Origine et histoire du culte marial

Marie est devenue mère de l’humanité au pied de la croix. Après l’ascension, elle est restée aux premiers temps de l’Eglise avec les apôtres. Sa présence continue encore aujourd’hui. Ainsi, l’histoire du culte marial est liée aux dévotions enseignées aux fidèles au fil des siècles. Hymnes, prières, chapelet : tous ces moyens nourrissent le culte marial également enrichi avec les nombreuses apparitions de la Vierge dans le monde. 

Quand a commencé le culte marial ?

Marie au pied de la Croix

Tout a commencé au calvaire. Marie a suivi Jésus pendant sa Passion et elle est restée au pied de la croix à côté de saint Jean. Peu avant de mourir, Jésus s’adresse à sa Mère et lui dit : “Femme, voici ton Fils.” Jean-Paul II (pape très marial) explique lors de l’audience générale du 11 mai 1983 : « On peut dire qu’en demandant à son disciple préféré de considérer Marie comme sa Mère, Jésus a fondé le culte marial. Jean s’est empressé de faire la volonté du Maître : à partir de ce moment, il prit Marie chez lui, et il lui a témoigné une affection filiale qui répondait à son affection maternelle, inaugurant ainsi une relation d’intimité spirituelle qui contribuait à approfondir celle qu’il avait eue avec le Maître, dont il retrouve les traits caractéristiques sur le visage de sa Mère. C’est pourquoi le mouvement de dévotion mariale a commencé au Calvaire. »

Le concile de constantinople

Le concile de Constantinople est convoqué en 381 par l'empereur Théodose. Il s'agit d'un concile similaire à celui de Nicée. Les participants avaient plusieurs questions à étudier et apporter des réponses claires comme c'est le cas à chaque concile. Parmi les textes du concile de Constantinople, nous pouvons retrouver la version définitive du Credo dans lequel la Vierge Marie est nommée et reconnue comme étant vraiment la mère du Christ. Ainsi, dès le IVème siècle, Marie est présentée par l'Église comme mère du Christ et par la suite mère de chacun de nous. 

Le culte marial au fil des siècles

Jusqu'au schisme avec l'Église orthodoxe, les catholiques partageaient une même dévotion à la Vierge Marie. Elle est présentée comme intercédant auprès de son fils. Une des prières les plus anciennes à la Vierge est également écrite ; il s'agit d'une belle méditation sur la vie de Marie en s'appuyant sur les passages bibliques. Cette prière est l’hymne acathiste composé au VIIème  siècle.

Le culte marial n'a pas toujours eu une bonne place dans l'Eglise. Lorsque les guerres de religion éclatent : protestants et catholiques s'affrontent. Les protestants avec Martin Luther refusent de reconnaître la virginité de Marie et refusent également de la prier. Nous sommes au XVIème siècle. Pour eux, seul, Jésus peut exaucer nos prières. Cet abandon de dévotion à la Vierge peut se ressentir à divers moments dans l’Eglise malgré l'invention du Rosaire. Cette prière  mariale et en particulier celle du chapelet est très présente chez les saints.  (Vous pouvez retrouver plusieurs citations de saints pour découvrir le regard qu’ils portent sur le chapelet.) 

Certains saints comme saint Jean Eudes étaient considérés comme mariolâtre (une trop grande adoration de la Vierge Marie) mais il a tenu bon en expliquant que la Vierge est aussi importante que Jésus : “Nous ne devons pas séparer ce que Dieu a uni si parfaitement. Qui voit Jésus voit Marie, qui aime Jésus, aime Marie." Saint Jean Eudes

Par la suite, le pape Léon XIII avec ses 11 encycliques sur le rosaire a contribué à donner un souffle nouveau au culte marial grâce à cette prière en la recommandant à tout le peuple de Dieu. Ce travail est approfondi ensuite lors du concile Vatican II. 

Le culte marial depuis le concile Vatican II à aujourd’hui

Au moment du Concile Vatican II,  cette question de l'intercession de Marie et de la place que nous pouvons lui accorder est de nouveau étudiée. Dans la constitution Lumen Gentium, il est précisé que l'intercession de Marie ne s'arrête pas au moment où elle quitte la terre « En effet, après son Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s'interrompt pas : par son intercession répétée, elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n'est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu'à ce qu'ils parviennent à la patrie bienheureuse. » (LG 62)

 Egalement, le 21 novembre 1964 à la fin de la troisième session du concile Vatican II, Marie est déclarée par le pape Paul VI mère de l'Eglise.  Les membres du concile avaient préparé les textes pour une messe en l'honneur de Marie Mère de l'Eglise mais elle ne faisait pas partie du calendrier liturgique.  Le 11 février 2018, le pape François a rendu cette mémoire obligatoire et ainsi nous fêtons Marie Mère de l'Eglise le lundi de Pentecôte. 

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