La vision de Jean de l'Alverne

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  • Sens de lecture :

• 1° _ Théologie spirituelle des saints ;
• 2° _ Témoignage d'expériences de l'animatrice de la communauté ;
• 3° _ L'extrait des Élévations de Sophie Prouvier.

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« Le cœur de Jésus ne peut se résoudre à laisser sa nouvelle famille, ses enfants du calvaire, seuls sur ce champ de bataille, 

seuls au milieu de leurs ennemis, seuls dans cette vallée d'exil et de larmes. Touché de la douleur du cœur de ses disciples à ce mot d'adieu, il leur dit : « Que votre cœur cesse de se troubler, je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai vers vous » [Jn 14,1.18]. »

S. Pierre-Julien Eymard in Neuvaine du Sacré Cœur à Saint-Sulpice (intégrale) - Le cœur de Jésus instituant l'Eucharistie I (PO 7,9) – 5-14 juillet 1861, Paris.

La vision de Jean de l'Alverne

            Février 2009, j'ai quitté les 11m2 de Paris 20, où j'avais vécu 7 ans à l'ombre de l'église du Cœur Eucharistique de Jésus. L'Immaculée Conception, Paris 12, est devenue ma paroisse depuis mon mariage avec Rémi.

            En 2010, j'ai commencé à chanter comme alto dans la chorale de la paroisse.
Grâce à Monique qui y chantait comme soprane – une doyenne de la paroisse de l'Ordre des Frères Mineurs Séculier (ofms – tiers-ordre franciscain), surnommée ”La Souris” – mon mari et moi avons participé à un pèlerinage à Assise, durant la Semaine Sainte 2011.

            L'événement qui m'a le plus marquée durant ce pèlerinage, fut le Vendredi Saint, lors de la vénération de la Croix de San Damiano, l'originale, celle dans l'église au même nom où le Crucifié parla à François : « Va, François, et répare ma Maison qui menace ruine ». J'étais assise à droite de La Souris. Nous priions en silence au pied de cette Croix suspendue, massive, aux couleurs altérées par le temps. C'est alors que j'ai perçu une chaleur en deux points très précis de mon corps, en mon ventre : à droite et à gauche ensemble, mes ovaires étaient très chauds. Je me suis penchée vers Monique et lui murmurai ce qui m'arrivait…

            Encouragée par Christiane, une autre alto de la chorale, je m'étais inscrite pour suivre la formation diocésaine au chant, pour rafraîchir mon solfège. Ainsi, le samedi
15 octobre 2011 (ste Thérèse d'Avila), je me suis retrouvée à déjeuner dans une grande chaîne de restaurant spécialisé dans les moules-frites, boulevard du Montparnasse (Paris 6), afin de me rapprocher du Collège Stanislas où avait lieu les Samedis musicaux. Je me rappelle très bien d'un détail minuscule que je voyais par la fenêtre : un bout de vitrail et la pierre grise de l'église en face

            Après ce déjeuner, un peu ivre de la bière dans une atmosphère atone, je traversai le passage piéton pour me rendre dans cette église. Voici ce que j'écrivis, le lendemain soir, dans le blanc-tournant des marges d'une double-page des Fioretti de Saint François d'Assise (XIIIe s.) achetés à la Portioncule, le Jeudi Saint 2011 (21 avril) :

« [… Or,] Hier, samedi, j'ai fait pour la première fois la rencontre du Sacré Cœur de Jésus, sa statue aux bras accueillants, ouverts, dans l'église Notre-Dame-des-Champsque j'ai d'abord trouvée froide et laide ! – Je suis alors allée vers la droite (de l'autel), sur les bancs où il y avait la lumière du soleil : c'était la chapelle du Sacré Cœur de Jésus. Je me suis laissée réchauffer et j'ai ensuite regardé la statue, me suis tournée vers elle – les bancs lui tournaient le dos – et j'ai mis 2€ dans le tronc et ai allumé une lampe pour Rémi, du Cœur Sacré de Jésus, et j'ai prié à-même le sol pour lui & moi.
Je viens de relire ce passage de la x à la x, ce dimanche 16.X.2011, après le passage sur le Grand Pardon de Dieu dans l'Évangélisation des Profondeurs.
Je demandais la rencontre de Jésus : il vient. – j'avais pris cette page au hasard »
[« Or, hier… » –

Le texte tourne au pied de la page gauche et reprend au commencement du §.] :


            Cette double-page (pp. 158-159) des Fioretti de St François est un passage du chapitre XLIX intitulé De frère Jean de l'Alverne, natif des Marches. Sur des rushs vidéos filmés en 2010 sur le lac de Saint Agnan, tout près de l'abbaye bénédictine La-Pierre-Qui-Vire, – en Bourgogne – j'ai mis en forme ce texte qui décrit La vision de Jean de l'Alverne, sa rencontre de Jésus au Sacré Cœur. L'image d'abord âpre et bousculée comme le frère dans ses transports, la lumière se cherchant jaillit au sein de la séquence qui devient alors enluminure du texte. La vidéographie fait office de page en mouvement au fond doré dans l'esprit du manuscrit enluminé.

Jehanne Sandrine
Vendredi 4 février 2022 – Bhx Marie-Eugène de l'Enfant Jésus –


La vision de Jean de l'Alverne de Sandrine Treuillard
10 min – I-2012 – coul. – 16/9 – muet – mini-dv
Texte : d'après Les Fioretti de Saint François d'Assise *

ÉLÉVATIONS de Sophie Prouvier – L'extrait

Première Élévation

Cœur Eucharistique de Jésus,

Doux compagnon de notre exil, je vous adore

I

Réflexion. – Un compagnon d'exil, qui n'est pas un exilé, ne peut être que l'ami généreux de celui dont il partage volontairement la disgrâce. – D'où vient un tel héroïsme dans l'amitié ? Est-ce d'une grande intelligence ? Non, c'est d'un grand cœur. L'intelligence peut éclairer le dévouement, l'admirer, mais elle ne l'inspire pas. Le cœur seul est capable des actes généreux, parce que l'amour seul fait aimer le sacrifice, y trouver du bonheur : « l'amour ne connaît pas la peine, et, s'il y a une peine, cette peine se change en amour*. »

II

Jésus. – L'homme n'a pas ici-bas de cité permanente et il cherche en gémissant le lieu de son repos. C'est dans l'Eucharistie que j'ai dressé ma tente, à côté de la tienne sur cette terre d'exil, ô mon peuple bien-aimé, j'ai voulu être à côté de toi, et là, j'ai fixé mes yeux et mon cœur : mes yeux pour suivre tes pas, voir tes travaux, tes combats, considérer tes épreuves et les compter ; recueillir tes bonnes œuvres et les présenter à mon Père afin qu'il n'entre pas en jugement avec toi ; mais qu'il pardonne tes péchés quand ton repentir touchera sa miséricorde ; j'y suis avec mon cœur pour le consoler en partageant ta douleur, pour alléger ton fardeau, reposer ta fatigue, appuyer ta faiblesse et par-dessus tout te donner un breuvage mystérieux, mêlé à un pain de vie, que j'ai préparé dans ma sollicitude de peur que tu ne défailles en chemin. Mon tabernacle te protégera de son ombre durant le joue et il te sera une retraite assurée contre l'orage ; il portera mon nom, un nom nouveau que je n'avais pas encore manifesté et qui sera désormais publié dans toute la terre. J'ai pour toi un cœur d'ami sincère, ne crains rien ; si tu me restes fidèle, je te porterai secours sur le lit de ta douleur et je retournerai ta couche dans tes infirmités.

            Comme une mère caresse son enfant lorsqu'il pleure, de même, quand tes soupirs iront vers la patrie, je remplirai ton âme des plus douces consolations.

            Mais prends garde, n'abuse pas de mes largesses, en me voyant ainsi abaissé jusqu'à toi. N'oublie jamais que ce cour d'ami, venu du ciel, c'est celui du Seigneur ton Dieu.

III

L'âme. – Seigneur, si un léger service me pénètre de reconnaissance envers celui qui me l'a rendu, quels seront pour vous les sentiments de mon cœur ? Ami céleste, ô mon Roi, Jésus présent et vivant au milieu de cet univers, dans votre Humanité où repose votre Divinité ! Vous y êtes, là comme ailleurs, le Dieu souverain : mais là vous ne régnez que par le cœur, parce que votre puissance n'y triomphe que par l'amour. Je vous adore sur cet humble trône de votre charité, qui resplendit aux yeux des anges comme un ostensoir de feu placé au sommet du globe terrestre, éclairant et réchauffant l'univers et attendant ses hommages. Nos yeux ne le voient pas, mais notre foi le sait, et nos âmes le sentent. Je vous adore, ô Présence réelle de mon Sauveur, cœur parfait, qui seul possédez tout ce que le mien désire dans un ami qui voudrait aimer sans mesure. Je vous adore au fond de cette fange dont vous vous êtes approché pour me secourir. J'adore votre cœur corporel, ô Jésus ! parce qu'en vous tout est adorable, et spécialement l'organe qui a servi votre amour ici-bas ; mais quand j'adore votre cœur, c'est aussi et c'est surtout l'amour immense qui nous l'a donné que j'adore. Que d'autres, au nom de la science, placent le siège de l'amour où ils voudront : pour moi, je sens mon amour dans mon cœur ; et mon cœur devient tout amour. Et pourtant ce cœur de chair qui bat plus fort dans ma poitrine au seul nom de ce que j'aime, n'est pas ce qui aime en moi ; il n'en est que le symbole ennobli par l'action qu'il en reçoit, et je dis avec le psalmiste : Mon cœur et ma chair ont tressailli pour le Dieu vivant. Le cœur qui aime, qui est l'étincelle de la charité en nous, où est-ce donc ? Dites-le, savants, si vous connaissez votre âme ; car c'est dans l'âme qu'il doit se trouver, à cet endroit secret le plus élevé où sont les vestiges de notre ancienne grandeur ; dans cette faculté créée pour aimer le bien et le vouloir, pour aimer surtout le souverain Bien, dans cette puissance surélevée, déifiée par la charité, la plus haute des vertus théologales, celle qui durera éternellement et qui est dès ici-bas la vie éternelle commencée. Ce que je sais bien, c'est que mon cœur, tel qu'il est, je le dois au Seigneur, car j'ai entendu une mystérieuse parole, qui semble m'ouvrir ses domaines et me mettre sur la trace de ses divins secrets : « Mon fils, donne-moi ton cœur et considère mes voies ». 

: S. Augustin, De bono viduitatis – De l'excellence du veuvage, XXI P.L., XL, 448.

(Première Élévation – Cœur Eucharistique de Jésus, Doux compagnon de notre exil, je vous adore – pp. 31-35)

Se familiariser avec la Prière au Cœur Eucharistique de Jésus de Sophie Prouvier en lisant l'introduction aux ÉLÉVATIONS par le dominicain théologien,
le Père Régis GARRIGOU-LAGRANGE.

Intention de prière pour ce jeudi 17 mars 2022 :

La Fraternité du Cœur Eucharistique de Jésus
se réunit à Besançon, ce jour, et j'y participerai.

Je vous demande de prier afin que le Seigneur nous indique,
à Marie Claude (cf son témoignage) et moi où, à Paris/Île-de-France,
le Seigneur souhaite que nous commencions une telle Fraternité :
dans une église ou une chapelle, avec un prêtre
ou une communauté religieuse ou paroissiale qui nous soutienne ?

Jehanne Sandrine

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Image : D'après l'illustration de Leone Bracaloni in * Les Fioretti de Saint François d'Assise, Edizioni Porziuncola, juin 2008, Assise – Traduction : Lucienne Youénou

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Prochaine publication dans 3 semaines : le jeudi 7 avril 2022.

Prière de la communauté

ÉLÉVATIONS de SOPHIE PROUVIER (1817-1891) – Mère Marie de l'Eucharistie

ÉLÉVATIONS SUR LA PRIÈRE AU CŒUR EUCHARISTIQUE DE JÉSUS Cœur Eucharistique de Jésus, doux compagnons de notre exil, je vous adore. Cœur Eucharistique de Jésus, Cœur solitaire, Cœur humilié, Cœur délaissé, Cœur oublié, Cœur méprisé, Cœur outragé, Cœur méconnu des hommes, Cœur aimant nos cœurs, Cœur suppliant qu'on l'aime, Cœur patient à nous attendre, Cœur pressé de nous exaucer, Cœur désirant qu'on le prie, Cœur foyer de nouvelles grâces, Cœur silencieux voulant parler aux âmes, Cœur doux refuge de la vie cachée, Cœur maître des secrets de l'union divine, Cœur de Celui qui dort, mais qui veille toujours. Cœur Eucharistique de Jésus, ayez pitié de nous. Jésus-hostie, je veux vous consoler, Je m'unis à vous, je m'immole avec vous, Je m'anéantis devant vous, Je vais m'oublier pour penser à vous, Être oublié et méprisé par amour pour vous, N'être compris, n'être aimé que de vous. Je me tairai pour vous entendre et me quitterai pour me perdre en vous. Faites que je soulage ainsi votre soif de mon salut, votre soif ardente de ma sainteté, et que, purifié, je vous donne un pur et véritable amour. Je ne veux plus lasser votre attente : prenez-moi, je me donne à vous. Je vous remets tout mon agir, mon esprit pour l'éclairer, mon cœur pour le diriger, ma volonté pour la fixer, ma misère pour la secourir, mon âme et mon corps pour les nourrir. Cœur Eucharistique de mon doux Jésus dont le sang est la vie de mon âme, que je ne vive plus, mais que vous viviez seul en moi. Ainsi soit-il.

4 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Cœur Eucharistique de Jésus - De Besançon à Paray-le-Monial

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