2e jour/65 – vendredi 27 janvier 1865 – Suite des méditations sur saint Paul
Grande retraite de Rome du Père Eymard – 65 jours en 1865
– Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici :
- Présentation de la Grande retraite de Rome – par le père André Guitton, sss.
- C H E M I N E M E N T D' U N E E X P É R I E N C E – Contexte – par le père André Guitton, sss.
Retraite - Jour 0 - Mercredi 25 janvier 1865 – Résolutions nécessaires
1 – L'objet de sa retraite – par le père André Guitton, sss. - 1er jour - jeudi 26 janvier 1865 - 1re méditation – Sur saint Paul
2e jour – vendredi 27 janvier 1865
1re méditation
malade
2e méditation
malade – idem
Sujet :
1° ”Quid me persequeris in te ?” – ”Pourquoi me persécutes-tu en toi ?” [cf. Ac 26,14] Chercher en quoi ? pourquoi ? et depuis quand ?
2° ”Durum est tibi contra stimulum recalcitrare” – ”Il est dur pour toi de regimber contre l'aiguillon” [Ac 26,14]. – Qu'est-ce que ce ”stimulus” ? ce ”durum” ?
Résumé de l'exercice :
– État assez recueilli, mais froid.
– Mon âme est vide de Dieu. Je ne sens plus Dieu en moi, sinon quand il me frappe.
– Pourquoi ce vide ? Le mal vient de mon esprit toujours occupé aux moyens extérieurs, ou à des choses qui l'absorbent, ou à des études qu'il aime. Je ne suis pas à Dieu en moi. De là, tous les désordres intérieurs. Je ne consulte pas Dieu, mais l'impression du moment, ou des créatures. Très impressionnable surtout contre tout désordre extérieur qui blesse la vanité du succès, de la Société*.
– De là, esclave des moyens extérieurs pour le succès, ou des personnes, pour rester libre moi-même.
– De là, impatience lorsque je suis dérangé de ce que je fais avec absorption.
– De là, précipitation pour me débarrasser, pour vite en finir de ce qui m'arrête.
– De là, cœur fiévreux, ne sentant plus Dieu, mais entraîné vers les rêves de l'esprit – ou ses cris ne sont pas entendus de l'esprit.
– De là, volonté faible, pauvre pour la vertu, esclave de la vanité ou des travaux de l'esprit.
Mais voici le ”persequeris” (”Pourquoi me persécutes-tu ?” – ”Je suis Jésus que tu persécutes”) :
Dieu vient en moi, je n'y suis pas.
Dieu m'inspire, je ne l'entends pas.
Dieu me presse, je ne dis oui à tout et vite que pour me débarrasser de Dieu même.
Et je ne m'en rends pas compte, parce que ce que je fais a un bon côté. Mais comme il est personnel, le moi finit par en être le centre et la fin.
– De là, le ”durum” (dur) que je sens à peine, sinon quand je suis en adoration ou en prière. Et aussi la tentation de vite finir et de m'en aller à mes travaux.
Je fuis Dieu parce que j'ai peur de moi, et n'en ai plus le sentiment.
– De là, la perte des grâces intérieures, la perte qu'en font mes frères, à qui je devais les communiquer. Car les grâces de la Société passent par le Supérieur.
Aussi je les vois comme moi. Je leur communique mon esprit. Ou plutôt je les laisse à leur personnalité naturelle.
Je n'ai pas le ”zelum Dei” (le zèle pour Dieu). Mon zèle est un zèle d'ouvrier qui veut réussir, et qui ne vit que dans les moyens personnels.
J'ai examiné le ”stimulum” (l'aiguillon) de Dieu, mais pas assez. J'y reviendrai ce soir.
Résolution – Il faut qu'à chaque son de l'horloge, je dise ”Miserere mei” (prends pitié de moi).
S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,3)
* la Société : la congrégation du Saint-Sacrement, dont il est le fondateur.
La Conversion de saint Paul sur le chemin de Damas du Caravage, 1602
(détail) - Huile sur toile, 2m30 x 1m75 – église Santa-Maria del Popolo – Rome
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6