Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n'est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Voilà ce que Jésus a dit alors qu'il enseignait à la synagogue de Capharnaüm.
(Jn 6, 52-59)

La vocation au partage

Pourquoi des riches ? Quelle est l'intention de Dieu sur eux ? On n'est pas riche pour soi, c'est clair, car le bien de l'individu consiste à sauver son âme, ce à quoi les richesses n'aident pas, tant s'en faut. Le Sauveur, en venant au monde, ne voulut point avoir de richesses ; bien plus, il déclara malheur à ceux qui les possèdent. Quand les saints en ont eu, ils s'en sont défait le plus vite possible : les richesses, si l'on en croit l'Évangile, sont, de toutes les choses terrestres, ce qui éloigne le plus du ciel.

Dès lors, pourquoi y a-t-il des hommes qui sont placés par le partage qui leur est échu dans une position plus défavorable que d'autres, en ce qui regarde leur salut ? Quelle est leur destination ? Est-ce d'être la proie des pauvres ? Oui, c'est là l'expression vraie. Les riches sont destinés aux pauvres. Les pauvres, voilà la raison, l'explication, et, par suite, le salut du riche. Telle est votre vocation, vous tous qui avez été marqués par l'opulence : Dieu n'a pas eu d'autre intention par rapport à vous.

Frederick William Faber

Prêtre anglican, Frederick William Faber († 1863) se convertit dans le sillage de Newman, et fonde avec lui l'Oratoire de Birmingham, puis celui de Londres.

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