2- Jésus-Christ honore son Père sans souffrance
Prédication Générale (PG 148) du Père Eymard, dont voici les chapitres précédents :
Le sacrifice de la croix et celui de l'autel
Présentation & Plan
Sainteté du sacrifice
1- Le Père éternel le reçoit sans indignation
L'institution du sacrifice honore Dieu
L'institution du sacrifice honore Dieu (suite)
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2- Jésus-Christ honore son Père sans souffrance
2d Point
Jésus-Christ honore son Père sans souffrance
L'amour achève le sacrifice de l'autel
Quoique la mort de la victime ne soit pas la plus noble condition du sacrifice, elle ne laisse pas d'en être la plus sensible partie ; et si cette victime que l'on offre ne périssait pas par le fer ou par la flamme, elle ne serait jamais censée avoir été véritablement immolée. Afin donc que le sacrifice de l'autel soit un véritable et légitime sacrifice, il faut que nous y trouvions la destruction de la victime qui y est offerte et jamais nous ne pourrions confondre les hérétiques si nous ne leur faisions voir que l'amour fait encore mourir tous les jours Jésus-Christ.
Or cette merveille arrive en trois manières différentes et je découvre trois sortes de destructions dans l'Eucharistie.
La première destruction qui s'y fait est mystique : l'humanité sainte de Jésus-Christ y est tellement immolée par la divine parole que son corps et son sang se séparent tous les jours sur nos autels par la force de cette parole.
La seconde destruction peut être appelée en quelque manière physique, l'Eucharistie réduisant Jésus-Christ en un état de mort et ne lui laissant aucune fonction libre dans toutes les parties de son corps.
Enfin la troisième destruction se doit nommer sacramentelle, Jésus-Christ s'étant indispensablement attaché aux accidents qui l'environnent dans l'hostie et par conséquent de s'y trouver dès que le temps ou la chaleur naturelle les ont détruits.
Voilà les différentes manières dont la victime de notre sacrifice est immolée ; voilà comment Jésus-Christ renouvelle tous les jours sa mort et sa Passion dans nos temples. Son corps s'y trouve séparé de son sang ; il y est privé de mouvement, il y cesse d'y être avec les espèces, et par ce moyen, y étant suffisamment immolé, Jésus-Christ y devient la victime d'un véritable sacrifice.
C'est pourquoi les saints Pères ont dit que Jésus-Christ mourait tous les jours sur nos autels, et qu'il se passait mille fois dans nos églises ce qui ne se passa qu'une fois sur le Calvaire. C'est ce qui a fait dire à saint Ambroise cette magnifique parole, qu'à l'autel, l'Église célèbre tous les jours les funérailles de Jésus-Christ son divin époux : Quotidie exequias Christi celebrat Ecclesia.
Mais ce qu'il y a de plus surprenant dans toutes ces destructions, c'est qu'elles s'achèvent sans que la victime en souffre, Jésus-Christ étant immolé sur l'autel et n'y étant point égorgé. L'amour a eu la gloire de commencer dans le Cénacle l'œuvre que la douleur ne fit qu'achever sur le Calvaire.
Saint Pierre-Julien Eymard (PG 148,6)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6