Guérison d'un aveugle
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là, Jésus et ses disciples arrivèrent à Bethsaïde. Des gens lui amènent un aveugle et le supplient de le toucher. Jésus prit l'aveugle par la main et le conduisit hors du village. Il lui mit de la salive sur les yeux et lui imposa les mains. Il lui demandait : « Aperçois-tu quelque chose ? » Levant les yeux, l'homme disait : « J'aperçois les gens : ils ressemblent à des arbres que je vois marcher. » Puis Jésus, de nouveau, imposa les mains sur les yeux de l'homme ; celui-ci se mit à voir normalement, il se trouva guéri, et il distinguait tout avec netteté. Jésus le renvoya dans sa maison en disant : « Ne rentre même pas dans le village. » (Mc 8, 22-26)
Les yeux de la foi
Viens t'asseoir, ô disciple, à la table qui est pleine de la nourriture de la vie, parce que celui qui ne s'en nourrit pas n'a pas la Vie dans sa vie. Viens pencher ton oreille et entendre, viens ouvrir tes yeux et voir les prodiges qui sont montrés par la foi. Viens te former des yeux nouveaux, viens te créer des oreilles invisibles. C'est pour entendre des choses invisibles que tu es invité : des oreilles invisibles te sont nécessaires. C'est pour voir des choses spirituelles que tu as été appelé : ce sont les yeux de l'Esprit qui te sont utiles.
Seul, ce qui est en nous la partie la plus glorieuse de tout l'homme peut sentir la foi. Les œuvres de la foi se voient au dehors et ses paroles s'entendent par les oreilles, mais sa puissance est expérimentée à l'intérieur par l'esprit. Même si tu vois les morts ressusciter, ou les aveugles recouvrer la vue, ou les démons sortir, tu ne vois pas la puissance de la foi : comment verrais-tu la puissance de la foi dans le corps qui ressuscite puisqu'elle ressuscite aussi l'âme des morts ? Comment pourrais-tu expérimenter sa puissance dans la guérison des yeux du corps puisqu'elle crée aussi des yeux aux natures spirituelles ?
La foi ne montre pas à l'âme sa beauté naturelle avant d'avoir fait revenir et se recueillir de partout le regard de l'âme, parce que l'âme ne peut même pas la voir lorsque son regard est distrait par d'autres choses ; le regard naturel de l'âme s'appauvrit lorsqu'il est partagé et distrait, et il est incapable de considérer la lumière limpide de la foi.
Philoxène de Mabboug
Philoxène de Mabboug († v. 523), évêque de langue syriaque, appartenait à l'Église « monophysite », qui refusait le concile de Chalcédoine (451), mais ses homélies ont une valeur universellement reconnue.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6