Secouer la poussière de ses pieds pour être libres! (Temps ordinaire - Jeudi 14)

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Christ est parmi nous, il nous a laissé son Esprit, il veut que nous bâtissions son Eglise. Rendons nous dignes de notre Seigneur : prions et veillons, car nul ne sait ni le jour ni l'heure. Qu'en cette période estivale, nous le gardions plus que jamais dans nos cœurs et nos vies.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Saint Augustin Zhao Rong, prêtre, et ses compagnons, martyrs de Chine, victimes des persécutions entre 1648 et 1930, priez pour nous.

De l'Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu : 

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre à mettre dans vos ceintures, ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. L'ouvrier, en effet, mérite sa nourriture. Dans chaque ville ou village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir, et restez là jusqu'à votre départ. En entrant dans la maison, saluez ceux qui l'habitent. Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle. Si elle n'en est pas digne, que votre paix retourne vers vous. Si l'on ne vous accueille pas et si l'on n'écoute pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville, et secouez la poussière de vos pieds. Amen, je vous le dis : au jour du Jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins sévèrement que cette ville. » (Mt 10, 7-15)

Seigneur Jésus Christ, au moment où tu envoies les apôtres, les douze que tu as choisis et établis, tu précises bien l'objet de leur mission : il s'agit de proclamer ton Royaume qui arrive. Pour cela, et par ta très grande miséricorde, tu leur as donné le pouvoir de guérison, afin qu'il leur permette de montrer ta Gloire, et de mettre en application ton amour infini. Ce n'est donc pas vers les puissants que tu vas, à travers tes envoyés, mais vers les plus pauvres et les plus précaires, ceux qui sont malades ou morts, ceux qui sont lépreux et rejetés, ceux qui sont aux prises du péché. Et c'est ainsi que tu arrives à nous, non pas à nos orgueils, non pas à nos réussites, mais à nos défaites, à nos fragilités, à nos difficultés, à cette partie de l'enfance qui reste en nous et qui est capable de te voir.

Les apôtres, comme nous, ont donc reçu, et ceci de façon gratuite. Tu n'as rien demandé, tu n'as rien exigé, tu as choisi, tu as pardonné, tu as transcendé. Recevoir n'est pas si simple que le verbe le suggère. Recevoir, c'est accepter de dire que nous n'avons pas assez. Recevoir, c'est avouer notre impuissance face à ce monde, face au péché. Recevoir est un acte d'humilité, mourir à soi-même pour que toi du grandisses. Car oui, même si il est essentiel de nous former à ta Parole, à tes écritures, à la signification des sacrements, la foi est d'abord et avant tout un don : elle commence par l'appréhension sensible, par le ressenti, par ce qui vient de notre cœur, dans une histoire d'amour immense. Sans ce rapport mystique avec toi, nous aurons beau connaître tout ce que renferme les mystères du christianisme, cela ne nous servira à rien. Au contraire, le plus petit d'entre nous, pauvre et ignorant, qui ne connait pas grand-chose d'autre que son chapelet égrené, mais qui se présente à toi avec une grande espérance et un amour vrai, lui est déjà dans ton Royaume.

Ce que l'on reçoit est si grand, si intense, qu'il ne constitue pas une richesse que l'on épargne, mais au contraire une manne qui n'a pas de fin, et qu'il nous faut donner à notre tour. Puisque c'est gratuitement qu'on a reçu, c'est gratuitement qu'il faut donner et partager. Il y a évidemment le premier sens, le sens littéral, celui de l'argent, mais se limiter à cette compréhension serait trop simple, car mettre quelqu'un en situation de débiteur n'est pas un acte de charité. Le « à charge de revanche » est une forme de pouvoir. Un service donné pour un service rendu. Ce n'est absolument pas ce que tu nous demandes. Ce que notre main droite donne, notre main gauche doit l'ignorer. Ce que l'on offre, on le fait en ton nom, et parce que nous aussi nous avons reçu. Il y a les emprises psychologiques toxiques : être dans la situation de celui qui aide est plus facile que l'inverse. La tentation d'attendre de l'autre une reconnaissance presque éternelle est grande. Nous expérimentons à l'instant à quel point il est difficile de donner gratuitement, c'est un exercice complexe de piété et de foi, un abandon total et complet à ta providence et ta volonté.

C'est par ailleurs de ta Providence que tu nous appelles à vivre. Pas d'argent, pas de changes, pas de sac. Aucun confort, aucun projet. Simplement le désir de la mission. Nous ne sommes pas capables, dans nos heures, d'un tel détachement Seigneur. Rares sont ceux qui parviennent à vivre cela. C'est pourtant essentiel. Tu connais mieux que nous ce dont nous avons besoin. Tu n'as jamais délaissé ton peuple, ni dans le désert, ni dans la difficulté. Tu mets à disposition ce que nous avons besoin, uniquement ce dont nous avons besoin, et afin de comprendre et d'appréhender la vie de nos frères, notre salaire ne doit venir que de notre travail. A l'image de tes moines qui placent le travail comme une partie à part-entière de leur règle, c'est bien à la sueur de notre front que nous devons vivre, comme toi tu as racheté le monde par ta souffrance et ton sang.

Dans les lieux que tes apôtres visitent, c'est chez qui est digne de te recevoir qu'ils entreront. Ce n'est pas tellement une question d'élitisme, mais plutôt de douceur. Il n'est pas question d'entrer par infraction. Tu ne viens jamais nous chercher par la force. Tu viens vers nous, en nous, tu te proposes dans ton amour doux et humble, et tu nous laisses la liberté de t'accueillir avec dignité, c'est-à-dire avec l'amour, et en reconnaissant notre situation de pécheur. Mais tu nous laisses la liberté de ne pas te recevoir, de te tourner le dos.

Et c'est ainsi qu'à notre tour, dans nos situations de mission, nous pouvons être accueillis, entrer dans la maison, chez les gens, et partager ta paix. Mais lorsque nous vivons le rejet ferme et brutal, c'est dur et rude. Alors, tu nous apprends à ne pas nous en émouvoir trop, car si nous endossons la mission, nous n'en sommes pas le propriétaire, et si nous ne pouvons pacifier, parce que les cœurs sont trop durs, si donc l'autre n'est pas digne de te recevoir, peut-être le sera-t-il un jour, mais il nous faut passer notre chemin.

Apprendre à secouer la poussière de nos pieds, c'est se détacher du péché de l'autre. Nous ne pouvons pas tout, toi oui, mais nous devons être droits dans nos sandales. Secouer cette poussière qui alourdit nos pieds, c'est nous détacher des choses et de ce monde, c'est avoir la démarche fluide et déterminée, c'est ne jamais se détourner de ce que tu nous demandes.

Oui, Seigneur, la vie de chrétien est une vie de missionnaire. Cette mission que tu nous confies à chacun peut prendre plusieurs formes, et il est inutile de chercher le grandiose. La vie de famille selon ton désir, être un bon ouvrier, un bon patron, un bon soignant, un bon enseignant, avec au cœur ta miséricorde et ton pardon, prendre le chemin de la vie religieuse, du sacerdoce, du diaconat, devenir ermite et prier, dans la solitude et pour le monde, aider à notre hauteur celui qui a besoin, parcourir le monde pour donner secours aux populations fragiles : être cette petite dame âgée, qui as travaillé, s'est occupée de ses enfants, de sa famille, a connu les difficultés, mais ne connait pas grand-chose, si ce n'est ta foi, ta miséricorde, et ce chapelet qu'on lui a appris à prier, simplement, quelle plus grande mission !

Seigneur notre Père, nous plaçons notre mission dans un abandon complet à toi, à ton amour, à ton pardon, et nous avons foi en toi, nous savons que tu nous donneras ce dont nous avons besoin, que tu nous soutiendras dans les embûches ;

O Christ, toi qui est allé jusqu'au bout de ta mission sur notre terre, toi qui, Vrai Dieu, t'es fait homme pour nous libérer de nos péchés par ta passion, c'est à ton exemple que nous parcourrons cette vie qui finalement est un grand pèlerinage, de la manière la plus digne, dans l'espérance de ton royaume ;

Seigneur, Esprit-Saint, nous partons sans argent, sans sac, sans rechange, mais avec toi dans nos cœurs, nous savons que nous n'avons rien à craindre, et si à notre tour nous devons vivre la souffrance et la passion, nous le ferons dans ta joie ;

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours, Amen !


Prière pour les vacances :

Seigneur, notre Dieu, nous entrons, durant cette période estivale, dans un temps de vacances, qui doit nous permettre de reprendre des forces dans le repos et la coupure nécessaire d'avec le quotidien effréné de nos vies. Mais fais, Seigneur, que nous ne prenions jamais vacance de toi. Toi, tu es là, à tous les moments de nos vies. Toi, tu nous guides vers l'essentiel sur notre chemin. Aussi, que durant ces instants plus légers, nous en profitions pour sonder notre cœur, approfondir notre foi, et te donner de notre temps dans la prière et la méditation. Fais nous fuir le consumérisme inutile, qui ne débouche à rien, garde nous d'une approche de profit des lieux et des peuples qu'il nous sera donné de rencontrer. Que nous ne cédions ni à la débauche ni au péché. Gardons aussi en mémoire que beaucoup n'ont pas la chance de partir, que beaucoup restent dans leur quotidien, que beaucoup continuent de travailler pour nous soigner et nous servir, et si tel est notre cas, laissons tomber la concupiscence pour entrer dans ton espérance, et vivre ce temps de repos dans une remise à plat de notre cœur, dans un ressourcement de notre foi, car toi seul est le Chemin, la Vérité, la Vie. Amen.


Garde nous vigilants : 

Seigneur, après cette longue traversée du désert, nous te remercions, car des signes montrent que la pandémie de Coronavirus est sur la fin. Néanmoins, nous gardons en mémoire toutes les personnes qui ont été victimes de ce virus, tous les morts, toutes celles qui n'ont pas pu avoir de funérailles dignes. Nous te prions pour toutes celles qui sont hospitalisées, en réanimations, ou qui portent les séquelles de la maladie. Garde nous vigilants, car nous savons que le virus est toujours là, qu'il circule, qu'il touche d'autres régions du monde. Aussi, fais que nous continuions à respecter les règles sanitaires demandées par l'Etat, pour protéger les plus fragiles d'entre nous. Rendons grâce pour toutes les victoires de la médecine. Souvenons-nous et continuons à nous aimer par le soin mutuel. Amen.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

Merci ! 12 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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