Grande retraite de Rome du Père Eymard – 65 jours en 1865

 – Notes de Retraite 44 (NR 44 dans les Œuvres complètes) déjà parues ici : 

• Présentation de la Grande retraite de Rome – par le père André Guitton, sss.
• C H E M I N E M E N T   D' U N E   E X P É R I E N C E – Contexte – par le père André Guitton, sss.
  Retraite - Jour 0 - Mercredi 25 janvier 1865 – Résolutions nécessaires
  1 – L'objet de sa retraite – par le père André Guitton, sss.

1er jour – jeudi 26 janvier 1865

1re méditation – Sur saint Paul

1° Comment Notre Seigneur poursuit saint Paul.
2° Comment saint Paul répond à la première grâce.
3° Condition de cette grâce.

1° Ce qu'était Saul – Act. 8 : Quant à Saul, il ravageait l'Église ; allant de maison en maison, il en arrachait hommes et femmes et les jetait en prison [Ac 8,3] ; c. 9 : Cependant Saul, ne respirant toujours que menaces et carnage à l'égard des disciples du Seigneur, alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour la synagogue de Damas [Ac 9,1-2].

2. Il approchait de Damas, quand soudain une lumière venue du ciel l'enveloppa de sa clarté. Tombant à terre –

3. il entendit : “Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?” – "audivit […] : Saule, Saule, quid me persequeris ?" [Ac 9,3-4].

2° Saul répond :
1. “Qui es-tu, Seigneur ?” 1re grâce.

2. 2e grâce : ”Je suis Jésus que tu persécutes. – Il est dur pour toi de regimber contre l'aiguillon” – ”Ego sum Jesus, quem tu persequeris. – Durum est tibi contra stimulum calcitrare” [Ac 9,5 Vulg., cf. Ac 26,14].

2e grâce : Tremblant et saisi de frayeur, il dit : “Que veux-tu que je fasse ?” – ”Domine, quid me vis facere ?”

3. 3e grâce : Dieu : “Relève-toi, entre dans la ville et l'on te dira ce que tu dois faire” [Ac 9,6]. – Saul se releva de terre, etc. – On le conduisit à Damas. – Trois jours durant, il resta sans voir, ne mangeant et ne buvant rien. [Ac 9,8-9] – Il priait [cf. Ac 9,11].

Résumé de ma méditation :
J'ai admiré avec quelle bonté Notre Seigneur attend Saul jusqu'aux portes de Damas et le terrasse dans sa miséricorde, dans le moment où Saul était le plus furieux ; – avec quelle douceur il lui parle, l'appelle deux fois par son nom, et lui fait un reproche général, sans détails humiliants. – Ce “durum” annonce que depuis longtemps la grâce le poursuivait en vain.

Pour moi, le sentiment qui a fait le corps de ma méditation est :
[1°] Pourquoi me persécutes-tu ? [Ac 9,4] à l'extérieur, dans ma Société, d'où tu empêches la vie de grâce et de sainteté, – par ton peu de soins à élever mes enfants, à les dépouiller d'eux-mêmes, à les aider à se corriger, à les former à la vraie vie religieuse, par l'éducation suivie, et surtout par l'exemple.
Au contraire, tu t'es laissé absorber par des études étrangères ou peu utiles, par l'extérieur, par un zèle secondaire, qui te sortait de ta maison et de ta famille. Aussi que de défections ! que de pauvres petites plantes étiolées et défectueuses !

2° ”Quid me persequeris ?” – ”Pourquoi me persécutes-tu ?” en ton intérieur, ma grâce, le Saint-Esprit, ma mission en toi et par toi.
Le 1er me persécutes-tu ? m'a un peu touché. Sans larmes cependant. Mon palais est sec comme un tesson [Ps 21,16].
Demain, je reviendrai sur le 2e ”persequeris” – ”que tu persécutes”.

Mon chemin de croix, après, m'a fait du bien.

S. Pierre-Julien EYMARD (NR 44,2)

La Conversion de saint Paul sur le chemin de Damas du Caravage, 1602
(détail) - Huile sur toile, 2m30 x 1m75 – église Santa-Maria del Popolo – Rome

• Pour prier en nous rapprochant du Père Eymard nous avons choisi la version latine d'Âme du Christ, Anima Christi, par Les Voix de l'Unité :