Carême jour 12 - mardi II (10/03/20) : Dites et faites !

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Le carême est un temps privilégié pour les Chrétiens. Nous y vivons quarante jours de réflexion, d'efforts et de jeûnes, en miroir avec les quarante jours passés par Jésus dans le désert. Ils s'ouvrent vers la mort et la résurrection du Christ. Comme les anciens, nous avons reçu les cendres, signe de contrition et de pénitence dans l'ancienne alliance, symbole de notre condition mortelle, mais aussi feu vivant qui nous réchauffe, fertilisant de notre renaissance. Marqués sur notre front de la croix, qui nous donne à contempler la mort de Jésus, mais surtout sa résurrection, marchons ensemble durant cette grande quarantaine vers la pâque de notre Seigneur Jésus le Christ.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Du livre du prophète Isaïe : 

Écoutez la parole du Seigneur, vous qui êtes pareils aux chefs de Sodome ! Prêtez l'oreille à l'enseignement de notre Dieu, vous, peuple de Gomorrhe ! Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien : recherchez le droit, mettez au pas l'oppresseur, rendez justice à l'orphelin, défendez la cause de la veuve.

De l'Évangile du jour : 

En ce temps-là, Jésus s'adressa aux foules et à ses disciples, et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu'ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ;  mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ; ils aiment les places d'honneur dans les dîners, les sièges d'honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé. » (Mt 23, 1-12)

Il nous arrive, Seigneur, de reprocher à nos politiques l'incohérence apparente qu'il peut y avoir entre leurs paroles et leurs actes. En réalité, nous ne savons pas exactement, et même pas du tout, ce qu'est la vie de l'autre, ce qu'il a dans sa tête ou dans son cœur, ce qu'il fait en secret, loin des caméras. Il ne nous appartient pas de juger ce que fait notre prochain.

En revanche, Seigneur, je sais ce que moi je fais, et pourquoi je le fais. Nous pouvons prendre une stature vertueuse, nous pouvons aller à la messe tous les dimanches, avoir la bonne attitude, se lever lorsqu'il le faut, s'assoir au bon moment, connaître chaque prière à la perfection, porter de belles croix, lire les lectures devant tout le monde avec panache et en retirer une certaine gloire. Finalement, quoi qu'on en dise, tout cela, c'est facile.

En ce qui concerne de vivre de ta Parole, de comprendre ta Parole, d'appliquer ta Parole, en Vérité et en sincérité, cela n'est pas aussi simple.

Il est vrai que nous entendons souvent la critique des Pharisiens. Ils étaient pourtant des juifs vertueux et très appliqués dans l'application de la Loi.

Ton Évangile nous appelle à aller plus loin, à aller au-delà. Les paroles appellent des actes. Il n'y a qu'à regarder la vie de tes saints pour le comprendre. Aller au chevet des malades, aller voir les pauvres et leur offrir à manger et à boire, être la béquille qui soutient les personnes porteuses de handicap, être l'oreille et la défense de tous les persécutés, les rejetés, les minorités, même si ils semblent ne pas correspondre à nos idéaux, protéger l'enfant, et la femme, de toute violence, respecter la biodiversité parce ta création, aimer sans demi-mesure et sans aucune objection.

En réalité, cela aussi est très simple. Il n'est pas besoin de planifier des actes complexes, mais d'effectuer de petits gestes, de petites choses, de petites attentions, avec un grand amour, et là, nous rencontrons l'autre, et là nous te rencontrons.

Suivre ton chemin c'est aussi ne pas chercher les titres, les honneurs, les gloires. Être serviteur, c'est accepter les frustrations de notre égo. Notre égo, notre égoïsme, notre orgueil, pourraient nous pousser à vouloir être toujours plus près de toi, parfois sans réelle mauvaise pensée. Et pourtant, tu nous l'enseignes, c'est en s'abaissant qu'on sera élevés.

Il n'y a pas là, Seigneur, de mortification inutile. C'est la simple conséquence d'une constatation simple : si nous courrons les mondanités, les beaux salons, les réunions, les hauts lieux et les hauts faits, quand auront nous le temps d'être avec le pauvre, le malade, le boiteux, le paralytique, l'orphelin, le rejeté, le pestiféré ?

Bien évidemment qu'il est important de vivre à travers la célébration de l'eucharistie ta présence dans les sacrements, notamment dans celui de la réconciliation, de la communion à ton corps et à ton sang. Mais nous devons le faire non par obligation, mais de façon sincère et vraie : une telle démarche nous amènera naturellement de passer de la parole à l'action, de la Foi aux œuvres.

Seigneur, Père tout puissant, que nos actes, que nos dires, que nos postures soient à la hauteur de ton amour infini, et corresponde à ta volonté ;

O Christ, toi qui est dans les plus petits et les plus humbles, dans les malades et les rejetés, dans les persécutés, permet-nous de te rencontrer dans tous nos actes de charité ;

Seigneur, Esprit de Sagesse, de Foi et d'Espérance, donne-nous de regarder nos frères, même lorsque cela est le plus difficile ou le plus répugnant, avec des yeux d'accueil et d'amour.

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha ! (durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)


Prière finale pour le Carême :

Seigneur Jésus Christ, durant quarante jours, nous allons marcher dans tes pas.
Tu es parti au désert et tu as jeûné ; tu as été tenté par le diable, mais par ta Parole tu as vaincu.
Nous allons parcourir nos déserts existentiels, périphériques, profonds et enfouis. Nous allons faire face à nos démons, qui, bien cachés, nous paralysent. Nous allons jeûner physiquement et spirituellement, pour nous dépouiller du superflu qui nous alourdit, et redécouvrir la vraie valeur de ce et ceux qui nous entourent.
Donne-nous, Seigneur, d'avoir le courage de faire la Lumière sur les démons de nos caves, et de rejeter comme toi vigoureusement Satan et ses œuvres.
Donne-nous, ô Christ, d'accepter notre croix, dans l'espoir et la certitude de la résurrection, Bonne Nouvelle que tu nous envoies annoncer.
Donne-nous, Seigneur, de nous éloigner de tout orgueil et gloriole, de toute démonstration ostentatoire, et de donner, prier ou jeûner dans le secret de nos cœurs, afin de donner à notre démarche une intention pure, et que l'on nous reconnaisse « à la façon dont nous nous aimons ».
Rappelle-nous, agneau de Dieu immolé, qui enlève le péché du monde, que lorsque nous assistons un affamé, un assoiffé, un pauvre, un malade, un enfant, un aveugle, une brebis égarée, c'est à toi que nous le faisons.
A nous, pauvres pécheurs, disciples divisés, parce que cela n'est pas ta Volonté, affermis nous dans notre Foi et notre zèle pour que nous œuvrions chaque jour dans l'œcuménisme et la voie de l'unité des Chrétiens, ainsi que dans le respect et l'accueil des autres religions, car tu es venu pour tous les Hommes. Par notre démarche de rédemption, purifie-nous de tout ce qui nous sépare, et qui est l'œuvre du prince de ce monde.
Selon ton commandement, assumons avec vigueur ce que nous sommes : que notre oui soit oui, que notre non soit non.
Par toi, Dieu le Père tout-puissant et miséricordieux, qui nous pardonne ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe de Dieu, qui est parti au désert et qui a vaincu le mal ; en toi, Dieu l'Esprit-Saint, souffle vivant et vivifiant, qui nous donne la force d'avancer vers la sainteté. Amen, Maranatha.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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