Les jeux d’argent (les paris) sont-ils des péchés ?
Les jeux d’argent – paris sportifs, loterie, casino, poker, jeux en ligne – fait aujourd’hui partie du quotidien de millions de personnes. Certains y voient un simple divertissement, d’autres un véritable danger moral. Alors, le jeu est-il un péché ? Que dit la Bible, et que pense l’Église catholique de cette pratique ? Découvrez un éclairage d’Hozana sur le jeu d’argent dans cet article.
La Bible ne mentionne pas le jeu d’argent, mais met en garde contre l’amour de l’argent
La Bible ne condamne jamais explicitement le jeu d’argent. Cependant, elle condamne l’amour de l’argent.
- Dans la première lettre de Saint-Paul à Timothée : « Car la racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent. Pour s’y être attachés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont infligé à eux-mêmes des tourments sans nombre. » (1 Timothée 6,10)
- Dans l'Evangile de Matthieu : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. » (Matthieu 6,24)
On peut donc dire que, dans la vie chrétienne, les jeux d’argent deviennent un péché lorsqu’ils sont liés à l’amour de l’argent et qu’ils tendent à remplacer Dieu.
L’enseignement de l’Église catholique : le jeu n’est pas péché en soi
Le Catéchisme de l’Église catholique traite des jeux de hasard et donc d’argent, dans le paragraphe 2413, : « Les jeux de hasard (jeu de cartes, etc.) ou les paris ne sont pas en eux-mêmes contraires à la justice. Ils deviennent moralement inacceptables lorsqu'ils privent la personne de ce qui lui est nécessaire pour subvenir à ses besoins et à ceux d'autrui. La passion du jeu risque de devenir un asservissement grave.Parier injustement ou tricher dans les jeux constitue une matière grave, à moins que le dommage infligé soit si léger que celui qui le subit ne puisse raisonnablement le considérer comme significatif. » (CEC n° 2413)
Nous pouvons donc retenir de ce paragraphe que les jeux de hasard et d’argent, comme le pari, ne sont pas un péché. En revanche, ils le sont quand ils privent la personne de ses besoins et de ceux d’autrui (notamment quand ils mettent en danger la vie familiale et financière), et notamment dans le fait de « parier injustement ou tricher », nous dit le Catéchisme.
Quand le jeu devient-il un péché ? Les critères de discernement
Pour savoir si jouer est moralement acceptable, voici quelques propositions de questions pour discerner.
1. Le jeu met-il en péril mes besoins essentiels ?
Est-ce que mes mises dépassent une part raisonnable de mon budget ? Et mes éventuelles pertes ? Quel est la part de mes mises et/ou pertes par rapport à mes revenus mensuels ?
Si les mises dépassent une part raisonnable du budget, si des dettes apparaissent, si l’on cache des dépenses, le jeu devient alors un péché d’imprudence.
2. Le jeu nuit-il à ma famille ?
Le jeu devient péché lorsqu’il entraîne :
pertes financières importantes pour la famille, et donc des privations ;
prêts ou emprunts financiers pour rejouer ;
mensonges ;
disputes.
3. Le jeu crée-t-il une dépendance ?
Est-ce que le jeu crée une dépendance ? Combien de temps je passe par jour ou par semaine dans les paris ? Ce n’est pas la même chose de parier 5 euros par semaine sur un ticket de grattage ou sur une course hippique que de consacrer 20 heures par semaine aux paris. Car outre le fait de parier, les paris peuvent entraîner des heures aux suivis. Si quelqu’un pari sur un match de foot, cela peut l’entraîner à suivre tout le match, soit 1h30. Imaginez s’il parie sur 5 matches dans la semaine. La question ici à se poser est combien de temps par semaine les paris m’occupent-ils ? Est-ce que les paris ont pour conséquence que je prenne des retards sur toutes mes autres tâches professionnelles, administratives ou domestiques, ou que je passe moins de temps à dormir à cause des paris ? En cas de dépendance forte, l’Église parle alors de péché contre la tempérance, une vertu qui permet de garder la maîtrise de soi.
4. Le jeu me détourne-t-il de Dieu ?
Si le pari devient une obsession, remplit mes pensées, prend la place de la prière, me détourne de Dieu et des sacrements, le jeu peut alors devenir une idole.
Peut-on jouer, parier sans pécher ? Oui, à certaines conditions
Le jeu peut rester moralement neutre ou même licite lorsque :
il ne met pas en danger le budget ;
il est vécu avec modération ;
il ne nourrit pas l’avidité ou la convoitise ;
il ne devient pas une addiction ;
il ne recourt pas à la triche ;
il ne détourne pas de Dieu ;
il respecte la charité (ne pas mettre quelqu’un en péril, ne pas encourager un ami dépendant, etc.).
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FAQ sur les jeux d’argent et les paris dans la vie chrétienne
Les gains issus des jeux d’argent sont-ils moralement acceptables ?
Oui. L’Église n’interdit pas de gagner de l’argent par le jeu lorsque celui-ci n’est pas contraire à la justice, « ne prive pas la personne de ce qui lui est nécessaire pour subvenir à ses besoins, ni à ceux d’autrui, et ne résulte pas du fait d’avoir parier injustement ou tricher » (CEC n° 2413).
Les jeux d’argent peuvent-ils devenir une forme d’idolâtrie ?
Les jeux de hasard et d’argent, comme les paris, peuvent devenir une forme d’idolâtrie quand la personne place sa confiance dans la chance, le hasard ou l’argent plutôt que dans Dieu. C’est notamment le cas quand le jeu devient obsessionnel.
Comment un chrétien peut-il discerner s’il doit arrêter de jouer ?
Un chrétien peut envisager d’arrêter la pratique des jeux de hasard et d’argent, et notamment des paris, si apparaissent des signes, comme un début d’addiction ou une lourde addiction, de l’isolement, des pertes financières importantes, des mensonges, de la dissimulation ou de la honte, etc.
- Catéchisme de l’Église catholique

