3ème Dimanche : libérer sa capacité d'aimer

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Introduction aux textes liturgiques

Aimer Dieu et son prochain (Ex 20,1-17) : voilà des paroles d’alliance pour vivre sur terre en présence de Dieu et dans l’amitié avec les hommes. Jésus pousse cet amour jusqu’à la folie de la mort en croix, faisant de chacun d’entre nous son prochain ! (1Co 1,22-25) En son Fils Dieu vient faire sa demeure parmi nous et sa présence purifie tout ce qui a besoin de l’être (Jn 2,13-25). Aussi nous sommes invités à ouvrir nos cœurs à l’amour premier de Dieu. Dieu nous aime afin que nous l’aimions, afin que nous puissions vivre nos relations en son amour, en toute liberté. Notre capacité d’aimer doit être libérée par le Christ.

« On m'aimait beaucoup »

            Thérèse a une volonté de fer, mêlée à beaucoup de fierté ; elle a pu s’y appuyer pour traverser des moments difficiles, se lancer dans la vie. Mais elle a aussi une grande sensibilité, et une non moins grande affectivité. Avec ses talents naturels de charme physique et intellectuel, elle sait s’attirer l’amitié, se mettre au centre. Elle l’exprime en évoquant son passage dans un couvent d’Augustines où elle est éduquée avec d’autres jeunes filles :

« Mon inquiétude était telle qu'au bout de huit jours, et peut-être moins, j'étais beaucoup plus contente que dans la maison de mon père. Toutes mes compagnes l'étaient de moi, car le Seigneur me faisait cette grâce; partout où j'étais, je satisfaisais tout le monde, on m'aimait donc beaucoup. » (V 2,8)

            La coquetterie aidant, le besoin de s’attirer de l’affection va ainsi la poursuivre pendant de longues années sans qu’elle puisse arriver à prendre de la distance :

« Je considérais le bon plaisir de ma sensualité et ma vanité plutôt que ce qui convenait à mon âme ». (V 3,2)

            Thérèse est comme nous : elle cherche le bonheur, elle cherche à plaire, à aimer.

 

Apprendre à aimer

            Dieu vient faire sa demeure parmi nous pour que nous fassions notre demeure en Lui. Ce faisant, il ne vient pas restreindre nos relations, mais leur donner sens et profondeur. En venant dans notre cœur, le Seigneur vient en fait libérer notre capacité d’aimer. Ce chemin de libération se fait progressivement. Comme pour Thérèse, nous avons à prendre de la distance avec nos passions captatrices pour découvrir l’amour véritable.

            Il s’agit en compagnie de Jésus d’aller plus avant, sans renier nos besoins d’être aimé. L’enjeu est d’apprendre à aimer l’autre pour lui-même. Voilà la condition pour croître dans l’amour et laisser son cœur respirer aux dimensions de l’infini pour lequel il est fait. Cela comporte un long chemin de maturation affective ! En effet le monde nous attire et notre désir d’être aimés nous met parfois dans des situations délicates : il nous enchaîne plus qu’il ne nous libère. Thérèse a certes dû se faire violence pour corriger la relation d’amour avec son père. Mais il lui a fallu encore plus de temps pour connaître la libération de son cœur à un niveau plus profond, dans sa relation avec Dieu comme avec les hommes. Le Seigneur l’accompagne sur ce chemin pour l’encourager, car elle est un peu perdue dans son affectivité. Elle traverse vingt années déchirantes jusqu’à un moment décisif :

« Mon âme donc, était déjà lasse, mais, malgré mon désir, mes misérables habitudes ne la laissaient pas en repos. Il arriva qu'un jour, en entrant dans l'oratoire, je vis une statue rangée là; on l'avait apportée pour une fête qu'on célèbre dans la maison. Elle représentait un Christ tout couvert de plaies, et elle inspirait tant de dévotion que sa vue me troubla toute, car elle représentait bien ce qu'Il a souffert pour nous. J'éprouvais un tel regret d'avoir montré si peu de reconnaissance pour ses plaies que je crus que mon cœur se brisait et je me jetai devant lui en versant des torrents de larmes, le suppliant de me fortifier une fois pour toutes afin de ne plus l'offenser… » (V 9,1)

            Thérèse est devenue libre pour aimer grâce à la prière fidèle. Il a fallu du temps pour qu’elle en arrive là et ce peut être une source de consolation pour nous et d’espérance en nos vies. En donnant notre cœur à Dieu, nous ne le perdons pas, mais nous le retrouvons transfiguré. C’est ce qu’illustre cette citation attribuée à St Augustin : « Dieu en faisant attendre, étend le désir ; en faisant désirer, il étend l’âme ; en étendant l’âme, il la rend capable de recevoir. Désirons donc, mes frères parce que nous devons être comblés.» Qu’il nous soit donné cette semaine de comprendre cette vérité pour persévérer dans notre vie de prière.

Retrouvez toute la méditation ici : www.carmes-paris.org/careme2015s3

 

Prière de la communauté

Prière du 5° centenaire de sainte Thérèse

Sainte mère Thérèse de Jésus ! Toi qui t'es livrée tout entière au service de l'amour, enseigne-nous à marcher avec détermination et fidélité sur le chemin de l'oraison intérieure, en fixant notre attention sur le Seigneur Dieu Trinité, toujours présent au plus intime de notre être. Consolide en nous le fondement d'une véritable humilité, d'un détachement renouvelé, et d'un amour fraternel inconditionnel, à l'école de Marie, notre Mère. Transmets-nous ton ardent amour apostolique pour l'Église. Que Jésus soit notre joie, notre espérance et notre dynamisme, Source inépuisable de la plus profonde intimité. Bénis la grande famille carmélitaine, et apprends-nous à prier de tout cœur avec toi : « Je suis à Vous, Seigneur, pour Vous je suis née. Que voulez-Vous faire de moi ? » Amen.

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10 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Prions pour Carême : Retraite avec Sainte Thérèse d'Avila

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