3.2. L'amour veut faire société de vie
Pourquoi l'Eucharistie ?
Prédication générale de septembre-octobre-novembre 1864, publiée en trois parties dans la revue Le Très-Saint Sacrement, Ire année (1864-1865).
3.2. L'amour veut faire société de vie
2. L'amour veut faire société avec son ami. – Rien de plus juste et de plus naturel que de partager la vie d'un ami, de souffrir avec lui s'il souffre, de travailler ensemble, de mettre en commun les biens et les jouissances ; et telle est la fin touchante de l'institution admirable de l'Eucharistie.
Au ciel, Jésus glorifié est couronné d'honneur et de gloire ; mais l'homme, son ami, son Lazare [cf. Jn 11,5], souffre sur la terre ; il y a donc disproportion dans l'état des amis : l'amour de Jésus va la faire disparaître. Il reviendra sur la terre dans un état d'anéantissement, afin de pouvoir partager les épreuves de son ami ; il s'humiliera plus que lui, afin de le devancer sur la voie du sacrifice ; ne pouvant plus souffrir en son corps devenu immortel, il gardera ses plaies, il gardera l'attitude de victime, afin de pouvoir toujours dire à son ami : “Vois et prends courage.”
Jésus sacramentel travaille avec nous ; il nous nourrit pour nous donner la force du travail et du combat ; il nous aide et nous soutient par sa présence ; il nous anime de son esprit, et l'acquisition des vertus nous devient facile.
Le Dieu de l'Eucharistie établit admirablement la communauté des biens et des plaisirs. Dans son sacrement, il s'est ‘immobilisé' pour devenir en quelque sorte notre propriété, notre droit. Il se fait l'otage de l'homme, et, moyennant cet otage divin, l'homme traite sûrement avec le Père céleste de l'échange du ciel, fait valoir ses titres à une grâce plus grande, à une miséricorde plus étendue. En un mot, par la société eucharistique l'homme dispose de tous les mérites infinis du Sauveur, et le communiant peut dire que tous les biens lui sont venus avec l'adorable sacrement de l'autel [cf. Sg 7,11].
Mais Jésus communiquera-t-il à son ami, encore voyageur, les joies et les plaisirs qui inondent son corps et son âme glorifiés. Pour en douter, il faudrait n'avoir jamais communié, n'avoir jamais vu et adoré l'aimable hostie divine. Quel est le vrai fidèle qui n'ait pas une fois ou l'autre goûté la saveur de cette vraie manne du ciel, et n'ait pas été, du moins un instant, enivré de paix et de bonheur ?
S. Pierre-Julien Eymard (PG 244,10)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6