Dietrich Bonhoeffer et la folie de la croix
Dietrich Bonhoeffer (1906-1945)
Sermon sur l'Epître aux Romains
"Voyez comment Dieu va vers les hommes, ses ennemis. Considérez ce chemin de l'amour de Dieu pour ses ennemis, que l'Ecriture elle-même appelle "folie", et donc la croix est la démonstration suprême. La meilleure sagesse est de reconnaître dans la croix de Jésus Christ l'invincible amour de Dieu pour tous les hommes, aussi bien pour nos ennemis que pour nous. La croix n'est la propriété de personne : elle appartient à tous, elle est valable pour tous. Elle nous dit que Dieu aime nos ennemis, qu'il souffre pour eux, que pour eux il connaît la détresse et la douleur, que pour eux il a donné son Fils bien-aimé. Il est donc capital qu'en présence de tout ennemi que nous rencontrons, nous pensions aussitôt : Dieu l'aime, pour lui il a tout donné.
Souffrir l'injustice ne fait de tort à aucun chrétien. Par contre, commettre l'injustice, c'est se faire du tort à soi-même. Le mal ne veut atteindre chez toi qu'un seul but : que toi aussi tu fasses le mal. Mais alors, c'est lui qui aurait triomphé. Ne rend donc pas le mal pour le mal, car ce n'est pas l'autre que tu porterais préjudice, mais à toi-même.
C'est un lourd sacrifice - peut-être le plus lourd de tous - que le Christ exige de nous en nous demandant de renoncer à la vengeance. Car toute la nature humaine crie vengeance contre ses ennemis. Mais qui, plus que celui qui éprouve de la haine, a besoin de notre amour ? Qui, plus que lui, est pauvre ? Qui, plus que ton ennemi, a besoin d'être secouru et aimé ? [...] "Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien" : tel est le but auquel nous devons tendre. Comment triompher du mal ? En pardonnant indéfiniment."
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6