Le Père éternel le reçoit sans indignation
Prédication Générale (PG 148) du Père Eymard, dont voici les chapitres précédents :
Le sacrifice de la croix et celui de l'autel
Présentation & Plan
Sainteté du sacrifice
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1- Le Père éternel le reçoit sans indignation
1er Point
Quand on considère le sacerdoce de Jésus-Christ sur le Calvaire, qu'il nous paraît humilié ; on voit le sacrilège et le déicide acharnés sur la victime adorable. – Si on considère sa mort par rapport au Père éternel on ne saurait dire si c'est un honneur qu'il reçoit plutôt qu'une offense ; par rapport à lui-même, on ne sait si elle est un sacrifice plutôt qu'un meurtre ; par rapport aux hommes, il est difficile de juger s'ils en tirent plus de profit qu'ils n'y font paraître de cruauté.
Oh ! qu'à cette vue, l'état et la dignité du sacerdoce du Fils de Dieu s'obscurcissent ; mais sur nos autels, quelle gloire, quelles splendeurs divines ornent le sacerdoce de Jésus-Christ : une offrande pure [Ml 1,11], – tout y est pur – point de crime qui l'environne ; cette victime sainte n'est point égorgée par la cruauté, c'est l'amour qui l'immole, la douleur, les gémissements et les larmes ne coulent plus ; c'est la grâce et la paix qui en découlent. L'Agneau divin y est comme mort comme victime, mais il est vivant comme sacrificateur.
1. Excellence du sacrifice eucharistique
Le sacrifice de la religion catholique l'emporte sur tous les autres, même sur ceux des Juifs. La religion catholique adore Dieu par Dieu même. Dieu est la fin de son sacrifice et Dieu le moyen. C'est par un Dieu incarné et mourant qu'elle adore un Dieu vivant et éternel, c'est par un Dieu sacrifié qu'elle satisfait à la justice d'un Dieu irrité, c'est en un mot par Jésus-Christ que l'Église adore tous les jours le Père éternel.
Tous les hommes d'eux-mêmes ne peuvent rien offrir à Dieu qui soit digne de lui, digne de sa grandeur ; le fini ne peut atteindre l'infini, l'infinie bassesse, la grandeur infinie, mais ô bonté de Dieu ! le Père céleste nous fournit lui-même notre rançon, nos dons, il nous a donné son propre fils, Jésus-Christ s'est donné tout à nous et avec Jésus-Christ nous sommes nos sauveurs. De là vient que l'Église ne traite jamais avec Dieu que par l'entremise de son Fils : Par le Christ, Notre Seigneur, ainsi conclut-elle toutes ses prières ; – si elle a des demandes à lui faire, c'est par la bouche de Jésus-Christ ; si elle a des louanges à lui donner, c'est par son Verbe qui est sa louange éternelle ; si elle immole des victimes, si elle fait à Dieu des sacrifices, sa victime, c'est son Fils, son sacrifice, c'est Jésus-Christ. Voilà comment la religion catholique sert Dieu par Dieu même, honore le Père éternel par son fils.
Saint Pierre-Julien Eymard (PG 148,3)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6