La vie ressuscitée (4/7)
Suite de la Prédication aux Servantes du Saint-Sacrement que prêcha le P. Eymard, le samedi 29 juin 1861, à Paris.
Relire les parties précédentes de cet 'enseignement à portée ecclésiale" :
La vie ressuscitée
Quelle est la vie ressuscitée de Notre Seigneur dans notre âme ? Quelle est la vie ressuscitée de l'âme de Notre Seigneur ? Voilà toute la question à faire. La vie ressuscitée de l'âme de Notre Seigneur est une vie toute dépendante de sa vie divine, elle est libre d'une liberté de nature, mais pas d'action, l'âme de Notre Seigneur dans son état ressuscité est la même qu'il avait sur la terre, avec cette différence qu'elle est dans un état ressuscité. Cette âme a bien sa liberté de nature, mais elle ne peut plus s'exercer sur la terre, tellement elle est dépendante de la volonté divine, il ne peut plus y avoir ni choix, ni délibération. Au Jardin des Olives, Notre Seigneur délibérait : Mon Père, s'il est possible, que ce calice s'éloigne de moi [Mt 26,39]. Voyez, la nature humaine délibère, elle demande, elle prie. Notre Seigneur ne peut plus choisir entre l'humiliation et la gloire, la souffrance et le bonheur, il ne le peut plus, il est dans un état ressuscité.
La volonté de Notre Seigneur existe, elle est parfaite, seulement cette volonté ne peut pas s'exercer dans un état ressuscité, c'est une volonté unie à la volonté divine, et toute fixée dans cette volonté. Quoique la volonté de Notre Seigneur soit existante, elle n'a plus à choisir entre le Calvaire et le non-Calvaire, elle est dans un état stable d'union, de perfection, elle n'est plus accessible aux sentiments humains qu'elle avait sur la terre. Notre Seigneur ne peut plus être triste, il est dans un état ressuscité, il ne peut plus avoir d'affections, de compassion, de douceur, parce qu'il est dans un état ressuscité, il peut en avoir la pensée, il n'en a plus le sentiment, il est absorbé par la divinité qui domine, qui est le principe et le centre de sa vie.
Vous, mes bonnes sœurs, pouvez-vous être comme cela ? Non, vous n'êtes pas dans un état réel et véritable, vous êtes dans la grâce, mais vous n'êtes pas dans la gloire, vous n'êtes pas dans la stabilité de la vie de l'autre monde. Vous pouvez en avoir la vertu, votre âme a bien toujours sa liberté, Dieu ne peut pas l'en dépouiller, il faut qu'il lui laisse son état de mérite et de démérite, mais cette liberté si Notre Seigneur règne en vous est entre ses mains, comme la liberté de Notre Seigneur est dans la divinité, vous, c'est par vertu. Si Notre Seigneur règne bien en vous, votre liberté est entre ses mains, votre volonté de même, vous ne pouvez vouloir et ne pas vouloir que ce que Notre Seigneur veut et ne veut pas. S'il est le principe de votre vie, vous suivrez le mouvement donné, mais avec liberté et amour. Pour les tentations, Notre Seigneur ne vous en débarrassera pas, au contraire, il vous les laissera, et il les augmentera, pour vous, c'est l'occasion de vous unir plus parfaitement à lui.
Saint Pierre-Julien Eymard (PS 347,4)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6