“Rien de nouveau sous le soleil” … depuis plus de 3 000 ans !

Nous connaissons tous cette expression “Rien de nouveau sous le soleil” ou ses dérivés comme “rien de neuf sous le soleil”. Souvent utilisée pour signifier à son interlocuteur qu’il n’y a pas d’actualité spécifique à raconter, elle souligne en fait une réalité bien plus profonde. On pourrait la croire venant de Nietzsche pour illustrer sa pensée de l’éternel retour des choses ou tirée d’une pièce de Ionesco. Ces mots sont en fait attribués au Roi Salomon, que la tradition chrétienne associe à l’Ecclésiaste (ou Qohélet) et remonteraient alors à 900 avant notre ère (donc, en effet, rien de nouveau sous le soleil !). Cette sentence biblique se retrouve plusieurs fois dans le livre biblique de l'Ecclésiaste, dans l’Ancien Testament, avec cette autre expression bien connue : “Vanité, tout est vanité”.

Signification de l’expression “Rien de nouveau sous le soleil”

Cette expression, attribuée à Salomon mais inspirée de l’Esprit-Saint (pour les chrétiens toute la Bible est Parole de Dieu), souligne :

• le côté immuable de certaines choses malgré les actions des hommes (notamment la mort),
• la vanité des quêtes de ce monde, notamment des plaisirs et des gloires éphémères,
• la répétition des cycles de la vie.

Salomon montre, qu’au-delà des contextes, les expériences humaines fondamentales sont les mêmes.

Au-delà de la dimension philosophique, cette expression révèle aussi une vérité spirituelle : la constance de Dieu. Si les temps changent, les époques se succèdent, la Parole de Dieu est vérité éternelle.

Déclinaisons de l’expression dans le livre de l’Ecclésiaste

“Ce qui a existé, c’est cela qui existera ; ce qui s’est fait, c’est cela qui se fera ; rien de nouveau sous le soleil.” (Ecclésiaste 1,9)

“Y a-t-il une seule chose dont on dise : « Voilà enfin du nouveau ! » – Non, cela existait déjà dans les siècles passés.”  (Ecclésiaste 1,10)

“Il ne reste pas de souvenir d’autrefois ; de même, les événements futurs ne laisseront pas de souvenir après eux.” (Ecclésiaste 1, 11)

“Ce qui est a déjà été, ce qui sera a déjà existé. Dieu fera revenir ce qui a passé.” (Ecclésiaste 3, 15)

“Tout va vers un même lieu : tout est tiré de la poussière, et tout retourne à la poussière.” (Ecclésiaste 3, 20)

Comment cette expression peut-elle éclairer mes situations de vie ?

Cette expression biblique nous invite à différentes choses : 

1. Reconnaître la nature cyclique des défis que nous rencontrons dans notre vie : Ce que je vis aujourd’hui, ce que je traverse, d’autres hommes et femmes, l’ont traversé et le traversent encore aujourd’hui (et d’autres encore devront y faire face demain). Ce n’est pas lié à moi mais une expérience qui marque ma destinée humaine. Je peux également être un soutien et un réconfort vis-à-vis d’autres personnes qui traversent des épreuves que j’ai moi-même connues.
2. Apprendre des expériences passées : Je ne suis pas seul dans ce défi et je peux m’appuyer sur l’expérience des autres pour le relever, y compris des personnages de la Bible qui illustrent tous les grands défis humains.
3. Cultiver patience et persévérance : L’histoire de l’humanité - et la Bible !- m’apprennent que toute situation est amenée à passer ; qu’après l’hiver, le printemps revient. Chaque épreuve peut être une occasion de croissance spirituelle et de renforcement de la foi.
4. S’ancrer en Dieu : Le Qohélet m’invite à me questionner sur mes priorités, mes aspirations. Vers quoi est-ce que je dirige mes efforts ? A quoi est-ce que je m’accroche dans la vie ?

Il ne s'agit pas d’être dans un détachement total comme dans le bouddhisme mais à rechercher un ancrage en Dieu, qui seul est un fondement solide sur lequel construire une vie. 

Trouver un ancrage solide

Voici deux pistes de prière pour faire grandir la patience et savoir regarder au loin dans les tumultes de la vie.

Prière de sainte Thérèse d’Avila : “Tout passe, Dieu ne change pas”

« Que rien ne te trouble, que rien ne t'épouvante, tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout ; celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit. 

Élève ta pensée, monte au ciel, ne t'angoisse de rien, que rien ne te trouble. 

Suis Jésus Christ d'un grand cœur, et quoi qu'il arrive, que rien ne t'épouvante. 

Tu vois la gloire du monde ? C’est une vaine gloire ; il n'a rien de stable, tout passe. 

Aspire au céleste, qui dure toujours ; fidèle et riche en promesses, Dieu ne change pas.

Aime-Le comme Il le mérite, Bonté immense ; mais il n'y a pas d'amour de qualité sans la patience. 

Que confiance et foi vive maintiennent l'âme, celui qui croit et espère obtient tout. 

Même s'il se voit assailli par l'enfer, il déjouera ses faveurs, celui qui possède Dieu. 

Même si lui viennent abandons, croix, malheurs, si Dieu est son trésor, il ne manque de rien.

Allez-vous-en donc, biens du monde ; allez-vous-en, vains bonheurs : même si l'on vient à tout perdre, Dieu seul suffit. 

Amen. »

Méditation du verset Hébreux 13, 8

“Jésus Christ, hier et aujourd’hui, est le même, il l’est pour l’éternité.” (Hébreux 13, 8)

Méditer et répéter ce verset tiré de la lettre des Hébreux permet d’inscrire en nous cette vérité et d’installer la conscience de ce qui est certain. Quel que soit ce que nous traversons, une chose est certaine : Jésus est là, près de nous, il nous appelle, nous tend la main et nous amène vers la Vie éternelle.

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