Une miséricorde infinie ? (24ème dimanche temps ordinaire)

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Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Le saint du jour : 

Saint Jean Chrysostome (+407), évêque de Constantinople, docteur de l'Église, prie pour nous.

De l'Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu :  

En ce temps-là, Pierre s'approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu'à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à 70 fois sept fois. Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu'un qui lui devait dix mille talents (c'est-à-dire soixante millions de pièces d'argent). Comme cet homme n'avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : ‘Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.' Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d'argent. Il se jeta sur lui pour l'étrangler, en disant : ‘Rembourse ta dette !' Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : ‘Prends patience envers moi, et je te rembourserai.' Mais l'autre refusa et le fit jeter en prison jusqu'à ce qu'il ait remboursé ce qu'il devait. Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s'était passé. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : ‘Serviteur mauvais ! je t'avais remis toute cette dette parce que tu m'avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j'avais eu pitié de toi ?' Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout ce qu'il devait. C'est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. » (Mt 18, 21-35)

Méditation : 

On pourrait, Seigneur, trouver la question que Pierre te pose un peu naïve. En effet, si nous pardonnions sept fois, pourquoi pas huit ? Et pourtant, de sa bouche, c'est notre humanité qui parle. A notre capacité de pardon, nous donnons tous des limites, séparant le pardonnable de l'impardonnable. Sur un sujet aussi trivial que la tromperie par exemple, nous fixons de nous-mêmes un plafond. Le pardon est chose difficile, justement parce que nous sommes humains, et que légitimement lorsque nous sommes abusés, nous ne pouvons pas le supporter indéfiniment. Nous serions donc tentés de nous dire qu'il y a une limite au pardon. Or, la réponse que tu donnes ne va pas dans ce sens, tu multiplies sept par soixante-dix-sept, ce qui donne un grand nombre, autrement dit un nombre infini. Même si cette parole est belle, cela nous semble, Seigneur, hors de notre portée, et ça l'est ! Car justement, le pardon n'est possible qu'avec toi. Il est des situations d'emprise dont nous devons sortir, des perversions narcissiques qu'il faut fuir, dont il faut se défendre et se défaire. Le pardon ne consiste pas à accepter béatement des situations de péché grave. Le péché, nous devons nous en détourner. A Satan, nous devons lui demander de partir, de passer derrière. En premier lieu, comme tu l'expliques dans ta parabole, c'est à toi que nous devons nous présenter, humblement, en avouant nos fautes, pour vivre dans notre cœur et notre corps cette miséricorde. Puis, en lucidité, nous devons évaluer ce qu'il y a de pervers autour de nous et qui nous fait souffrir, et ne pas hésiter à faire appel à la protection des autorités en situations graves. Penser et croire que pardonner indéfiniment reviendrait à supporter toutes les sévices ne serait pas juste. Notre corps étant ton temple, nous devons veiller à son respect. De même, il est normal que les personnes victimes de crimes demandent réparation et condamnation à la justice, car il ne peut y avoir d'amour sans justice. Le pardon n'efface pas l'ardoise. Face au mal qu'on a fait ou qu'on a subi il doit toujours y avoir réparation. Ta miséricorde infinie sous-tend un désir personnel profond de sortir du péché, de faire repentance et de ne pas vouloir recommencer. Cet état de pardon est un geste d'amour qui sépare le pécheur du péché, et si il est naturel d'en vouloir à notre oppresseur, prier pour lui et sa conversion est meilleur pour notre âme que de vivre dans la rancœur, dans la haine ou dans la vengeance. Nous avons donc une certitude : chaque fois que nous tomberons et que nous aurons le désir d'être sauvés tu seras là. A notre tour d'avoir ce regard d'indulgence sur le prochain. La miséricorde est une vision des choses, un positionnement, une façon d'agir face au mal qui nous met au dehors du mal. Oui, avec la force de ton amour, nous pouvons pardonner à foison. Mais avec la force de ton amour, nous devons aussi nous sortir des griffes du malin.

Prière : 

Je te prie, Seigneur, pour toutes ces femmes, tous ces enfants, toutes ces personnes victimes de violences sexuelles, physiques ou morales : mets sur leur chemin des personnes aidantes, et donne leur la force de sortir de ces engrenages, le courage de contacter les secours. Je te prie, ô Christ, de nous accorder ton pardon, si nous devenons débiteurs, de nous apprendre à être justes et bons, à l'image de Saint Joseph, chaste époux de ta mère. Je te prie, Esprit-Saint, de venir nous habiter pour nous donner un regard miséricordieux, et de nous donner le zèle d'aider les victimes à se relever, et la justice de faire son œuvre. Tu es Dieu d'Amour mais aussi de Justice, et c'est en toi que nous portons notre confiance.

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours, Amen !

(Si vous souhaitez que j'ajoute des intentions de prières personnelles, n'hésitez pas à m'en faire la demande par message ou dans les commentaires)

Versets à mémoriser : toute la semaine, tentons de mémoriser un même verset représentatif du texte du dimanche à venir. C'est une belle façon de s'approprier la Parole de Dieu.

« ‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner au dernier venu autant qu'à toi : n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?' C'est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. » (Mt 20,13-16)

Nous pouvons prolonger la prière en se laissant porter par un chant : 

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

Merci ! 11 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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