« Pour moi quand je délibérais en vue de servir enfin le Seigneur mon Dieu, comme je m'y étais depuis longtemps disposé, c'était moi qui voulais, moi qui ne voulais pas, c'était moi. Et je n'étais pas pleinement à vouloir, ni pleinement à ne pas vouloir. C'est pourquoi, j'étais en lutte avec moi-même et dissocié d'avec moi-même. Cette dissociation même se faisait contre mon gré, il est vrai ; elle n'indiquait pas pourtant la présence naturelle d'une âme étrangère, mais le châtiment de la mienne ».

Conf. VIII, 11, .27. (B. A. p. 63).

« En toi-même pourquoi te tiens-tu et ne tiens-tu pas ?

Jette-toi en Dieu, sans aucune crainte :

Il ne va pas se dérober pour que tu tombes.

Jette-toi rassuré : il te recevra et te guérira ».

Méditation

En suivant Augustin, nous comprenons que la conversion est dynamique et que ce dynamisme est celui de l'épanouissement de notre nature humaine. Comment est-il alors possible d'imaginer que la lutte, dont mon cœur est le théâtre, oppose deux natures, l'une bonne et l'autre mauvaise ? Non, il ne peut en être ainsi. La conversion est une unification et non une division de moi-même. C'est dans le Christ, vrai homme et vrai Dieu, que je peux voir ma vraie nature, c'est dans ses bras que celle-ci trouve, tout entière, son épanouissement véritable, dynamisme qui est alors guérison.

« Ceux qui considèrent l'humain comme quelque chose de secondaire n'oublient-ils pas que le Verbe de Dieu a assumé une nature humaine, non comme un instrument provisoire qu'il rejetterait après l'avoir utilisé, mais dans l'unité de sa Personne ? Qu'on ne dise pas dans le Christ le divin est au-dessus de l'humain : là n'est pas la question. Ce qu'il faut retenir ici c'est que le Christ n'est que par l'assomption définitive de notre humanité. Nous diviniser, c'est, pour nous, reproduire en nous la forme du Christ : ce qui suppose que nous maintenions jusque dans cette divinisation l'existence du sujet humain qui s'unit au Christ ainsi que le Christ Dieu-homme par lequel nous sommes unis à Dieu » (« Le détachement », Problèmes de vie spirituelle, p. 121).

Notre Père

Poser un acte de conversion aujourd'hui

Contempler une icône du Christ.