La dévotion eucharistique du Sacré Cœur de Jésus
Prédication de Saint Pierre-Julien Eymard (PO 7 et PO 6)
des 5-14 juillet 1861, à Saint-Sulpice - Paris
Neuvaine du Sacré Cœur à Saint-Sulpice
Chapitres précédents :
- Sacré Cœur — Ouverture de la Neuvaine du Sacré Cœur à Saint-Sulpice
- 1. Jésus-Christ, l'amour de Dieu humanisé
- 2. Jésus-Christ, l'amour de Dieu personnifié en son cœur
- 3. L'amour perpétué
- Origine de la dévotion au Sacré Cœur / Dévotion chrétienne
- La dévotion au Sacré Cœur a 3 états / Culte public / Fête catholique
La dévotion eucharistique du Sacré Cœur de Jésus
Pensées
Le cœur sensible, de chair de Jésus n'est qu'au ciel et au très saint Sacrement. Au ciel il y est pour les anges et les saints couronnés. Au très saint Sacrement, il n'y est que pour nous. Notre dévotion doit donc être eucharistique, se concentrer dans la divine Eucharistie comme dans l'unique centre personnel de la vie de l'amour et des grâces (dons) de son cœur divin pour les hommes.
Centre de vie
Le cœur de Jésus est vivant au très saint Sacrement. Il n'est vivant que là. Donc l'Eucharistie doit être le centre de notre culte d'adoration du Sacré Cœur. Ce serait une idolâtrie d'adorer, de regarder le cœur de Jésus, séparé de la divinité – une hérésie de l'y honorer mort ou séparé de son corps. On doit donc honorer le cœur comme partie de son corps, de son âme, et uni à sa divinité.
1. Vivant : Le Christ une fois ressuscité ne meurt plus, la mort n'exercera plus de pouvoir sur lui [Rm 6,9].
[Étant toujours vivant pour intercéder en notre faveur [He 7,25].]
Qui mange [ce pain] aura la vie éternelle [cf. Jn 6,59].
Le divin cœur est donc là, vivant ; de quelle vie ? Ce n'est plus une vie de Sauveur, ce cœur ne souffre plus, ni ne peut souffrir la vie négative de l'amour, la douleur, la tristesse, l'angoisse. La vie ressuscitée n'est que dans le bien positif de l'amour parce qu'il est dans l'état de béatitude consommée, mais sa vie n'en est que plus parfaite.
Il est vrai, ce cœur divin n'est pas visible au très saint Sacrement, mais le cœur de l'homme ne l'a pas non plus. Ce principe de la vie doit être mystérieux (et sa visibilité ferait sa mort, elle n'est visible que par ses effets sensibles) et voilé.
L'homme ne demande pas à voir le cœur d'un ami ; il suffit d'une parole de ce cœur, d'un sentiment. D'ailleurs qui de nous pourrait contempler la beauté, la bonté de ce cœur divin ? de son humanité ? Qui pourrait supporter l'éclat de sa gloire, les ardeurs dévorantes, consumantes de ce foyer divin d'amour ?
Qui oserait regarder cette arche divine où est écrit son évangile d'amour, où sont glorifiées toutes ses vertus, où son amour a son trône et sa bonté tous ses trésors – ce sanctuaire de la divinité, mais le cœur glorifié de Jésus est le ciel du ciel même, corporel, vivant de sa divinité ?
La vue de ce cœur adorable est réservée au ciel. Mieux de la posséder, mes frères, de l'avoir près de nous.
La vie du cœur de Jésus au saint Sacrement a deux regards : un vers son Père, l'autre vers les hommes.
Il adore son Père par ses abaissements ineffables, par son adoration profonde, il le remercie de ses grâces aux hommes, ses frères. Il s'y fait notre réparateur, notre médiateur perpétuel. Il y prie sans cesse pour nous. Voilà sa vie vers son Père.
Oh ! Père céleste, regards de complaisance sur ce cœur. Ce cœur seul opérant, seul agissant dans l'Eucharistie, les autres membres de ce corps glorifié jouissant de leur vie ressuscitée, mais le cœur seul a sa vie active ; il y continue sa vie de Sauveur.
Saint Pierre-Julien Eymard (PO 6,12)
Peinture en bannière : Chœur de l'église le Cœur Eucharistique de Jésus, Paris 20e. Peinture murale de Pauline Kaspers (XIXè siècle).
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6