Les Ô de l'Avent - 1° O Sapientia
Les Ô de l'Avent
Prédication dans l'Octave avant Noël de Saint Pierre-Julien Eymard des 17-20 décembre 1863, église Saint-Thomas d'Aquin à Paris, et des 17-22 décembre 1865, chapelle de Miracle à Bruxelles.
Présentation de Les Ô de l'Avent
Ouvertures & Exordes
1° O Sapientia
Saint-Thomas, décembre 1863
Docteur
”Ô sagesse qui êtes sortie de la bouche du Très-Haut, qui commandez avec autorité d'une extrémité du monde à l'autre, et disposez toutes choses suavement : venez nous enseigner la voie de la prudence !”
O Sapientia quæ ex ore Altissimi prodiisti, attingens a fine in finem fortiter, et disponens omnia suaviter, veni ad docendum nos viam prudentiæ.
Exorde : Désirs de l'Église, tendres et touchants. Elle s'inspire de tous les désirs des patriarches, des prophètes et des justes. Elle appelle le Messie. Ses vœux sont plus ardents à mesure que le temps approche.
Les grandes antiennes qu'elle chante avant la grande fête, résument tout ce grand cri des siècles. Chaque jour, elle appelle son Sauveur par un nom nouveau comme pour charmer son cœur, intéresser sa gloire, et hâter ce beau jour.
Aujourd'hui elle l'appelle la sagesse, elle glorifie sa sagesse dans la réparation de l'homme qu'elle opère “avec force et suavité” (fortiter et suaviter) [cf. Sg 8,1].
I. Fortiter.
L'œuvre divine de la réparation, de la recréation de l'homme déchu est l'œuvre de la vertu, de la puissance de Dieu – œuvre plus grande que celle de la création. Dans la création, Dieu agit par la puissance de sa parole ; ici, par celle de son amour. Dans le premier état, Dieu agit sur le néant ; ici, sur le néant pécheur. Il faut rendre à l'homme déchu trois choses perdues : la santé – il est malade, la force, et la gloire.
1. La santé. La pauvre humanité a été blessée profondément, détails : corps, cœur, esprit. Comment avec de telles ruines, reconstruire l'édifice, l'homme ? œuvre de la gloire de Dieu, Satan l'a blessée.
Jésus-Christ, bon Samaritain, médecin qui va prendre nos plaies, leurs douleurs, leur lividité. Il le guérira en lui-même d'abord. Isaïe [Is 53,4-5].
2. Force. L'homme est faible, son libre arbitre à demi brisé. Il a été vaincu, il est esclave, il est lié par sa triple concupiscence.
Jésus-Christ, sa force, sa victoire. Avec Jésus-Christ, l'homme deviendra fort contre les puissances infernales. Avec sa grâce, il pourra tout, il fera des œuvres divines.
3. Gloire. Rendre à l'homme la gloire perdue, plus grande encore, parce que la gloire de Dieu y est intéressée. Il doit réparer divinement ces ruines, en faire un chef-d'œuvre de miséricorde. Rendre l'homme ce que le démon lui avait promis : un dieu. Le mettre au ciel sur le trône de Dieu même en Jésus-Christ.
Voilà le fortiter – admirable. Les prophètes : Dieu se ceint les reins, il excite sa puissance, il s'agit de sa gloire : Réveille ta puissance [Ps 79,3].
II. Suaviter.
– C'est le caractère de Dieu seul d'agir avec suavité, parce qu'il est amour.
– Sa grâce est douce et tendre. C'est l'expansion de son cœur.
– L'homme a besoin de suavité. Le péché a irrité sa nature : depuis, il a peur de Dieu, il le fuit comme son premier père coupable. Il faut que Dieu vienne au-devant de lui, qu'il le traite en malade, en enfant. C'est ce que fait Jésus-Christ, vrai Samaritain, bon Pasteur, tendre nourrice. Jésus, plus doux que le miel [Si 24,27].
Ô veni ! Venez ! nous enseigner le chemin de la prudence, être ce chemin, je suis le chemin [Jn 14,6], que nous vous suivions jusqu'à Bethléem.
S. Pierre-Julien Eymard (PO 1,3)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6