Le denier de la veuve
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, comme Jésus enseignait dans le Temple, levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor. Il vit aussi une veuve misérable y mettre deux petites pièces de monnaie. Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. Car tous ceux-là, pour faire leur offrande, ont pris sur leur superflu mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. » (Lc 21, 1-4)
Jésus lève les yeux sur nous
Moine syrien de l’Église nestorienne, Joseph Bousnaya (v. 869-979) a livré son enseignement à son disciple, Jean Bar Kaldoun, qui l’a retranscrit.
La miséricorde est l’image de Dieu, et l’homme miséricordieux est, en vérité, un Dieu habitant sur la terre. De même que Dieu est miséricordieux pour tous, sans distinction aucune, de même l’homme miséricordieux répand ses bienfaits sur tous également.
Prends garde de te laisser séduire par cette pensée qui pourrait te sourire : « Il vaut mieux que je sois miséricordieux pour celui qui est attaché à la foi que pour celui qui nous est étranger. » Ce n’est point là la miséricorde parfaite imitant Dieu qui répand ses bienfaits sur tous, qui fait lever son soleil et tomber la pluie sur les méchants et sur les bons (Mt 5, 45).
La miséricorde ne mérite pas d’être louée seulement à cause de l’abondance des bienfaits, mais bien quand elle procède d’une pensée droite et miséricordieuse. Il y en a qui donnent et distribuent beaucoup et qui ne sont point réputés miséricordieux devant Dieu ; et il y en a qui n’ont rien, qui ne possèdent rien et qui ont pitié de tous dans leur cœur : ceux-ci sont considérés devant Dieu comme de parfaits miséricordieux, et ils le sont en effet. Ne dis donc point : « Je n’ai rien pour donner aux pauvres » ; et ne t’afflige pas intérieurement de ne pouvoir à cause de cela être miséricordieux. Si tu as quelque chose, donne ce que tu as ; si tu n’as rien, donne, ne fût-ce qu’un morceau de pain sec, avec une intention vraiment miséricordieuse, et cela sera considéré devant Dieu comme la miséricorde parfaite. Notre Seigneur n’a pas tant loué ceux qui jetaient beaucoup dans le tronc des offrandes, qu’il a loué la veuve pour y avoir mis deux piécettes qu’elle avait prises de son indigence, avec une pensée droite, pour les jeter dans le trésor de Dieu.
L’homme qui possède la charité, c’est vraiment Dieu au milieu des hommes.
Jean Bar Kaldoun
Jean Bar Kaldoun fut disciple de Joseph Bousnaya dans la région de Mossoul, en Syrie, au xe siècle.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6