Dimanche 12 février 1865 – 1re méditation – Sur la profonde misère de mon esprit
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier : Saint Paul – Rome
Rédemptoristes — Mercredi 1er février - 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
- 15e JOUR – Jeudi 9 février 1865 • 1re méditation – Union • 2e méditation – Est-ce que Dieu m'aime ? • 3e méditation – Raisons de l'amour de Dieu pour moi
- 16e JOUR – Vendredi 10 février 1865 • 1re méditation – Est-ce que j'aime Dieu ?
• 2e méditation – Sur le Cénacle • 3e méditation – Adoration à Sainte-Agathe - 17e JOUR – Samedi 11 février 1865 • 1ère méditation – Service intérieur • 2e méditation – Lettres • 3e méditation – Confession
Dimanche 12 février 1865
Le serpent m'a trompé par lâcheté ce matin à la suite d'une lecture prolongée la veille. Alors, j'ai souffert d'insomnie, cette nuit.
1re méditation – Sur la profonde misère de mon esprit
27e chapitre du 3e livre de l'Imitation.
J'ai prolongé mon action de grâces d'une heure pour la méditation manquée.
Que le bon Dieu a été bon pour moi ! Jamais, je n'ai mieux compris mon mal de travailler toujours pour les autres, d'étudier, de prêcher, de conseiller, et tout cela sous prétexte de la gloire de Dieu, pour faire du bien !
– De là, ces adorations dans ce sens, et non avec Notre Seigneur et pour moi.
– De là, ces actions de grâces, non avec Notre Seigneur, mais pour les autres.
– De là, les trouver longues. Tentation de prendre un livre, de lire des prières… puis, si je trouve à la sortie quelqu'un qui me plaise, je perdrai facilement mon temps à parler, – ou bien le journal, – ou un livre d'esprit ou pour l'esprit.
Oh ! comme j'ai senti la profonde misère de mon esprit, de mon imagination, de mes sens, qui font avec plaisir le sacrifice pour faire plaisir à la vanité de l'esprit, à la fausse liberté, au désir de vite en finir avec une chose commencée, comme deux fois lire lettres et cartes de visites. Alors, tout est renvoyé, ajourné : prière, office. Puis on est fatigué, parce que excès de travail. On est émoustillé si l'on est dérangé. Ah ! Esclave honteux d'une fausse liberté, dont je suis depuis si longtemps le jouet ! Pourquoi ne pas faire comme dit l'Imitation : « Demeurez soumis à ma volonté, et rien ne pourra vous nuire » [Im 3, 27: 9]. – « Si votre amour est pur, simple et bien réglé, vous ne serez esclave d'aucune chose. Ne désirez point ce qu'il ne vous est pas permis d'avoir » (parce que ou défendu, ou hors de temps, de grâce). « Renoncez à ce qui occupe trop votre âme et la prive de sa liberté » – comme de se mettre toujours au service, au dévouement étranger [Im 3, 27: 4-6]. – (« N'attirez pas à vous les affaires d'autrui et ne vous embarrassez point dans celles des grands », 21 c.) [Im 1, 21: 11].
À quoi sert donc de posséder et d'accumuler beaucoup de choses au-dehors ? Ce qui sert, c'est de les mépriser et de les déraciner de son cœur. […] « Nul lieu n'est un sûr refuge si l'on manque de l'esprit de ferveur. » […] « Si vous ne vous appuyez pas sur moi, vous pourrez changer, mais vous ne serez pas mieux » [Im 3, 27: 11, 13, 14].
Ainsi, ô mon âme, lis, étudie, prie, travaille comme le jardinier sur une plante malade.
« Veille sur toi-même » [Tb 4,13], cherche ton profit. Quand il faudra chercher celui des autres, attends l'ordre de Dieu, la loi du devoir.
2e et 3e méditations
Sur le même sujet, et j'y ai trouvé bonne matière.
À celle de midi, j'ai fait amende honorable. J'ai vu le tort que cela m'a fait, et encore plus à Dieu, à sa gloire.
Le soir, j'ai remercié Notre Seigneur d'avoir retardé l'affaire. Je serais reparti avec un lambeau de retraite, sans racine, sans exercice des vertus. Ici, cela m'est si facile ! Bonne journée. Je m'en suis bien trouvé !
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,35)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6