Envoi en mission
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus rassembla les Douze ; il leur donna pouvoir et autorité sur tous les démons, et de même pour faire des guérisons ; il les envoya proclamer le règne de Dieu et guérir les malades. Il leur dit : « Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange. Quand vous serez reçus dans une maison, restez-y ; c’est de là que vous repartirez. Et si les gens ne vous accueillent pas, sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds : ce sera un témoignage contre eux. » Ils partirent et ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle et faisant partout des guérisons. (Lc 9, 1-6)
Porter la Parole
La parole de Dieu, on ne l’emporte pas au bout du monde dans une mallette : on la porte en soi, on l’emporte en soi. On ne la met pas dans un coin de soi-même, dans sa mémoire, comme sur une étagère d’armoire où on l’aurait rangée. On la laisse aller jusqu’au fond de soi jusqu’à ce gond où pivote tout soi-même. On ne peut pas être missionnaire sans avoir fait en soi cet accueil franc, large, cordial, à la parole de Dieu, à l’Évangile. Cette parole, sa tendance vivante, elle est de se faire chair, de se faire chair en nous. Et quand nous sommes ainsi habités par elle, nous devenons aptes à être missionnaires. Mais ne nous méprenons pas. Sachons qu’il est très onéreux de recevoir en soi le message intact. C’est pourquoi tant d’entre nous le retouchent, le mutilent, l’atténuent. On éprouve le besoin de le mettre à la mode du jour comme si Dieu n’était pas à la mode de tous les jours, comme si on retouchait Dieu. Si le missionnaire prêtre est le porte-parole de la parole de Dieu, nous, missionnaires sans sacerdoce, nous en sommes une sorte de sacrement. Une fois que nous avons connu la parole de Dieu, nous n’avons pas le droit de ne pas la recevoir ; une fois que nous l’avons reçue, nous n’avons pas le droit de ne pas la laisser s’incarner en nous ; une fois qu’elle s’est incarnée en nous, nous n’avons pas le droit de la garder pour nous ; nous appartenons dès lors à ceux qui l’attendent.
Madeleine Delbrêl
À 20 ans, Madeleine Delbrêl († 1964) fait une expérience forte de l’Évangile, qui l’amène, en 1933, à s’engager pleinement « à s’unir au Christ en plein monde » marxiste. Son action sociale à Ivry est marquée par sa profonde vie spirituelle, dont ses livres portent l’empreinte. / Missionnaires sans bateau, Saint-Maur, Parole et Silence, 2000, p. 64-65.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6