Carême jour 10 - Samedi I (07/03/20) : "aimez vos ennemis!"

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Le carême est un temps privilégié pour les Chrétiens. Nous y vivons quarante jours de réflexion, d'efforts et de jeûnes, en miroir avec les quarante jours passés par Jésus dans le désert. Ils s'ouvrent vers la mort et la résurrection du Christ. Comme les anciens, nous avons reçu les cendres, signe de contrition et de pénitence dans l'ancienne alliance, symbole de notre condition mortelle, mais aussi feu vivant qui nous réchauffe, fertilisant de notre renaissance. Marqués sur notre front de la croix, qui nous donne à contempler la mort de Jésus, mais surtout sa résurrection, marchons ensemble durant cette grande quarantaine vers la pâque de notre Seigneur Jésus le Christ.


Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Du livre du Deutéronome :

Moïse disait au peuple d'Israël : « Aujourd'hui le Seigneur ton Dieu te commande de mettre en pratique ces décrets et ces ordonnances. Tu veilleras à les pratiquer de tout ton cœur et de toute ton âme. Aujourd'hui tu as obtenu du Seigneur cette déclaration : lui sera ton Dieu ; toi, tu suivras ses chemins, tu garderas ses décrets, ses commandements et ses ordonnances, tu écouteras sa voix. Aujourd'hui le Seigneur a obtenu de toi cette déclaration : tu seras son peuple, son domaine particulier, comme il te l'a dit, tu devras garder tous ses commandements. Il te fera dépasser en prestige, renommée et gloire toutes les nations qu'il a faites, et tu seras un peuple consacré au Seigneur ton Dieu, comme il l'a dit. »

Évangile du Jour :

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis : aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Mt 5, 43-48)

Il y a, Seigneur, une grande cohérence dans l'ensemble de tes paroles. Rien ne vient se contredire, mais tout  construit devant nous la Sagesse nouvelle, nouvelle alliance au prix de ton sang. Puisque tu sais que ta vie sera donnée pour la rédemption universelle, de tous les hommes depuis Adam, tu nous enseignes que tu es venu avant tout pour les pécheurs. Tu es le bon Pasteur qui va chercher sa brebis égarée, laissant les quatre-vingt-dix-neuf autres.
Aussi aujourd'hui tu nous rappelles qu'être à ta suite n'est être ni un peuple privilégié, ni un peuple élu, mais que comme toi nous devons prendre notre croix, et que par conséquent, il faut accepter à la fois de voir ta lumière éclairer les bons comme les méchants, ta pluie tomber sur les justes et injustes.
Nous pourrions avoir la réaction du frère aîné dans la parabole du fils prodigue, qui voit son frère revenir, après avoir dilapidé l'argent de son père en diverses dépravations, tandis que lui tentait d'être un bon fils, juste et honnête, et qui assiste au festin donné par son père. Nous pouvons tous comprendre son incompréhension.
Mais pourtant, si nous te suivons réellement, sur ton chemin, nous devons rendre grâce de tous les dons que nous avons reçus, et plutôt que les garder jalousement, œuvrer et espérer que ceux qui en sont éloignés les gagnent à leur tour.
Ainsi, il ne peut ni ne doit y avoir de hiérarchie et de compétition entre nous. Nous avons part chacun à la gloire de ton Royaume. Nous recevons pleinement l'Esprit sans restriction. Tu es la tête de ton Eglise, nous en sommes le corps, chacun de nous un membre de ce corps. Toute autre considération vient du grand contradicteur, celui qui cherche à diviser.
Nul ne sait le mystère de la Providence, aussi, ne devrons nous pas être surpris, au jour du jugement, de voir certains d'entre nous éloignés, tandis que d'autres, de religion diverses, prendront part au festin.

« Depuis les temps les plus reculés jusqu'à aujourd'hui, on trouve dans les différents peuples une certaine perception de cette force cachée qui est présente au cours des choses et aux événements de la vie humaine, parfois même une reconnaissance de la Divinité suprême, ou même d'un Père. Cette perception et cette reconnaissance pénètrent leur vie d'un profond sens religieux. Quant aux religions liées au progrès de la culture, elles s'efforcent de répondre aux mêmes questions par des notions plus affinées et par un langage plus élaboré. Ainsi, dans l'hindouisme, les hommes scrutent le mystère divin et l'expriment par la fécondité inépuisable des mythes et par les efforts pénétrants de la philosophie ; ils cherchent la libération des angoisses de notre condition, soit par les formes de la vie ascétique, soit par la méditation profonde, soit par le refuge en Dieu avec amour et confiance. Dans le bouddhisme, selon ses formes variées, l'insuffisance radicale de ce monde changeant est reconnue et on enseigne une voie par laquelle les hommes, avec un cœur dévot et confiant, pourront acquérir l'état de libération parfaite, soit atteindre l'illumination suprême par leurs propres efforts ou par un secours venu d'en haut. De même aussi, les autres religions qu'on trouve de par le monde s'efforcent d'aller, de façons diverses, au-devant de l'inquiétude du cœur humain en proposant des voies, c'est-à-dire des doctrines, des règles de vie et des rites sacrés.  L'Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d'agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu'elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu'elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d'annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s'est réconcilié toutes choses. Elle exhorte donc ses fils pour que, avec prudence et charité, par le dialogue et par la collaboration avec les adeptes d'autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie chrétiennes, ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux. » (déclaration sur les relations de l'église avec les religions non chrétiennes « Nostra-Aetate », concile Vatican II, Paul VI, le 28 Octobre 1965)

Seigneur, donne-nous de nous abandonner à toi pour vivre de ta divine volonté, sans désir ni dessein propre, et d'être miséricordieux sans limite, pour marcher dans tes chemins de Sainteté ;
Ô Christ, toi, exemple d'abandon par ta croix, fais nous sel et lumière de la terre, pour que nous appliquons ton amour incommensurable à n'importe lequel de nos frères ;
Seigneur, que ton Esprit nous éclaire pour comprendre et entendre la part de vérité de nos frères des autres religions, afin de ne pas y voir des étrangers ou des ennemis, mais des êtres créés comme nous selon ta volonté.

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha ! (durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)

Prière finale pour le Carême :

Seigneur Jésus Christ, durant quarante jours, nous allons marcher dans tes pas.
Tu es parti au désert et tu as jeûné ; tu as été tenté par le diable, mais par ta Parole tu as vaincu.
Nous allons parcourir nos déserts existentiels, périphériques, profonds et enfouis. Nous allons faire face à nos démons, qui, bien cachés, nous paralysent. Nous allons jeûner physiquement et spirituellement, pour nous dépouiller du superflu qui nous alourdit, et redécouvrir la vraie valeur de ce et ceux qui nous entourent.
Donne-nous, Seigneur, d'avoir le courage de faire la Lumière sur les démons de nos caves, et de rejeter comme toi vigoureusement Satan et ses œuvres.
Donne-nous, ô Christ, d'accepter notre croix, dans l'espoir et la certitude de la résurrection, Bonne Nouvelle que tu nous envoies annoncer.
Donne-nous, Seigneur, de nous éloigner de tout orgueil et gloriole, de toute démonstration ostentatoire, et de donner, prier ou jeûner dans le secret de nos cœurs, afin de donner à notre démarche une intention pure, et que l'on nous reconnaisse « à la façon dont nous nous aimons ».
Rappelle-nous, agneau de Dieu immolé, qui enlève le péché du monde, que lorsque nous assistons un affamé, un assoiffé, un pauvre, un malade, un enfant, un aveugle, une brebis égarée, c'est à toi que nous le faisons.
A nous, pauvres pécheurs, disciples divisés, parce que cela n'est pas ta Volonté, affermis nous dans notre Foi et notre zèle pour que nous œuvrions chaque jour dans l'œcuménisme et la voie de l'unité des Chrétiens, ainsi que dans le respect et l'accueil des autres religions, car tu es venu pour tous les Hommes. Par notre démarche de rédemption, purifie-nous de tout ce qui nous sépare, et qui est l'œuvre du prince de ce monde.
Selon ton commandement, assumons avec vigueur ce que nous sommes : que notre oui soit oui, que notre non soit non.
Par toi, Dieu le Père tout-puissant et miséricordieux, qui nous pardonne ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe de Dieu, qui est parti au désert et qui a vaincu le mal ; en toi, Dieu l'Esprit-Saint, souffle vivant et vivifiant, qui nous donne la force d'avancer vers la sainteté. Amen, Maranatha.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

Merci ! 6 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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