Le corps de Notre Seigneur (3/7)
Suite de la Prédication aux Servantes du Saint-Sacrement que prêcha le P. Eymard, le samedi 29 juin 1861, à Paris.
Relire les parties précédentes de cet 'enseignement à portée ecclésiale" :
Le corps de Notre Seigneur
Voyez le corps de Notre Seigneur, il était mort, son âme entre et lui communique la vie, c'est instantané, la vie de son divin corps a pris la perfection de sa vie ressuscitée. La vie ressuscitée de Notre Seigneur communiquera à notre corps la plénitude de cette grâce, nos passions seront soumises à la grâce, notre corps, tout mauvais qu'il est, deviendra plus docile, il sera comme une victime, une victime ne commande pas, elle est immolée. Il faut en un mot spiritualiser notre corps, s'il a une impression de passions, ce ne sera qu'une fièvre de passage. Nous devons traiter notre corps comme une victime et le surnaturaliser, afin qu'il vive de la vie de Jésus-Christ ressuscité, c'est l'application de la Résurrection. Même il faut qu'il y ait une guerre, la paix commence par la guerre, les grâces commencent par l'âme, et finissent par le corps pour le sanctifier.
Le corps de Notre Seigneur n'est pas visible au saint Sacrement, il l'est par sa nature, Notre Seigneur l'a voilé, nous, nous ne devons pas avoir ce miracle de l'invisibilité, notre corps doit être visible, mais dans la vie voilée de la mortification de Notre Seigneur, comme nous l'avons dit. Aussi saint Paul disait : Regardez vos membres comme des membres saints [cf. Rm 6,13]. De là suit qu'il faut que vous regardiez votre corps comme étant à Jésus-Christ, il vous appartient moins qu'à lui, vous l'avez donné, vous n'avez pas de liberté de pensées, vous l'avez donnée, vous ne devez plus la reprendre. Le corps de Jésus-Christ est saint, vos corps doivent donc être saints, vos membres ne vous appartiennent pas, puisqu'ils appartiennent à Jésus-Christ, c'est son corps. Vous respecteriez beaucoup le corps de Jésus-Christ, ses pieds, ses mains, s'il vous les donnait à baiser, voilà que votre corps est passé par la vie ressuscitée avec le corps de Jésus-Christ, vous devez donc le respecter, l'orner comme le corps de Notre Seigneur, donc vous devez honorer ce corps, ces membres qui ne sont plus à vous, par la sainteté de vos rapports. Jésus-Christ, à qui votre corps appartient, vous en laisse l'usage, afin que vous en ayez le mérite et lui, la sanctification, il donne sa grâce, et il vous laisse le mérite de l'appliquer.
Comprenez-vous que vos corps sont plus respectables que le calice et le ciboire : est-ce que le calice et le ciboire pensent, parlent et peuvent glorifier Dieu ? Jamais, non seulement cela, mais le calice et le ciboire ne sont que des vases renfermant le corps de Notre Seigneur pour vous le donner, et vous, vous êtes le ciboire vivant de Notre Seigneur, vous devez absorber ce sang, cette chair divine. Donc vos corps sont sacrés, consacrés, vous devez avoir du respect pour ce corps, et entre vous, respecter ce corps, qui est honorable et respectable, vous ne devez jamais le reprendre pour le souiller par la vanité, en faire un objet de vanité, ne jamais faire sur ce corps d'actes coupables, il appartient à Notre Seigneur. Voyez comme l'Église a pour principe de respecter les corps qui doivent être ressuscités et avoir une vie toute spirituelle. Voyez quel respect elle a pour le corps d'un enfant qui a été consacré par le baptême, pour une vierge consacrée, elle l'appelle une personne sacrée, elle est sacrée dans son corps et dans son âme, Notre Seigneur en a pris possession.
Saint Pierre-Julien Eymard (PS 347,3)
Présentation : Neuvaine à Notre-Dame du Saint-Sacrement : 26 mai - 3 juin 2018
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6