1er Dimanche : choisir de vivre

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Introduction aux textes liturgiques

L’arc-en-ciel de notre 1ère lecture est le signe de l’alliance que Dieu conclut avec Noé. Il annonce surtout le vrai pont entre le ciel et la terre : le corps de Jésus, mort et ressuscité pour nous (Gn 9,8-15). Face à ce don divin, notre réponse d’amour sera de vivre notre baptême et de suivre Jésus (1P 3,18-22). Cela commence au désert pour quarante jours. Là est l’espace symbolique de notre vie dans lequel nous sommes invités à accueillir le Royaume. Le Règne de Dieu s’est fait proche en Jésus (Mc 1,12-15), comme l’annonçait le signe de l’arc-en-ciel. Aussi nous sommes invités à accueillir Jésus en son humanité afin recevoir de lui notre divinisation. C’est un choix de vie !

Recevoir Jésus dans notre humanité

 Accueillir Jésus c’est en même temps accueillir notre humanité, la vraie, pas celle idéalisée. C’est à un chemin d’incarnation que nous convie Jésus. Il a assumé notre humanité tout entière, il en a accepté la fragilité, la faiblesse, jusqu’à la dérision, jusqu’à la mort pour l’offrir à la puissance de résurrection de l’amour. Par son incarnation, Jésus prend notre vie à contre-pied. Depuis toujours, l’homme se rêve : « Vous serez comme des dieux » lit-on au ch. 2 de la Genèse. Dieu, lui, ‘rêve’ de l’homme dans la réalité de son être. Nous croyons que la toute-puissance va nous libérer et faire de nous des êtres heureux, libres de toute contrainte. Ainsi Jésus fait face à notre toute-puissance humaine, elle qui ne connaît ni ne comprend la puissance éternelle de l’Amour. Car il n’y a de vrai pouvoir que celui de l’amour. En effet aujourd’hui nous nous façonnons des corps qui se voudraient éternels, indestructibles et la fragilité nous révolte. Nous avons peur de la souffrance et la fuyons coûte que coûte. Nous avons peur de nos limites et nous nous les cachons, en pensant : « Ah ! Si les gens que je côtoie me voyaient tel que je suis, ils ne m’aimeraient pas ! » Et cependant nous ne pouvons pas toujours nous mentir, passer à côté de nous-mêmes. La réalité de notre humanité nous rattrapera un jour ou l’autre et alors que se passera-t-il ? De quelle drogue aurons-nous besoin pour assumer notre vie ? Thérèse nous propose un chemin, celui de l’oraison (prière silencieuse), pour entrer en dialogue avec le Christ et devenir son ami. « L'oraison n'est rien d'autre, à mon avis, qu'un échange d'amitié où l’on s'entretient souvent et intimement avec Celui dont nous savons qu'il nous aime. » (Vie 8,5)

Face à la mort … choisir la vie

Rencontrer les saints dans leur fragilité humaine peut nous aider et nous donner espoir. Nous allons voir comment Thérèse a choisi la vie avec le Christ à travers les épreuves de son existence. Tout semblait aller pour le mieux pour la jeune Thérèse qui se rêvait à la lecture des romans de chevalerie. Mais la mort de sa maman vient briser les rêves de son adolescence. Malgré l’aide de nombreux domestiques, Béatrice mourra d’épuisement vers l’âge de 33 ans. « Elle garda dans la mort un visage si calme que ses enfants la croyaient endormie. Teresa ne comprit pas immédiatement l’étendue de sa détresse : elle ignorait encore le vide que la mort signifie pour les survivants. [1] » Voici ce qu’elle en dit alors qu’elle a quatorze ans (et non douze) :

« Je me rappelle que lorsque ma mère est morte j'avais plus ou moins douze ans. Lorsque je compris ce que j'avais perdu, j'allai, tout affligée, devant une image de Notre-Dame, et je la suppliai d'être ma mère, avec beaucoup de larmes. Il me semble que bien que j'aie agi naïvement, ce me fut une aide, car il est visible que j'ai toujours trouvé cette Vierge souveraine chaque fois que je l'ai invoquée, et elle m'a enfin ramenée à elle. » (Vie 1,7)

En perdant sa mère, c’est une compagnie, un modèle et un repère qui disparaît. Elle est probablement elle-même assez perdue : elle a besoin d’une mère pour la guider dans ce monde familial plutôt masculin où elle doit pourtant trouver sa place. Que faire quand le sol se dérobe ? Le danger du repli sur soi la menace. Heureusement elle a cette ressource qui pourrait sembler naïve, mais qui est d’une grande importance. Un chemin de confiance s’ouvre à elle : prendre Marie pour mère. Il lui suffit d’élever les yeux pour ne pas se retrouver seule. Ce geste simple que la foi rend possible lui permet de rester en relation avec la vie. Cela est vital pour elle comme pour nous. Thérèse aurait pu, à cet instant-là, cesser de grandir intérieurement. Elle choisit de rester en vie face à la mort. Et nous, que faisons-nous ?

[1] Marcelle Auclair, La vie de Thérèse de Ste Thérèse d’Avila, Seuil 1960, p. 28

Cette semaine, exerçons-nous à vivre avec le Christ dans les petits choix du quotidien. Quand la fermeture de cœur nous guette, décidons de sortir de nous-même vers le large !

 fr. Yannick, ocd(Lille)

Intégralité de la méditation à télécharger en 3 formars : http://www.carmes-paris.org/careme2015s1

Prière de la communauté

Prière du 5° centenaire de sainte Thérèse

Sainte mère Thérèse de Jésus ! Toi qui t'es livrée tout entière au service de l'amour, enseigne-nous à marcher avec détermination et fidélité sur le chemin de l'oraison intérieure, en fixant notre attention sur le Seigneur Dieu Trinité, toujours présent au plus intime de notre être. Consolide en nous le fondement d'une véritable humilité, d'un détachement renouvelé, et d'un amour fraternel inconditionnel, à l'école de Marie, notre Mère. Transmets-nous ton ardent amour apostolique pour l'Église. Que Jésus soit notre joie, notre espérance et notre dynamisme, Source inépuisable de la plus profonde intimité. Bénis la grande famille carmélitaine, et apprends-nous à prier de tout cœur avec toi : « Je suis à Vous, Seigneur, pour Vous je suis née. Que voulez-Vous faire de moi ? » Amen.

Merci ! 4 personnes ont prié

5 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Prions pour Carême : Retraite avec Sainte Thérèse d'Avila

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