Carême Jour 7 - Mercredi I (04/03/20) : "il y a ici bien plus que Jonas"

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Le carême est un temps privilégié pour les Chrétiens. Nous y vivons quarante jours de réflexion, d'efforts et de jeûnes, en miroir avec les quarante jours passés par Jésus dans le désert. Ils s'ouvrent vers la mort et la résurrection du Christ. Comme les anciens, nous avons reçu les cendres, signe de contrition et de pénitence dans l'ancienne alliance, symbole de notre condition mortelle, mais aussi feu vivant qui nous réchauffe, fertilisant de notre renaissance. Marqués sur notre front de la croix, qui nous donne à contempler la mort de Jésus, mais surtout sa résurrection, marchons ensemble durant cette grande quarantaine vers la pâque de notre Seigneur Jésus le Christ.


Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Du livre du prophète Jonas :

La parole du Seigneur fut adressée à Jonas : « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, proclame le message que je te donne sur elle. » Jonas se leva et partit pour Ninive, selon la parole du Seigneur. Or, Ninive était une ville extraordinairement grande : il fallait trois jours pour la traverser. Jonas la parcourut une journée à peine en proclamant : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, se vêtirent de toile à sac. La chose arriva jusqu'au roi de Ninive. Il se leva de son trône, quitta son manteau, se couvrit d'une toile à sac, et s'assit sur la cendre. Puis il fit crier dans Ninive ce décret du roi et de ses grands : « Hommes et bêtes, gros et petit bétail, ne goûteront à rien, ne mangeront pas et ne boiront pas. Hommes et bêtes, on se couvrira de toile à sac, on criera vers Dieu de toute sa force, chacun se détournera de sa conduite mauvaise et de ses actes de violence. Qui sait si Dieu ne se ravisera pas et ne se repentira pas, s'il ne reviendra pas de l'ardeur de sa colère ? Et alors nous ne périrons pas ! » En voyant leur réaction, et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise, Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés.

De l'Évangile du jour : 

En ce temps-là, comme les foules s'amassaient, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas. Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l'homme pour cette génération. Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. » (Lc 11, 29-32)

Le signe de Jonas, voilà ce que tu donnes à cette génération.

On te demande un signe. On te demande donc de prouver qui tu es. C'est la deuxième tentation du diable, qui te conduis au sommet du temple, et te demande de sauter et de te faire rattraper par des anges pour prouver que tu es bien le fils de Dieu.
Cependant, Seigneur, la Foi n'est pas une affaire de preuves. C'est comme une histoire d'amour : lorsque l'on tombe amoureux, on ne le sait pas parce qu'on remplit un certain nombre de critères, mais on le sait, c'est tout! C'est un élan qui vient du cœur.
L'autre grande période d'attente dans l'année liturgique est l'Avent. Nous sommes alors dans la peau du peuple de la première alliance, les hébreux, qui attendent l'arrivée du Messie censé rétablir le Royaume. Ils ne te connaissent pas encore. Voici qu'un ange annonce à Marie, sainte vierge, qu'elle va concevoir un enfant de l'Esprit-Saint, puis à Joseph de ne pas répudier Marie, et d'être un époux patient, et un père nourricier dans l'obéissance à Dieu vrai Père. Puis tu nais, tu te fais chair, un petit bébé, au milieu des bêtes parce que personne n'a fait hospitalité à tes parents.
Les bergers, guidés par les anges, vont venir t'adorer. Puis ce sera le tour des mages venus d'Orient ayant suivi l'étoile.
Quarante jours après ta naissance, tu es présenté au temple, comme tu le garçon premier-né, pour être racheté. Tu n'as pas besoin de cela, ni ta mère de purification, mais en Signe d'obéissance à Dieu, tes parents perpétuent le rite des leurs. Là, Syméon, un vieillard à qui l'Esprit avait promis de voir le Messie avant sa mort, te reconnaît, et plein de Foi, proclame sa vie accomplie, pouvant ainsi attendre la mort.

Te voilà, face à Jean le Baptiste, qui a préparé tes chemins, qui baptise dans l'eau, et qui te baptise. Le ciel s'ouvre, l'Esprit-Saint descend, tandis que ton Père le Créateur te proclame être son fils.

Ce ne sont pas des signes. Ce sont des manifestations.

Le prophète Jonas va trouver la population païenne de la grande ville Ninive, capitale de l'Assyrie, l'Irak actuel. Toi, le Seigneur Dieu tout Puissant, Dieu d'Abraham, D'Isaac et de Jacob, tu lui demandes d'informer ce peuple idolâtre que sous quarante jours sa ville sera détruite.

Aussitôt, le peuple se convertit, le roi quitte son trône, tous se couvrent et s'assoient sur la cendre, crient vers toi afin de demander pardon pour leurs actes. Et toi, Dieu miséricordieux, tu pardonnes Ninive.

Ninive a-t-elle demandé un signe, eux qui ne t'avaient jamais vu ? Non. Ils se sont contentés de croire en la parole de Jonas. Ils ont cru sans voir.

Ceux qui sont devant toi, la manifestation de Dieu, Dieu présent parmi les hommes, te demandent un signe, pour somme toute prouver qui tu es. Ils agissent comme le diable dans le désert. Comme au désert, tu te détournes. Car ils te voient ! Les miracles, les prodiges que tu réalises, tu ne les offres pas en signe de preuves ; tu demandes d'ailleurs que personne n'en soit informé. Tu guéris les malades et ressuscites les morts uniquement, et seulement, parce tu es Amour, et qu'il suffit de toucher ta tunique pour être sauvé, si on a la foi.

Aussi, au jour du jugement, les habitants de Ninive seront devant nous, parce qu'ils ont cru sans voir, écoutant la parole de Jonas. Mais Jonas est un prophète, toi tu es le Verbe ! Ceci explique pourquoi ils seront devant.

Nous aussi, nous sommes face à toi, lorsque nous prions, devant les malades, les pauvres, devant le Saint Sacrement, présence réelle, à chaque fois, tu es là. La force de notre Foi, c'est de croire sans te voir, parce ton Esprit, par ta Parole, nous guide.

Seigneur, nous qui sommes pêcheurs, qui parfois doutons et ne nous mettons pas à la hauteur de ton amour, épargne-nous comme tu as épargné les païens de Ninive, pardonne-nous les divisions que tu ne souhaites pas, et conduis tous les Chrétiens à l'unité ;

O Christ, toi que nous reconnaissons fils de Dieu, bien plus que Jonas, donne-nous de marcher à ta suite, de croire sans voir, de nous nourrir du pain de vie que sont ton eucharistie et ta Parole, particulièrement dans ces temps de Carême où, comme à Ninive, nous nous assoyons sur la cendre et nous couvrons la tête en signe de repentance ;

Seigneur, Souffle imprévisible, ouvre nos yeux, nos oreilles, nos esprits et nos cœurs à la conversion. Comme les païens ninivites, que l'on croit sans voir, que l'on écoute sans étendre, que l'on aime malgré notre dureté.

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours,

Amen, Maranatha ! (durant le carême, nous ne disons pas Alléluia, mais Maranatha, qui signifie en Araméen « Seigneur, viens ! »)


Prière finale pour le Carême :

Seigneur Jésus Christ, durant quarante jours, nous allons marcher dans tes pas.
Tu es parti au désert et tu as jeûné ; tu as été tenté par le diable, mais par ta Parole tu as vaincu.
Nous allons parcourir nos déserts existentiels, périphériques, profonds et enfouis. Nous allons faire face à nos démons, qui, bien cachés, nous paralysent. Nous allons jeûner physiquement et spirituellement, pour nous dépouiller du superflu qui nous alourdit, et redécouvrir la vraie valeur de ce et ceux qui nous entourent.
Donne-nous, Seigneur, d'avoir le courage de faire la Lumière sur les démons de nos caves, et de rejeter comme toi vigoureusement Satan et ses œuvres.
Donne-nous, ô Christ, d'accepter notre croix, dans l'espoir et la certitude de la résurrection, Bonne Nouvelle que tu nous envoies annoncer.
Donne-nous, Seigneur, de nous éloigner de tout orgueil et gloriole, de toute démonstration ostentatoire, et de donner, prier ou jeûner dans le secret de nos cœurs, afin de donner à notre démarche une intention pure, et que l'on nous reconnaisse « à la façon dont nous nous aimons ».
Rappelle-nous, agneau de Dieu immolé, qui enlève le péché du monde, que lorsque nous assistons un affamé, un assoiffé, un pauvre, un malade, un enfant, un aveugle, une brebis égarée, c'est à toi que nous le faisons.
A nous, pauvres pécheurs, disciples divisés, parce que cela n'est pas ta Volonté, affermis nous dans notre Foi et notre zèle pour que nous œuvrions chaque jour dans l'œcuménisme et la voie de l'unité des Chrétiens, ainsi que dans le respect et l'accueil des autres religions, car tu es venu pour tous les Hommes. Par notre démarche de rédemption, purifie-nous de tout ce qui nous sépare, et qui est l'œuvre du prince de ce monde.
Selon ton commandement, assumons avec vigueur ce que nous sommes : que notre oui soit oui, que notre non soit non.
Par toi, Dieu le Père tout-puissant et miséricordieux, qui nous pardonne ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe de Dieu, qui est parti au désert et qui a vaincu le mal ; en toi, Dieu l'Esprit-Saint, souffle vivant et vivifiant, qui nous donne la force d'avancer vers la sainteté. Amen, Maranatha.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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