L'institution du sacrifice honore Dieu (suite)
Prédication Générale (PG 148) du Père Eymard, dont voici les chapitres précédents :
Le sacrifice de la croix et celui de l'autel
Présentation & Plan
Sainteté du sacrifice
1- Le Père éternel le reçoit sans indignation
L'institution du sacrifice honore Dieu
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L'institution du sacrifice honore Dieu (suite)
Le sacrifice de l'autel supplée à celui de la croix. – Ici la sainteté est toute pure sur l'autel, et le sacrifice que nous y offrons n'est pas un déicide – non, non, ce n'est plus le glaive de la persécution qui fait mourir Jésus-Christ, c'est celui de sa parole ; ce ne sont plus des bourreaux qui l'immolent, ce sont des prêtres ; ce n'est plus par conséquent avec colère et indignation que le Père céleste reçoit ce sacrifice.
Saint Bernard opposant le sacrifice de nos autels à celui de la croix l'appelle un sacrifice de paix : sacramentum pacis. La guerre se trouva mêlée avec la paix sur le Calvaire, la justice divine y fut irritée en même temps qu'on travaillait à l'apaiser, mais sur l'autel, nous ne cherchons qu'à la fléchir et à nous rendre le Père éternel favorable.
Le Père écoute son Fils qui lui parle en notre faveur, sur l'autel, avec autant de force que sur la croix, et Dieu y habitant avec Jésus-Christ, pour parler avec saint Paul, y opère encore tous les jours la réconciliation du monde avec lui : Deus erat in Christo mundum reconcilians sibi [2Co 5,19] – cette application est du dévot saint Bernard : “Ce mot erat, dit-il, exprime une perpétuité d'action, commencée sur le Calvaire et continuée sur l'autel non sanglant.” Oh ! admirable invention de l'amour de Dieu, le Père réconciliant sans cesse le monde en Jésus-Christ sur la croix et sur l'autel !
Après cela, mes frères, quelle confiance ne devons-nous pas avoir en l'efficacité et la puissance de cet auguste sacrifice ! À la vérité, c'est une vérité bien terrible de savoir que nos offenses peuvent armer à toute heure un Dieu pour nous perdre, mais que de consolations de savoir qu'un Dieu s'offre tous les jours pour notre défense. Un Dieu nous fait la guerre, comment nous soustraire à ses coups ? Mais, ô prodige d'amour, un Dieu nous défend ; le Père céleste a déjà la foudre en main et sa colère est prête à éclater sur nous, mais son Fils détourne à tous moments les foudres de sa justice, et depuis plus de 1.800 ans, il demande grâce pour nous à son Père sur nos autels et dans nos tabernacles.
C'est là, dit saint Cyprien, que nous offrons au Père éternel un présent caché qui sera toujours capable de calmer sa colère et de désarmer son bras, ibi est munus absconditum et extinguet iras (sermo de cœna Domini). Car que ferions-nous sans une si puissante protection ? Dieu pourrait-il souffrir si longtemps le fruit de nos crimes, si une voix plus forte, la voix du sang de son Fils ne l'apaisait ? et ne punirait-il pas de mort ceux qui font tant de sacrilèges, s'il ne recevait plus d'honneur du sacrifice de Jésus-Christ, qu'il ne reçoit d'outrages de l'idolâtrie des pécheurs ?
Ô Père saint, regarde le visage de ton Christ [Ps 83,10].
Saint Pierre-Julien Eymard (PG 148,5)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6