St Joseph 2022 : Dessin du blason du Cœur Eucharistique de Jésus & 11e Élévation

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Sens de lecture :

• 1° _ « Institution de l'Eucharistie par le Cœur de Jésus » de saint Pierre-Julien Eymard ;
• 2° _ Dessin du 2cd blason du Cœur Eucharistique de Jésus en la saint Joseph 2022 : reprise de sa narration par Jehanne Sandrine, l'animatrice de la communauté de prière ;
• 3° _ L'extrait des Élévations de Sophie Prouvier.

Publications précédentes : • L'emblème du Cœur Eucharistique de Jésus avec Sophie Prouvier – & 10e Élévation
De la « pentecôte eucharistique » (S. P-J Eymard) & 8e Élévation de S. Prouvier

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1° « Institution de l'Eucharistie par le Cœur de Jésus (II) »
de saint Pierre-Julien Eymard

            Rappelons que la rencontre de Sophie Prouvier et du Père Eymard date de mai 1860.
Dans l'octave du Saint Sacrement suivant, le Père Eymard prêche à Rouen puis à Tours et emploie pour le première fois le vocable "Cœur Eucharistique de Jésus". Et c'est dans la Neuvaine au Sacré Cœur de juillet 1861 qu'il explicite et approfondit « le cœur de Jésus instituant l'Eucharistie ».

La fois précédente : « Institution de l'Eucharistie par le Cœur de Jésus  (I) »

II. En quel état, quelle forme ?

Mais en quel état, quelle forme, quels moyens seront choisis pour constituer cette présence au milieu des hommes de Jésus ressuscité, glorieux et triomphant ?

1° État
Le cœur de Jésus veut un état permanent et perpétuel. La justice divine réclame, mais la rédemption est accomplie, l'homme est racheté, l'Église fondée, l'homme héritier de l'Évangile et de la grâce du Sauveur. Les Juifs avaient moins que cela. Le cœur de Jésus répond : que ce qui suffit à l'œuvre de la rédemption ne satisfait pas son amour ; que si une mère ne se contente pas de mettre au monde son enfant au milieu de la douleur, mais le nourrit, l'élève, le suit partout, son cœur aimera encore plus ses enfants de la croix que la mère la plus tendre.

2° Forme
Le cœur de Jésus veut résider au milieu des siens sous la forme de sacrement, voilant non seulement sa divinité, mais encore son humanité même. Et pour cela, il veut s'unir inséparablement aux espèces eucharistiques qui seront le voile sacramentel de sa présence, et la forme sensible du sacrifice et de la communion.

Mais la majesté divine réclame contre une pareille humiliation, plus grande que dans l'Incarnation, plus anéantissante que dans sa Passion, puisqu'il descend jusqu'à la limite du néant et de l'être, jusqu'au-dessous du dernier des êtres, puisqu'il n'est uni qu'à une apparence sans sujet ; qu'il est indigne du Roi de gloire, du Dieu de majesté de descendre si bas ; que le salut de l'homme ne demande pas de si profonds abaissements, que l'homme ne les comprendra jamais.

Jésus : – Mon cœur choisit de préférence cette forme d'être sacramentel parce que l'homme aurait peur de ma gloire, il s'enfuirait de moi, comme les Israélites de Moïse à visage resplendissant.
2. Ma gloire humilierait l'homme, mes vertus glorifiées désespéreraient sa faiblesse, les ardeurs de mon amour non tempérées le consumeraient.
3. En voilant ma gloire, l'homme viendra vers moi ; en descendant vers le dernier des élus, l'homme y descendra avec moi.
Alors j'aurai plus de droit de lui dire : « Mettez-vous à mon école car je suis doux et humble de cœur » [Mt 11,29].

S. Pierre-Julien Eymard (PO 7,10)

in Neuvaine du Sacré Cœur à Saint-Sulpice des 5-14 juillet 1861,
à Saint-Sulpice - Paris  Le cœur de Jésus instituant l'Eucharistie (II)

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2° Second blason du Cœur Eucharistique de Jésus dessiné en la fête de la saint Joseph 2022

À propos de l'emblème du Cœur Eucharistique, après avoir donné la parole à Sophie Prouvier, la dernière fois, je reprends ici le fil de ma narration pour vous introduire au blason du Cœur Eucharistique de Jésus dans sa seconde version, dessinée le 19 mars 2022.

Jehanne Sandrine

A – « COMME UN CERF ALTÉRÉ CHERCHE L'EAU VIVE … »

            Le 5 janvier 2022, un mercredi, à 6h43 était programmée la première publication de la Grande retraite de Rome du Père Eymard, dans la communauté de prière Hozana que j'anime depuis le 8 décembre 2017, Saint Pierre-Julien Eymard – Prophète de l'Eucharistie. Dans la nuit précédant cette publication, je me réveillai à 4h00 du matin. Je devais modifier le visuel de la communauté, avec le visage de saint Paul lors de sa conversion sur le chemin de Damas, puisque le Père Eymard commence ses notes de retraite le 25 janvier 1865. Ensuite, je consultai mes mails : un ami m'invitait à me faire accompagner par un saint pour l'année 2022, avec la Fraternité Notre Dame Mère de la Lumière (NDML) : c'est sainte Philomène que je reçus, pour la pureté du cœur et du corps. La sainte du Curé d'Ars, et qui est à l'origine d'un miracle à Pauline Jarricot, miracle reconnu par Grégoire XVI qui déclara Philomène Sainte, le 30 janvier 1837 [1]. Le Père Eymard avait sans doute été attentif à cette sainte – dont la tombe (loculus) fut retrouvée intacte dans les catacombes de Sainte Priscille à Rome, en 1802 – en rédigeant sa prédication Les catacombes et l'Eucharistie, en 1865, comme la Grande retraite de Rome, puisqu'alors il séjournait dans la Ville éternelle. Tout ce que j'écris-là sur sainte Philomène, je le trouvai en surfant sur le site nominis.cef.fr, entre 4 et 8h00 du matin, en ce 5 janvier 2022.            

            Arrive l'aube. Après 8h, je me mets à faire ma gymnastique. Par la fenêtre ouverte je vois des chevreuils qui traversent le champ nu… Je les compte : 1, 2 3… 7. Ils courent de droite à gauche, d'un bois à l'autre, en direction du village de Sury-ès-Bois, de l'église Saint-Martin où j'ai été baptisée… Où Jésus Hostie est dans le tabernacle… Je pense au Psaume 41… « Comme un cerf altéré cherche l'eau vive… ainsi mon âme te cherche, toi, mon Dieu ! » « En ce temps-là, je franchissais les portails… ». Toujours, ce dernier verset me fait penser à ma reconversion, à Saint-Benoît-s/-Loire, où je franchis le portail de la basilique en levant la jambe droite au-dessus du grand chambranle, avant de recevoir une effusion de l'Esprit sous la colombe de pierre aux ailes déployées – que je ne vis pas ce jour-là… Tout en faisant mes étirements ces pensées me traversent, et je vis un 8e chevreuil, retardataire, sortir du bois, allant dans le sillage de ses frères, en direction de l'église… Dans la journée, j'envoyai un sms à Jean, l'initiateur de la Fraternité du Cœur Eucharistique de Jésus de Besançon, pour lui souhaiter la bonne année. Je l'eus au téléphone le lendemain. Je lui parlai de cet événement de la veille. Il me dit que c'était « un bel appel à consoler le Cœur de Jésus dans l'Eucharistie… », dans l'esprit du Cœur Eucharistique développé par Sophie Prouvier. 

            D'abord 7 chevreuils : chiffre de la plénitude. Le huitième indique le désir infini : le 8 couché . « Rendre amour pour amour » au Christ, c'est répondre à sa soif de nos âmes par notre désir de lui répondre, de l'aimer, désir qui est capacité infinie (Jésus à sainte Catherine de Sienne, Les Dialogues).

NOTE [1] – Information tirée de la biographie de la Bhse Pauline Jarricot, fondatrice de l'Œuvre pour la Propagation de la Foi : Sérieusement malade du cœur, elle (Pauline Jarricot) décide d'aller en pèlerinage à Mugnano, sur la tombe de sainte Philomène dont le culte restait encore controversé. Elle est d'abord reçue à Rome par le pape Grégoire XVI et lui demande si, au cas où elle reviendrait guérie, ce serait un miracle suffisant pour faire avancer la cause de la sainte. Le souverain pontife répond que oui, persuadé qu'il a affaire à une mourante et qu'il ne faut pas lui refuser cette consolation, comme il le confie en italien à des religieuses présentes. Elle arrive à Mugnano après un voyage épuisant dans la chaleur du mois d'août. C'est la veille de la fête de la sainte et la foule des pèlerins se presse ; le lendemain elle communie et défaille : on la croit morte mais elle reprend ses esprits et demande qu'on la porte jusqu'au tombeau de la sainte, et c'est alors qu'elle se trouve miraculeusement guérie. Le supérieur du couvent fait sonner les cloches pour annoncer la nouvelle tandis que la foule exulte. Après avoir passé quelques jours à Mugnano en prières de remerciements elle retourne à Rome où le pape approuve son œuvre et lui donne sa bénédiction.

Photographie Wikimédia : Mosaïque murale des Frères Mauméjan de l'autel de l'église Saint-Gérand (Le Palais, Belle-Île-en-Mer, France).

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3° ÉLÉVATIONS de Sophie Prouvier – L'extrait

Chacune des 20 Élévations se développe en 3 prises de paroles :
– I Réflexion ­– II Jésus – III L'âme


Onzième Élévation
Cœur désirant qu'on l'aime
Deuxième désir du Cœur Eucharistique de Jésus :

Etre aimé d'un amour de préférence

I

Réflexion. – Ne paraît-il pas contraire à la dignité de solliciter l'amour ? D'où vient que le Cœur de Jésus semble s'abaisser à cette supplication ? C'est que aimer Dieu est dans nos intérêts, non dans les siens, et que s'il nous presse de répondre à son amour, c'est uniquement pour notre bien. Dieu n'a pas besoin pour lui de notre retour, trouvant en lui-même son infinie suffisance.
Cependant comme la nature du feu est de se communiquer et que la charité divine est un feu, il est de sa nature de se répandre ; or, le cœur de l'homme fait par Dieu à son image étant pour lui un objet de prédilection, il n'aura complété sa création que quand il l'aura rempli de son amour. Voilà pourquoi il le supplie de faire vivre en lui cet élément essentiel de son bonheur et cette gloire de l'œuvre de Dieu.

II

Jésus – Je suis venu apporter le feu sur la terre, et que désiré-je, sinon qu'il s'allume* ? Ce feu que la terre ne connaissait pas avant que je vinsse lui apporter la loi d'amour avec ses grâces, il n'est pas un feu dévastateur ; depuis ce règne de l'amour, je ne suis plus dans les orages, ni dans les tremblements. Je suis la douceur, qui ne brise pas le roseau à demi rompu mais qui allume la mèche encore fumante. Mon cœur ne s'impose pas, il supplie ; j'en appelle beaucoup à l'intimité de mon amour et plusieurs refusent, je frappe à la porte et souvent on ne m'ouvre pas** ; mais je te supplierai de m'aimer, et avec tant d'instance que si ton cœur n'est pas de pierre, il se rendra.
Encore une fois, qu'ai-je dû faire que je n'aie pas fait pour toi ? Pour te gagner, j'ai revêtu ta nature et t'ai donné ma vie, je l'ai reprise afin de la donner encore pour toi : je me consume aujourd'hui dans l'Eucharistie, et là, plus à toi que jamais, en toi-même quelles ne sont pas les tendres insinuations de mon cœur pour triompher de ton vouloir, te faire choisir de préférence le seul bien qui ne laissera pas de vide en ton âme. Je n'exige pas de tous un amour exclusif, et si tu n'y es pas appelé, donne-toi à ceux que tu peux aimer ici-bas, j'y consens, puisque je t'en ai fait un devoir, mais aime-les avec mon cœur pour les aimer avec quelque chose de mon immuable tendresse. Médite et honore tous mes mystères, chacun en son temps, mais aime d'un amour de prédilection le mystère qui les renferme tous et qui tient de mon cœur d'être par excellence de sacrement de l'amour.

III

L'âme – Ô mon Dieu, je comprends enfin aujourd'hui pourquoi vous nous aimez tant… ce désir d'être aimé, il n'est pas en vous un besoin se rapportant à vous-même, verbe éternel, amour incréé et infini : quel accroissement de bien vous apporterait notre indigente affection ? mais c'est parce que vous êtes amour parfait que vous êtes si fortement incliné à nous aimer parfaitement et à vouloir être aimé aussi parfaitement que nous en sommes capables. Vous êtes tout amour, ô Jésus, vous êtes tout cœur : je ne m'étonne plus si vous ne pouvez vous lasser de venir du ciel sur la terre, pour nous transformer en vous. Dans votre Eucharistie, vous êtes non seulement tout amour comme Dieu, mais tout amour comme homme, afin qu'il y ait ici-bas un cœur humain qui aime véritablement votre Père de tout lui-même et qui aime aussi véritablement les hommes, vos chers semblables, ô Jésus, comme soi-même pour l'amour de Dieu. Dans l'Eucharistie, vous êtes donc, si j'ose le dire, doublement tout cœur. Quel prodige et quel bonheur ! Si vous n'étiez que science, beauté sagesse, vous ne souffririez autour de vous que sagesse, beauté, science, mais, à cause du grand amour dont vous nous avez aimés, amour qui surpasse toute connaissance humaine, vous demandez surtout nos cœurs. Et si je vous portais la science, la beauté, la sagesse même sans mon cœur, vous compteriez tout cela pour rien ; et si encore mon cœur n'était pas tout amour, le reconnaîtriez-vous pour un cœur ?
Ah ! que cet amour me remplisse, m'inonde, me consume, me transforme, puisque, en vous donnant mon pauvre cœur, je vous contente. Que du moins maintenant je vous aime, Cœur Eucharistique de Jésus, non seulement par-dessus toutes les choses crées, mais encore avec une affection de préférence, parmi les divers témoignages de votre amour, afin de vous dédommager de l'oubli dans lequel nos cœurs vous ont laissé si longtemps.

* Cf. Lc 12, 49
** Cf. Ap. 3, 20


(Onzième ÉlévationCœur suppliant qu'on l'aime Première plainte du Deuxième désir du Cœur Eucharistique de Jésus : être aimé d'un amour de préférenceI-II-III – pp.81-85)


Prière de la communauté

ÉLÉVATIONS de SOPHIE PROUVIER (1817-1891) – Mère Marie de l'Eucharistie

ÉLÉVATIONS SUR LA PRIÈRE AU CŒUR EUCHARISTIQUE DE JÉSUS Cœur Eucharistique de Jésus, doux compagnons de notre exil, je vous adore. Cœur Eucharistique de Jésus, Cœur solitaire, Cœur humilié, Cœur délaissé, Cœur oublié, Cœur méprisé, Cœur outragé, Cœur méconnu des hommes, Cœur aimant nos cœurs, Cœur suppliant qu'on l'aime, Cœur patient à nous attendre, Cœur pressé de nous exaucer, Cœur désirant qu'on le prie, Cœur foyer de nouvelles grâces, Cœur silencieux voulant parler aux âmes, Cœur doux refuge de la vie cachée, Cœur maître des secrets de l'union divine, Cœur de Celui qui dort, mais qui veille toujours. Cœur Eucharistique de Jésus, ayez pitié de nous. Jésus-hostie, je veux vous consoler, Je m'unis à vous, je m'immole avec vous, Je m'anéantis devant vous, Je vais m'oublier pour penser à vous, Être oublié et méprisé par amour pour vous, N'être compris, n'être aimé que de vous. Je me tairai pour vous entendre et me quitterai pour me perdre en vous. Faites que je soulage ainsi votre soif de mon salut, votre soif ardente de ma sainteté, et que, purifié, je vous donne un pur et véritable amour. Je ne veux plus lasser votre attente : prenez-moi, je me donne à vous. Je vous remets tout mon agir, mon esprit pour l'éclairer, mon cœur pour le diriger, ma volonté pour la fixer, ma misère pour la secourir, mon âme et mon corps pour les nourrir. Cœur Eucharistique de mon doux Jésus dont le sang est la vie de mon âme, que je ne vive plus, mais que vous viviez seul en moi. Ainsi soit-il.

1 commentaire

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Cœur Eucharistique de Jésus - De Besançon à Paray-le-Monial

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