert le Ciel pour y introduire sa nature humaine, le Ciel demeurait fermé pour l'homme ; aussi, nous ne sommes pas sauvés si Notre Seigneur ne monte pas au Ciel après avoir souffert pour nous, lors même qu'il est ressuscité d'entre les morts, étant, dit saint Paul, le premier-né d'entre les morts. Ainsi sachons bien que le Seigneur a souffert, qu'il est ressuscité, mais que le salut de l'homme n'est pas entièrement accompli s'il demeure en exil sur la terre ; à la Passion et à la Résurrection, il faut nécessairement joindre l'Ascension. Telle doit être notre foi, parce que telle est l'économie de notre salut, qui se trouve renfermé dans ces trois choses : Passion, Résurrection, Ascension. La sainte Église comprend si bien que ces trois choses sont nécessaires pour compléter Notre Seigneur, et qu'elles sont toute notre foi, qu'elle tient à nous le faire dire d'une manière expresse dans l'offrande du Sacrifice.

            Et in honorem beatae Mariae semper virginis. (Et en l'honneur de la bienheureuse Marie toujours vierge) Il ne s'offre pas une seule Messe qui n'apporte de la gloire à la Sainte Vierge, qui est à elle seule un monde tout à fait à part. Ainsi, nous faisons mémoire d'abord de Notre Seigneur, puis de la Sainte Vierge, des Anges et des Saints. Les Anges sont plus que nous, c'est à dire, sont au-dessus de nous par leur nature spirituelle ; mais la très Sainte Vierge, quoique créature humaine, se trouve au-dessus d'eux, parce qu'elle est, encore une fois, un monde « à part, le chef d'œuvre de Dieu lui-même » ; aussi la sainte Église l'honore comme telle dans le saint Sacrifice, où elle prend soin de ne pas la mettre en oubli.

            Et beati Joannis Baptistae. La sainte Église a saint Jean-Baptiste en grande vénération ; déjà elle en fait mention dans le Confiteor ; ici, elle se plaît à honorer encore le précurseur du Seigneur. Et sanctorum apostolorum Petri Pauli ; il est juste de rendre gloire aussi à ces deux grands Apôtres (Pierre et Paul) , qui ont travaillé ensemble à la fondation de la sainte Église Romaine.

            Et istorum. Ce mot a soulevé plusieurs fois quelques difficultés ; on s'est souvent demandé ce que l'on voulait entendre par là. Les uns disaient que l'on voulait parler du Saint dont on faisait la fête, mais dans ce cas il faudrait dire istius et non istorum ; ensuite les Messes des morts présenteraient une autre difficulté ; évidemment l'intention de la sainte Église est autre que celle que nous présentent ces suppositions. Elle veut assurément faire mention des Saints qui sont là, c'est-à-dire dont les reliques sont renfermées dans l'autel. C'est ce qui fait que lorsqu'on consacre un autel, on doit toujours y placer les reliques de plusieurs Saints ; celles d'un seul ne suffiraient pas, et ne permettraient pas à la sainte Église de dire ici : et istorum. Oui, dit-elle, en l'honneur de ces Saints qui servent de point d'appui au mystère qui est établi sur eux, de ces Saints sur les corps desquels le grand Sacrifice va s'accomplir ; il est donc très juste d'en faire une mention toute spéciale.

            Et omnium Sanctorum… Enfin la sainte Église mentionne tous les Saints en général, parce que tous ont part à la sainte Messe. Ut illis proficiat ad honorem, nobis autem ad salutem. . . (Afin qu'elle les honore et serve à leur salut)  Ainsi deux choses se trouvent dans le saint Sacrifice : d'un côté, il procure gloire à Dieu, à la Sainte Vierge et aux Saints ; d'un autre côté, il nous est profitable à nous ; aussi l'Église nous fait demander ici que Dieu daigne l'agréer, et le recevoir de façon qu'il atteigne le but proposé. Quant aux paroles qui terminent cette Oraison, elles nous offrent une manière d'invoquer ici les Saints dont l'Église fait en ce jour une mémoire spéciale : Et illi pro nobis intercedere dignentur in coelis quorum memoriam agimus in terris. Per eumdem Christum Dominum nostrum  (Et que ceux dont nous honorons la mémoire sur la terre daignent intercéder pour nous dans le ciel, par le même Jésus Christ Notre Seigneur) ; ajoutant ainsi toujours le nom du Christ.

            Cette Oraison, comme la première, n'est universelle que depuis saint Pie V. Elle est d'un moins beau latin que le Canon qui remonte aux premiers temps, ainsi que la prière de la bénédiction de l'eau.

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ORATE, FRATRES

            Ensuite le Prêtre, après avoir baisé l'autel, se tourne du côté du peuple et le salue en disant : Orate, fratres, ut meum ac vestrum sacrificium acceptabile fiat apud Deum Patrem omnipotentem. (Priez, mes frères, afin que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout-puissant)   Ce sont les adieux du Prêtre au peuple, car il ne se retournera plus vers lui que lorsque le Sacrifice sera consommé. Mais ce n'est pas l'adieu ordinaire ; ainsi avant de monter à l'autel, le Prêtre dit simplement : Dominus vobiscum. Ici il se recommande au peuple afin que ce Sacrifice, qui est tout à la fois au Prêtre et aux fidèles, soit agréable à Dieu. Le Sacrifice est au Prêtre, car le Prêtre en est l'agent ; il est aux fidèles, parce qu'il a été établi par Jésus-Christ pour leur être profitable ; voilà pourquoi le Prêtre appuie sur ces paroles : meum ac vestrum sacrificium. C'est pour la même raison qu'il réveille l'attention des fidèles, les invitant à être de plus en plus attentifs ; car ils ne doivent pas oublier qu'ils ont leur part dans le sacerdoce, ainsi que le dit saint Pierre, appelant les fidèles ‘'sacerdoce royal'', régale sacerdotium (1e de S. Pierre, 11, 9), par cela même qu'ils sont chrétiens. Ils viennent du Christ, ils sont au Christ, ils ont été oints et par le baptême sont devenus d'autres Christs ; il faut donc qu'ils puissent offrir le saint Sacrifice en union avec le Prêtre. – Aussi, réveillés par la voix du Prêtre, ils se hâtent de répondre à son désir par ce souhait : Suscipiat Dominus sacrificium de manibus tuis ad laudem et gloriam nominis sui ; ad utilitatem quoque nostram, totiusque Ecclesiae suae sanctae. (Que le Seigneur reçoive le sacrifice de vos mains, pour la louange et la gloire de son nom, pour notre utilité, et pour celle de toute sa sainte Église). Le missel porte entre parenthèse le mot meis dans le cas où le Prêtre serait obligé de suppléer à l'absence ou à l'ignorance d'un servant de Messe.

            Cette réponse du peuple étant faite, les fidèles doivent songer qu'ils ne verront plus la face du Prêtre, jusqu'à ce que le Seigneur lui-même soit descendu. Sa voix même ne se fera plus entendre qu'une fois : ce sera pour la grande et magnifique prière de l'action de grâces, c'est-à-dire la Préface.

            Mais auparavant il rassemble les vœux des fidèles en une Oraison qu'il dit à voix basse et qui a reçu le nom de Secrète ; aussi, comme il prie en silence, il ne fait pas précéder sa prière du mot Oremus, Prions, car il ne convie pas les fidèles à la faire avec lui. Dans les anciens Sacramentaires, dans celui de S. Grégoire par exemple, cette Oraison était indiquée : Oratio super oblata. ( Nota : dans le commun des messes de la sainte vierge, lors de cette prière, l'Eglise précise ‘'que c'est par l'intercession de la bienheureuse Marie toujours vierge que ces vœux seront présentés au Seigneur

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PREFACE

            Le Prêtre, quoique ayant prié à voix basse, termine sa prière tout haut en s'écriant : Per omnia saecula saeculorum ;(Dans tous les siècles des siècles)  et les fidèles répondent Amen, c'est-à-dire, nous demandons aussi ce que vous demandez. Le Prêtre, en effet, ne dit rien dans le Sacrifice sans l'assentiment des fidèles qui, nous l'avons déjà signalé, participent au sacerdoce. Ils n'ont pas entendu ce qu'a dit le Prêtre, mais ils s'y associent et l'approuvent de tout leur cœur en lui répondant : Amen, oui, notre prière est unie à la vôtre. Et le dialogue entamé entre le Prêtre et les fidèles se continue, pour laisser ensuite la parole au Prêtre seul, qui rend grâces pour toute l'assemblée.

            Le Prêtre (mais cette fois sans se retourner) commence donc en saluant le peuple : Dominus vobiscum, le Seigneur soit avec vous : c'est le moment le plus solennel de la prière. Et les fidèles répondent : Et cum spirituo, qu'il soit avec votre esprit, qu'il vous assiste, nous vous sommes unis.

            Puis le Prêtre dit : Sursum corda ! En haut les cœurs ! Le Prête demande que les cœurs se détachent des pensées de la terre pour se diriger vers Dieu seul, car la prière qu'il va faire est la prière d'action de grâces. Cette prière trouve sa place parfaitement ici, puisque le Prêtre va accomplir le sacrifice du corps et du sang du Seigneur, et que ce sacrifice est pour nous l'instrument de l'action de grâces ; c'est le moyen par lequel nous pouvons rendre à Dieu tout ce que nous lui devons. Aussi la sainte Église, qui se plait à goûter tous les mots de cette magnifique prière, veut réveiller les fidèles par ce cri : Sursum corda, afin qu'avec elle ils apprécient cette action de grâces, parce qu'elle offre à Dieu quelque chose de grand et de digne de lui. Et les fidèles se hâtent de répondre, pour rassurer le Prêtre : Habemus ad Dominum, nous tenons nos cœurs élevés vers le Seigneur. Après cela le Prêtre dit : Puisqu'il en est ainsi, tous ensembles rendons grâces au Seigneur : Gratias agamusDomino Deo nostro. Et les fidèles : Dignum et justum est. (Cela est juste et bon) Ils s'unissent à l'action de grâces de la Préface que le Prêtre va dire. – Ce dialogue est aussi ancien que la sainte Église, et tout donne à penser que les Apôtres l'avaient eux-mêmes réglé, puisqu'on le trouve dans les Églises les plus anciennes et dans toutes les liturgies. Il faut autant que possible que les fidèles ne restent point assis durant ces acclamations. Le Prêtre maintenant a seul la parole et il dit :Vere dignum et justum est, aequum et salutare, nos tibi semper et ubique gratias agere : Domine sancte, Pater onnipotens, aeterne Deus, per Christum Dominum nostrum. Ainsi (il est juste de vous rendre grâces, ô Dieu tout-puissant, tibi à vous-même, semper et ubique, toujours et partout, et de vous rendre grâces par Jésus Christ Notre Seigneur). Oui, nous devons rendre grâces par Jésus-Christ, parce que, si nous le faisions en notre nom, il y aurait l'infini entre Dieu et nous, et notre action de grâces ne monterait pas jusqu'à lui ; tandis que par Jésus-Christ, elle monte directement et s'en va pénétrer jusqu'au centre même de la Divinité. Mais non-seulement nous, créatures humaines, devons passer par Notre Seigneur, mais encore tous les Anges passent par lui. Ecoutons encore le Prêtre : Perquem majestalem tuant laudant Angeli ; par lequel (Jésus-Christ) les Anges louent votre Majesté : car depuis l'Incarnation, ils adorent la majesté divine par Jésus-Christ Notre Seigneur, le Prêtre souverain. Adorant Dominationes, les Dominations adorent par Jésus-Christ ; tremunt Potestates, les Puissances, ces Anges si beaux, font entendre un frémissement tout céleste, ils tremblent à la vue de Jésus-Christ. Coeli ; les Cieux, c'est-à-dire des Anges très élevés ; Coelorumque Virtutes, et les Vertus des Cieux, encore plus élevés que les précédents ; ac beata Seraphim, et les bienheureux Séraphins, qui sont les plus rapprochés de Dieu par leur amour si pur, socia exultatione concelebrant, tous ensemble, dans le concert d'un transport harmonieux, concélèbrent par Jésus-Christ la Majesté divine. Les Préfaces se terminent ainsi par une mention des Anges, afin d'amener l'Église militante à chanter l'hymne de l'Église triomphante. Cum quibus et nostras voces ut admitti jubeas deprecamur, supplici confessione dicentes ; Oui, nous demandons la permission de joindre nos faibles voix à ces grandes voix angéliques et de redire avec elles dès ici-bas, et quoique pécheurs encore : Sanctus, Sanctus, Sanctus, Dominus Deus sabaoth.

            Ainsi toute Préface consiste à rendre grâces à Dieu, gratias agere ; à le faire par Jésus Christ, parce que par lui seulement nous arriverons à Dieu, en union avec les Anges avec qui nous allons chanter le Trisagion.

            Outre cette Préface commune, la sainte Église nous en offre d'autres pour inviter les Esprits célestes à célébrer avec nous, dans une commune action de grâces, les principaux mystères de l'Homme Dieu, aux temps de Noël, du Carême, de la Passion, de Pâques, à l'Ascension et à la Pentecôte, sans oublier celle qui apporta au monde le salut, Marie, ni les Apôtres qui prêchèrent aux hommes la rédemption.

            La Préface se chante sur la tonalité antique que les Grecs employaient dans leurs fêtes, lorsqu'ils avaient quelqu'un à célébrer, et qu'ils déclamaient quelques morceaux en son honneur.

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SANCTUS

            Le Trisagion est le chant qu'entendit Isaïe, lorsqu'il eut la vision du Ciel, et après lui saint Jean, comme il le rapporte dans son Apocalypse (IV, 8). L'Église ne pouvait placer ce chant du Ciel au commencement, alors que nous venions de nous confesser pécheurs devant Dieu et toute la cour céleste. Que disent donc les Anges ? Sanctus, Sanctus, Sanctus, Dominus Deus sabaoth. Ils célèbrent la sainteté de Dieu. Et comment la célèbrent-ils ? De la manière la plus complète ; ils emploient le superlatif, disant par trois fois que Dieu est vraiment saint. Nous retrouvons ce chant du Trisagion dans le Te Deum : Tibi Cherubim et Seraphim incessabili voce proclamant : Sanctus, Sanctus, Sanctus, Dominus Deus sabaoth.

            Pourquoi Dieu est-il ainsi signifié par la triple affirmation de la sainteté ? Parce que la sainteté est la principale perfection de Dieu : Dieu est saint par essence. Dans l'Ancien Testament, il est déjà donné de connaître ce chant des Anges : le prophète Isaïe l'entend ; dans le Nouveau Testament, c'est Jean, le disciple bien-aimé, qui en parle dans son Apocalypse. Dieu est donc vraiment saint, et il se plait à nous le révéler. Mais à la sainteté se joint autre chose : Sanctus Dominus Deus sabaoth, Saint est le Seigneur, Dieu des armées ; comme si l'on disait : Deus sanctus et fortis Donc deux choses en Dieu : la sainteté et la force. On prend cette expression Deus sabaoth ou Deus exercituum, Dieu des armées, parce que rien n'est plus fort qu'une armée qui surmonte tous les obstacles, se rit des difficultés et passe par-dessus tout ; et cela exprime parfaitement la force de Dieu. Ainsi Dieu est saint et fort ; il est aussi saint qu'il est fort, il est aussi fort qu'il est saint. – Ce chant angélique a reçu le nom de Trisagion, qui vient de  agios, saint, et de tres, trois : Dieu trois fois saint.

            Dans l'Ancien Testament, on avait par là une notion de la Sainte Trinité, car c'est comme si l'on disait : Saint est Dieu le Père, Saint est Dieu le Fils, Saint est Dieu le Saint Esprit. Mais pour entrevoir cela il fallait être avancé et connaître les Écritures ; il n'y avait donc guère que les docteurs qui fussent en possession de cette connaissance ; ou encore dans l'oraison Dieu s'était plu à la révéler à certaines âmes, auxquelles il daignait communiquer ses lumières. Il y a toujours eu de ces âmes privilégiées chez les juifs.

            Après avoir confessé la sainteté et la force de Dieu, la sainte Église ajoute : Pleni sunt coeli et terra gloria tua. (Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire) Il n'y a rien de plus magnifique pour exprimer la gloire de Dieu ; en effet, il n'est pas un coin de la création où la gloire de Dieu n'éclate et ne brille ; tout est sorti de sa puissance et tout le glorifie. La sainte Église, transportée à cette vue, fait donc entendre ce cri : Hosanna in excelsis. Dans l'Écriture, nous voyons que ce cri a été poussé par les juifs, lorsque, le Dimanche des Rameaux, Jésus s'avançant vers Jérusalem, le peuple s'écriait : Hosanna filio David ; oui, Hosanna, qui signifie salut et respect. La sainte Église joint donc ensemble et fait un tout du Sanctus et de cette salutation si solennelle : Hosanna in excelsis, salut et respect dans les hauteurs. Elle n'a pas voulu laisser tomber tant de belles et grandes choses. De même qu'au commencement elle nous a unis aux Anges par la supplication du Kyrie, véritable cri de tristesse, de même ici elle veut que nous nous unissions de nouveau aux chœurs angéliques, mais d'une manière tout autre ; car étant entrée déjà dans les mystères, elle est près d'atteindre à leur possession complète ; aussi l'enthousiasme s'empare d'elle et toute sa pensée est de chanter à son Dieu : Sanctus, Sanctus, Sanctus, Hosanna in excelsis. Sans doute c'était bien bon pour les juifs de chanter l'Hosanna en descendant de la montagne des Oliviers, arrivant à Jérusalem, traversant la Porte Dorée ; tout était en harmonie et sentait le triomphe ; mais en vérité combien il est meilleur de le chanter ici au moment où le Fils de Dieu va descendre au milieu de nous qui le connaissons ! Car les juifs disaient bien : Hosanna filio David ; cependant ils ne le connaissaient pas ; quelques jours encore, et ils crieront à son sujet : Tolle, tolle, crucifige eum. (Emporte le, emporte le, crucifie le)  

            Toutes les Églises, à quelque liturgie qu'elles appartiennent, quelque rite qu'elles suivent, ont ce Trisagion. Autrefois le Sanctus se chantait sur le ton de la Préface ; alors on avait le temps de le dire en entier avant la consécration, en y joignant même ces mots : Benedictus qui venit in nomine Domini : (Bénit soit celui qui vient au nom du Seigneur) Plus tard on composa des chants plus ornés, partant plus longs ; et de là est venu cet usage, assez moderne d'ailleurs, de couper ce morceau en deux, parce qu'il pouvait arriver que la consécration eût lieu avant qu'il fût fini. Le chœur s'arrête donc au mot Benedictus, puis reprend après la consécration. Et cette phrase, qui auparavant était une salutation à celui qui devait venir, se prend alors dans le sens d'une salutation à celui qui est venu. Le Prêtre au contraire récite immédiatement après le Trisagion ces paroles : Benedictus qui venit in nomine Domini ; (Bénit soit celui qui vient au nom du Seigneur) et en les prononçant, il trace sur lui-même le signe sacré de notre rédemption pour exprimer que ces paroles s'appliquent à Notre Seigneur. Toutefois cette récitation du Sanctus et du Benedictus par le Prêtre ne doit pas être considérée comme relativement récente, ainsi que nous l'avons dit pour la récitation de l'Introït. Nous avons vu en effet le Sanctus récité par des Prêtres de rites Orientaux ; or, les liturgies d'Orient ont conservé presque sans modification les rites qu'elles ont adoptés depuis une assez haute antiquité.

             Pour la cinquième fois, dans les prières communes de la messe, l'Eglise honore la virginité perpétuelle de Marie.  Depuis plusieurs siècles ce point était rappelé à chaque messe. Dieu à Fatima voudra, qu'en répandant dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de sa très Sainte Mère, chacun puisse non seulement honorer cette virginité perpétuelle, mais en plus réparer les offenses et blasphèmes proférés à son encontre. Il le précisera à sœur Lucie le 29 mai 1930, en plaçant ce type d'offenses juste après celui des blasphèmes contre son Immaculée Conception.  

Prière de la communauté

La dévotion au Cœur Immaculé de Marie

L'objectif final est de pratiquer la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, telle que Notre Dame nous l'a annoncée à Fatima puis explicité quelques années plus tard à Pontevedra. Suivant notre progression dans cette dévotion, notre prière sera plus ou moins fervente, occupera notre esprit et notre cœur plus ou moins longtemps, pour arriver finalement à satisfaire totalement la demande centrale de cette dévotion : la communion réparatrice des 5 premiers samedis du mois. A notre réveil : Notre prière d'offrande de la journée Divin Cœur de Jésus, je vous offre, par le Cœur Immaculé de Marie, les prières les œuvres et les souffrances de cette journée, en réparation de nos offenses et à toutes les intentions pour lesquelles vous vous immolez continuellement sur l'autel. Je vous les offres en particulier, aux intentions du Souverain Pontife et pour les besoins de votre Sainte Eglise. . Puis tout au long de la journée, l'offrande de tous les sacrifices de la vie quotidienne en récitant si possible à chaque fois, la première prière qu'elle enseigna le 13 juillet 1917 : « Ô mon Jésus, c'est par amour pour vous, pour la conversion des pécheurs et en réparation des outrages commis envers le Cœur Immaculé de Marie » . Nous réciterons notre chapelet tous les jours, en ajoutant après chaque dizaine la deuxième prière enseignée le 13 juillet : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, spécialement celles qui en ont le plus besoin. ») . Suivant les exigences de Notre Dame, la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois consiste en la participation particulière à la prière par excellence de l'Eglise, le saint sacrifice de la Messe, le premier samedi de 5 mois consécutifs, en y ajoutant, avec une intention réparatrice : - La communion en état de grâce. - La récitation du chapelet. - La méditation pendant 15 minutes d'un mystère du rosaire. (Pour tenir compagnie à Notre Dame) - La confession, avec l'intention réparatrice dans les 8 jours qui précédent ou qui suivent cette communion. Il se peut que tenir compagnie à Notre Dame pendant 15 minutes soit difficile au début. Pour commencer, on peut fractionner ces 15 minutes en 5 fois 3 minutes au début de chaque dizaine. . Intention réparatrice : Nous personnaliserons notre réparation envers le Cœur Immaculé de Marie en attribuant à chaque premier samedi une intention particulière, comme Jésus l'a précisé à sœur Lucie. Ainsi nous aurons l'intention de réparer : Premier samedi : Les blasphèmes contre l'Immaculée Conception. Second samedi : Les blasphèmes contre la virginité de Marie Troisième samedi : Les blasphèmes contre sa Maternité divine Quatrième samedi : Les blasphèmes de ceux qui mettent dans le cœur des enfants la haine de cette Mère Immaculée Cinquième samedi : Les offenses contre les saintes images de Marie. . Remarques : Avant et après cette communion réparatrice, on peut dire la prière enseignée par l'ange au cours de sa dernière apparition : (Les prières suivantes n'ont rien d'obligatoire dans le cadre de cette communion) Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. . Profitons de la présence de ‘'Jésus caché'' dans notre cœur pour lui dire aussi, en reprenant la première prière de l'ange : ‘'Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas.'' . Nous pouvons aussi nous adresser à Notre Dame avec la prière de consécration que sœur Lucie avait composée le 29 octobre 1986 ‘'Ô Vierge, Mère de Dieu et notre Mère, je me consacre entièrement à votre Cœur Immaculé, avec tout ce que je suis et tout ce que je possède. Prenez-moi sous votre maternelle protection, défendez-moi des périls, aidez-moi à vaincre les tentations qui me sollicitent au mal, et à conserver la pureté de l'âme et du corps. Que votre Cœur Immaculé soit mon refuge et le chemin qui me conduise à Dieu. Accordez-moi la grâce de prier et de me sacrifier pour l'amour de Jésus, pour la conversion des pécheurs et en réparation des péchés commis contre votre Cœur Immaculé. Par votre médiation et en union avec le Cœur de votre divin Fils, je veux vivre pour la Très Sainte Trinité, en qui je crois et j'espère, que j'adore et que j'aime.'' ( Cette prière est une bonne façon de se remémorer la position de St Thomas d'Aquin vis à vis de la tentation )

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3 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Fatima 100 ans et + Mon Cœur Immaculé sera ton refuge...

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