« Les foules rendirent gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus monta en barque, refit la traversée, et alla dans sa ville de Capharnaüm. Et voici qu'on lui présenta un paralysé, couché sur une civière. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Confiance, mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » Et voici que certains parmi les scribes se disaient : « Celui-là blasphème. » Mais Jésus, connaissant leurs pensées, demanda : « Pourquoi avez-vous des pensées mauvaises ? En effet, qu'est-ce qui est le plus facile ? Dire : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien dire : “Lève-toi et marche” ? Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés… – Jésus s'adressa alors au paralysé – lève-toi, prends ta civière, et rentre dans ta maison. » Il se leva et rentra dans sa maison. Voyant cela, les foules furent saisies de crainte, et rendirent gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes. (Mt 9, 1-8)
Le travail de la guérison
La guérison n'est pas un au-delà, au contraire, elle représente, en ce monde, ce qui résiste face à la mort et ce qui persiste à nous faire aimer cette vie, à rendre pour nous cette vie « aimable ». La guérison travaille – comme on parle du travail de l'accouchement – le corps et le temps, c'est-à-dire ce qui nous « met au monde » et ce qui nous y maintient, puisque la mort abolit ce corps et ce temps. La guérison prend le temps « à bras-le-corps » puisqu'elle ne rend ni le corps d'hier, d'avant la maladie, ni le temps perdu. Mais exiger d'elle qu'elle rende, c'est refuser qu'elle donne. Au lieu de rendre un corps indemne, elle donne un corps fragile et émerveillé d'être vivant ; au lieu de rattraper le temps, elle ouvre une histoire qui conjugue mémoire de la souffrance et espérance du repos que Dieu promet. Il faut guérir pour désirer plus que guérir.
Christelle Javary
Titulaire d'un master en théologie, Christelle Javary collabore régulièrement à Magnificat.
La Moisson, Paul Sérusier (1863-1927), Nantes, musée d'Arts. © Bridgeman Images.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6