Carême jour 30 - Mardi V (31/03/20) : "JE SUIS"

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Durant ce carême, cette quarantaine où nous vivons dans le confinement d'un monde attaqué par une terrible pandémie, traversons ce désert, en priant pour les malades atteints par Covid-19, pour ceux qui nous ont quitté, pour les soignants et tous ceux qui nous permettent de vivre, avec le regard fixé vers la lumière de la résurrection et de la sortie de cette crise. Amen.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Du livre des Nombre : 

En ces jours-là, les Hébreux quittèrent Hor-la-Montagne par la route de la mer des Roseaux en contournant le pays d'Édom. Mais en chemin, le peuple perdit courage. Il récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter d'Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n'y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! » Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d'Israël. Le peuple vint vers Moïse et dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu'il éloigne de nous les serpents. » Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d'un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu'ils le regardent, alors ils vivront ! » Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu'il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie !

De l'Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean : 

En ce temps-là, Jésus disait aux Pharisiens : « Je m'en vais ; vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. Là où moi je vais, vous ne pouvez pas aller. » Les Juifs disaient : « Veut-il donc se donner la mort, puisqu'il dit : “Là où moi je vais, vous ne pouvez pas aller” ? » Il leur répondit : « Vous, vous êtes d'en bas ; moi, je suis d'en haut. Vous, vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. En effet, si vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés. » Alors, ils lui demandaient : « Toi, qui es-tu ? » Jésus leur répondit : « Je n'ai pas cessé de vous le dire. À votre sujet, j'ai beaucoup à dire et à juger. D'ailleurs Celui qui m'a envoyé dit la vérité, et ce que j'ai entendu de lui, je le dis pour le monde. » Ils ne comprirent pas qu'il leur parlait du Père. Jésus leur déclara : « Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien de moi-même ; ce que je dis là, je le dis comme le Père me l'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. » Sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui. (Jn 8, 21-30)

Que le peuple Hébreux a mis à mal Moïse, durant les quarante années passées au désert, le récriminant pour l'austérité de cet exode ! Ils ont pourtant vu la mer des joncs s'ouvrir, la manne de pains dans le désert, le roc s'ouvrir pour que jaillisse l'eau, les tables de la Loi et la tente de la rencontre. Mais pourtant, un miracle passé est vite oublié, dans l'insatisfaction inhérente à la réalité humaine. Te tournant le dos, Seigneur, ils s'éloignent aussi de ta protection, jusqu'à cette invasion mortelle de serpents. Comme à son habitude, Moïse s'adresse à toi, ô Dieu de nos pères, pour te demander pardon et intercession. Tu lui fais alors dresser un serpent de bronze au haut d'un mât, dont la vue suffisait à guérir miraculeusement quiconque le regardait. C'est un signe, dont ils ont besoin, pour se souvenir de ta splendeur et de ta grandeur.

Ne blâmons pas ces gens : les hébreux dans le désert, c'est nous, aujourd'hui et maintenant. Combien de fois, lorsque s'abattent sur nous les difficultés et les malheurs, nous nous tournons vers toi en t'accablant ? Combien de fois entend-on : « mais comment peut-on croire au Seigneur lorsqu'on voit toutes ces guerres, toutes ces maladies, tous ces gens qui meurent de faim ? Quel Dieu peut accepter cela ? »

Tu ne l'acceptes pas, ô Seigneur, parce que ces malheurs ne viennent pas de toi, mais de nous. Tu ne cesses de nous appeler, mais nous, nous n'écoutons pas.

Comme au peuple dans le désert, tu t'es offert en signe. Si le serpent a été élevé aux yeux de tous, ce fut ton tour, tout en haut de la croix. Il a suffit à certains de toucher ta tunique pour guérir. Partout où tu es passé, tu as montré ta gloire, dans ta parole, dans tes miracles, mais tu as aussi divisé, entre ceux qui ont cru et ceux qui ont détourné le dos. Et c'est ainsi que tu annonces ton départ, tu t'en vas là où personne ne peut te suivre. Tes adversaires comprennent vite qu'il s'agit de la mort, et leurs esprits pervertis y voient un suicide.

La question du suicide est centrale, en effet, et il est nullement question de cela. Tu ne te donnes pas la mort, à aucun moment tu ne planifies cela. Tu t'offres, tu donnes ta vie pour les autres, mais cela n'est pas toi qui demande à être mis sur la croix. Ce n'est pas toi qui demandes à être cloué aux mains et aux pieds. Ce n'est  pas toi qui demandes à ce que la lance transperce ton côté. Au jardin de la douleur et de ton agonie, tu supplieras ton Père d'éloigner de toi cette épreuve.

Mais le péché est trop encré, le prince de ce monde, Satan, a gagné trop de terrain, et toi qui es d'en haut, c'est-à-dire du ciel, puisque tu es Dieu, tu sais qu'il faut t'abandonner à la justice cruelle de ceux d'en bas, que tu aimes tant, et pour qui tu souhaites la rédemption des péchés et le salut.

Aussi, ce n'est pas un suicide. La question de la mort, par ailleurs, est relative, car tu sais que tu ressusciteras au troisième jour. Tu es le verbe et tu es Dieu, et enfin tu oses dire le Saint Nom  « JE SUIS », celui révélé à Moïse devant le buisson ardent. Tu es et tu sais, tout ce que le Père t'a livré, dans cet insondable mystère de la Trinité.

Une fois de plus, tu lies la première alliance avec celle que tu es en train de construire, par ce Saint-Nom qui traverse les siècles : « JE SUIS ».

Toi qui es, Seigneur, que tu sois pour nous le signe au-dessus du mât qui domine le monde, afin que nous gardions ta volonté comme cap de notre vie ;

Toi qui es, ô Christ, sois dans nos vies, tous les jours de notre vie, dans tous les recoins de notre cœur, et aide-nous à être miséricordieux comme tu nous as appris à l'être ;

Toi qui es, Esprit de Feu, comme au buisson ardent, soit la flamme qui nous brûle sans nous consumer, afin que par ta Sagesse, nous parvenions à notre tour à être selon ta divine Volonté ;

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha ! (durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)

Prière finale pour le Carême en temps de confinement :

Seigneur Jésus Christ, en marchant dans tes pas de carême, nous vivons le confinement d'une maladie qui attaque notre monde. Lorsque tu es parti au désert, tu as jeûné ; tu as été tenté par le diable, mais par ta Parole tu as vaincu. Dans ces moments d'isolement imposés, nous parcourons nos déserts existentiels, périphériques, profonds et enfouis. Nous allons faire face à nos démons, qui, bien cachés, nous paralysent. Nous allons jeûner physiquement et spirituellement, pour nous dépouiller du superflu qui nous alourdit, et redécouvrir la vraie valeur de ce et ceux qui nous entourent. Donne-nous, Seigneur, d'avoir le courage de faire la Lumière sur les démons de nos caves, et de rejeter comme toi vigoureusement Satan et ses œuvres. Donne-nous, ô Christ, d'accepter notre croix, dans l'espoir et la certitude de la résurrection, Bonne Nouvelle que tu nous envoies annoncer. Rappelle-nous, agneau de Dieu immolé, qui enlève le péché du monde, que lorsque nous assistons un affamé, un assoiffé, un pauvre, un malade, un enfant, un aveugle, une brebis égarée, c'est à toi que nous le faisons. Dans ton infinie miséricorde, délivre-nous de cette terrible pandémie. Amen, Maranatha.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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