Samedi 11 février 1865 – 1ère méditation – Service intérieur
La Grande retraite de Rome – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
Récapitulatif des publications
- Présentation
- Les 7 premiers jours : Mercredi 25 janvier : Saint Paul – Rome
Rédemptoristes — Mercredi 1er février - 2e Semaine : Jeudi 2 février – Mercredi 8 février
- 15e JOUR – Jeudi 9 février 1865 • 1re méditation – Union • 2e méditation – Est-ce que Dieu m'aime ? • 3e méditation – Raisons de l'amour de Dieu pour moi
- 16e JOUR – Vendredi 10 février 1865 • 1re méditation – Est-ce que j'aime Dieu ?
• 2e méditation – Sur le Cénacle • 3e – Adoration à Sainte-Agathe
Samedi 11 février 1865
1ère méditation – Service intérieur
Bonne méditation ! J'étais dans ma grâce.
Nous sommes attachés au service de famille, à un service intérieur, au service de la personne même de Notre Seigneur Jésus-Christ sacramentel, à rester par conséquent avec lui, comme les anges qui composent sa cour, et sont toujours prêts à tous ses ordres. Et quand il ne leur commande rien de particulier, à l'honorer, à le bénir, à le remercier, à l'aimer, à désirer lui plaire, à le glorifier. Voilà notre part. Nous sommes la garde de Notre Seigneur. Nous formons sa famille. Notre vie doit donc être une vie de famille intérieure, d'ordre, de paix, d'union.
Notre perfection consiste à bien servir par nous-mêmes, à nous rendre habiles et agréables, par conséquent à une perfection toute personnelle.
Adorer en esprit et en vérité, voilà notre vocation. « Tels sont les adorateurs que cherche le Père » [Jn 4,23]. Il n'y en a pas beaucoup, par conséquent il cherche. Peu se contentent de Dieu, se donnent exclusivement, absolument à Dieu. « C'est toi que je veux, et non tes dons » [cf. Imitation de Jésus-Christ 4, 8: 3].
Toujours on veut glorifier Dieu par l'extérieur, par ses facultés, mais non en soi, en lui-même, par ce règne intérieur qui est la souveraine gloire que Notre Seigneur veuille de tout homme, et surtout de l'adorateur. C'est que le service extérieur est plus agréable aux sens, devient un centre du moi.
Méditant alors sur ce service personnel, je voyais l'ange Raphaël : « Moi, je me sers d'une nourriture invisible » [Tb 12,19 Vulg.]. Il voyait Dieu, il vivait de Dieu tout en accompagnant Tobie. Voilà ce qu'il faut que je sois.
J'examinais la vie du feu, qui est tout intérieure. Le feu réchauffe en lui-même, il brille pour les autres. Il n'est jamais plus puissant qu'alors qu'il est comprimé – ou sous la cendre, il se conserve longtemps.
J'examinais aussi la racine d'un arbre qui, en hiver, redescend dans les entrailles de la terre pour s'y conserver, s'y nourrir et s'y féconder.
C'est le « il demeure en Dieu – dans le Christ » [cf. Jn 15,5].
Entrant dans la pratique, j'ai bien vu que pour devenir un vrai religieux et supérieur, il faut que je vive de cette vie intérieure de l'adoration, que je me borne à Notre Seigneur Jésus-Christ, que je dois redouter le ministère extérieur, car mieux vaut former mes frères, devenir ardent que luisant, racine que branche.
Pour moi, je dois même fuir la gloire extérieure de Notre Seigneur en ce moment, et toujours s'il me fait ce bonheur de me garder auprès de son adorable personne, dans son service intime.
Je dois fuir tout ce qui peut me donner une distraction, une occasion étrangère, être vu, être recherché. C'est me tirer de mon centre divin.
Comme hier, résolutions : oraisons jaculatoires, renouvellement trois fois en chaque action, avant, pendant et après.
« Mon fils, donne-moi ton cœur, ta pensée, ton désir et tes œuvres » [cf. Pr 23,26]. « Mon Dieu et mon tout » [Im 3, 34: 1].
À déjeuner : Imitation, lib. 3, c. 7 :
Mon fils, […] il est meilleur pour vous et plus sûr de tenir cette grâce cachée, – de ne vous en point élever, – d'en parler peu, – et de ne pas vous exagérer sa grandeur ; – mais plutôt de vous mépriser vous-même, et de craindre une faveur dont vous êtes indigne. – Si quelqu'un est affermi dans la véritable humilité, et rempli de la charité divine ; s'il cherche en tout et toujours uniquement la gloire de Dieu ; s'il est bien convaincu de son néant ; s'il a pour lui-même un mépris sincère, et s'il se réjouit plus d'être méprisé des autres et humilié par eux, que d'en être honoré – voilà le mérite !
2e – Lettres
cattivo *
3e – Confession
cattivo
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,34)
* ‘mauvais' ou ‘méchant', en italien.
2 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6