2. Pour consoler son Église — Comme épouse
Pourquoi l'Eucharistie ?
Prédication générale de septembre-octobre-novembre 1864, publiée en trois parties dans la revue Le Très-Saint Sacrement, Ire année (1864-1865).
2. Pour consoler son Église
Ce n'est pas seulement pour glorifier son Père par l'anéantissement de sa gloire divine et humaine, ni pour contrebalancer l'orgueil toujours croissant de l'homme, et attirer sur la terre les complaisances et les bénédictions du ciel, que le Sauveur a institué son auguste sacrement ; c'est aussi pour consoler son Église, qui allait être privée de sa présence sensible. Disons même qu'il lui devait ce gage d'amour.
S. Pierre-Julien Eymard (PG 244,5)
2.1. Comme épouse
« Jésus aime l'Église comme son Épouse : il est mort pour elle », dit saint Paul, « pour la sanctifier, afin qu'elle lui fût une épouse glorieuse, sans souillure, sans tache, sainte et immaculée » [cf. Ep 5,25-27]. Or, comment supposer que ce divin époux abandonnera cette épouse si digne de son cœur, d'où elle est sortie ? Saint Paul ordonne aux époux d'aimer leurs épouses comme Jésus-Christ a aimé son Église [cf. Ep 5,25] : quel est donc le véritable époux qui, pouvant se soustraire à la mort ou en briser les liens et se survivre, ne le ferait pas aussitôt pour rester ou revenir avec son épouse bien-aimée, et ne pas lui laisser de simples souvenirs de sa tendresse ?
Mais la puissance de l'homme ne va pas jusque-là ; Jésus seul a pu se survivre. Il s'est d'abord levé du tombeau, glorieux et triomphant, comme le lion de Juda sort de son sommeil ; il a ressuscité son corps, et rallumé ce regard d'amour et de bonté qui ravissait les cœurs. Le voilà conversant encore visiblement avec ses apôtres du royaume de son Père. Puis il est monté majestueusement dans les cieux ; mais, loin de quitter l'Église, il s'est multiplié pour elle ; et en se cachant, il a voulu en être mieux possédé.
Aussi, voyez-la, cette Épouse de Jésus, elle n'est point triste comme une veuve délaissée ; elle est, au contraire, confiante et radieuse, parce qu'elle a toujours son Bien-Aimé.
Quelquefois, il est vrai, elle se retire au pied des tabernacles, comme au fond des catacombes. Là, elle redit son amour à son Emmanuel, lui raconte les travaux de ses enfants, lui demande conseil pour sa divine mission, ou bien elle se repose un peu sur son cœur pour prendre des forces et voler à de nouveaux combats. Mais elle aura aussi ses jours de fête, où, comme Esther, elle se parera de tous ses ornements, et, dévoilant son mystère d'amour, semblera dire à tous les hommes, amis ou ennemis : “Je suis et serai toujours heureuse, parce que mon divin Époux est et sera toujours avec moi.”
S. Pierre-Julien Eymard (PG 244,6)
---------------------------------------------------
Légende de l'image : La Cène, détail d'une fresque de 1446, Collection Dagli Orti.
7 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6