Qui était Arius ? Le fondateur de l'arianisme, qui nia la divinité du Christ

Arius demeure l’une des figures les plus controversées de l’histoire chrétienne. Prêtre d’Alexandrie au début du IVᵉ siècle, il voit sa pensée et son enseignement devenir le foyer d’une des plus grandes polémiques théologiques de l’Antiquité chrétienne. Profondément marqué par sa formation auprès de l’École d’Antioche, Arius adopte une lecture rigoureuse et littérale des Écritures (par contraste avec l'école d’Alexandrie qui privilégie une lecture plus allégorique) qui le conduit à affirmer que le Fils, bien qu’exalté et lumineux au-dessus de toute créature, n’est pas Dieu de manière égale au Père. Ces idées, qui donneront naissance à l’arianisme, sont rapidement perçues comme une hérésie par l’Église alexandrine, car elles semblent mettre en question le mystère même de la Trinité et le salut offert par le Christ. La figure d’Arius, à la fois prêtre ascétique, orateur talentueux et penseur provocateur, se trouve ainsi au centre d’un conflit religieux et politique qui dépasse bientôt les limites de l’Égypte, entraînant l’Empire romain tout entier dans le débat sur la nature du Christ et la définition de la foi chrétienne.

Origines et formation et influences d’Arius

Arius naît à Alexandrie à la fin du IIIᵉ siècle, dans une ville qui constitue alors un carrefour intellectuel et théologique de l’Empire romain. Alexandrie, par sa célèbre école catéchétique et sa bibliothèque, est un lieu où s’entrelacent philosophie grecque, exégèse juive et pensée chrétienne naissante. C’est dans ce contexte qu’il se forme, imprégné des méthodes rigoureuses de lecture des Écritures et de la tradition théologique alexandrine.

Devenu prêtre à l’église de Baucalis, Arius se distingue par son ascèse rigoureuse et son éloquence. Il attire l’attention des fidèles et des clercs par sa capacité à enseigner et à argumenter avec clarté, ce qui renforce sa réputation et lui confère une influence notable dans la communauté alexandrine.

Sa formation le conduit à une approche rationaliste et logique de la foi : il s’efforce de concilier la transcendance absolue de Dieu avec la position particulière du Christ. Les influences qui façonnent sa pensée proviennent notamment de l’École d’Antioche, connue pour sa lecture littérale et historique de la Bible, et d’un héritage doctrinal qui insiste sur la distinction entre le Créateur et la créature. Arius est également marqué par les débats théologiques antérieurs à Alexandrie, notamment ceux liés à Paul de Samosate, qui avait déjà soutenu la subordination du Fils au Père.

L’enseignement d’Arius et la polémique alexandrine

Cette combinaison d’un esprit analytique, d’une profonde connaissance des Ecritures et d’une sensibilité aux questions de hiérarchie divine le conduit à formuler ses thèses sur la nature du Christ. Selon lui, le Fils, bien que glorieux et engendré avant tous les siècles, n’est pas de même nature que le Père ; il existe un temps où le Fils n’existait pas. Ces idées, qui semblent découler d’une lecture scrupuleuse des Écritures et d’une volonté de préserver l’unicité absolue de Dieu, préparent le terrain à l’arianisme et à la polémique qui s’ensuit.

À Alexandrie, Arius commence à enseigner avec fermeté ses convictions théologiques : le Fils, bien qu’engendré avant tous les siècles, n’est pas de même nature que le Père. Créature divine, créée par le Père, le Fils n’est pas consubstantiel au père. Cette doctrine, qui s’appuie sur une lecture attentive et littérale des Écritures, choque une partie du clergé et des fidèles.

Le conflit éclate ouvertement avec Alexandre, évêque d’Alexandrie, qui défend avec le tout jeune diacre Anathase d’Alexandrie la divinité consubstantielle du Christ. La tension conduit à la convocation d’un synode local en 318, où Arius est condamné et excommunié. Pourtant, il bénéficie de soutiens importants : certains presbytres, diacres et vierges de l’église de Baucalis adhèrent à ses idées, et des évêques influents, comme Eusèbe de Nicomédie, défendent sa cause et facilitent la diffusion de son enseignement dans d’autres régions de l’Empire.

Ce conflit initial dépasse ainsi rapidement les limites locales. Il met en lumière les débats internes au christianisme naissant et prépare le terrain aux conciles œcuméniques, qui tenteront de trancher définitivement la question de la nature du Christ.

Propagation et intervention impériale

Malgré sa condamnation locale, l’enseignement d’Arius se répand rapidement dans l’Empire romain. Ses idées trouvent un écho particulier en Asie Mineure, en Syrie et dans certaines provinces orientales, où de nombreux évêques et communautés chrétiennes les accueillent favorablement. La circulation de ses écrits et la force de ses soutiens permettent à l’arianisme de dépasser le cadre alexandrin, transformant un débat local en crise ecclésiale de grande ampleur.

Face à l’ampleur du conflit et à l’impossibilité de le résoudre au niveau régional, l’empereur Constantin intervient pour préserver l’unité religieuse de l’Empire. Il convoque en 325 le concile de Nicée, le premier concile œcuménique, réunissant évêques et théologiens de toutes les provinces. L’objectif est clair : établir une définition commune de la foi et trancher la question de la nature du Christ. Ce concile marque un tournant décisif dans l’histoire de l’arianisme, confrontant les doctrines d’Arius à l’enseignement de l’Église et à la défense vigoureuse de figures comme Athanase d’Alexandrie, qui s’oppose avec détermination à la négation de la divinité du Fils.

Ainsi, ce débat, initialement limité à Alexandrie, devient un enjeu impérial et théologique central, mettant en lumière la tension entre liberté doctrinale et exigence d’unité au sein du christianisme naissant.

Fin de vie et héritage

Après le concile de Nicée, Arius est condamné et excommunié pour ses thèses sur la nature du Christ. Malgré cette condamnation, il continue à bénéficier du soutien de certains évêques orientaux, ce qui lui permet de rester actif dans les débats théologiques de l’époque. Contraint de se déplacer, il s’installe à Constantinople, où il continue à défendre ses idées jusqu’à sa mort en 336. Selon les sources, son décès survient dans des circonstances soudaines, laissant une aura de mystère autour de sa fin.

L’influence d’Arius ne disparaît pas avec sa mort. Ses enseignements persistent et alimentent les divisions au sein de l’Église, donnant naissance à un courant arien durable qui continuera à marquer les débats christologiques pendant plusieurs décennies. Même si ses doctrines sont rejetées par le concile de Nicée et l’orthodoxie dominante, elles soulignent la complexité des premières formulations de la foi chrétienne et la vigilance nécessaire pour définir clairement la divinité du Christ. L’héritage d’Arius réside donc autant dans la polémique qu’il engendre que dans la contribution indirecte qu’il apporte à l’affirmation de la doctrine trinitaire et au Credo

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voici encore cette de Jésus, du Padre Pio

  1. https://fr.orthodoxwiki.org/Arius
  2. https://www.vatican.va/archive/FRA0013/_INDEX.HTM
  3. https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1973_num_117_3_12928
  4. Encyclopedia Universalis

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