Avec les Pères de l'Eglise - Jour 3

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Avec les Pères de l’Eglise

En septembre, avec la rentrée, nous vous proposons de découvrir ou redécouvrir les Pères de l’Eglises, ces plus grands théologiens de l'Église ancienne. Jean-Paul II dans la lettre Patres Ecclesiae (1980), écrite pour le XVIe centenaire de la mort de saint Basile, appelle "pères" les théologiens de l'Antiquité « qui, par la force de leur foi, par l'élévation et la fécondité de leur doctrine ont donné à l'Église une vigueur nouvelle et un nouvel essor. Ils sont vraiment les 'Pères' de l'Église car c'est d'eux, par l'Évangile, qu'elle a reçu la vie. Ils sont également les bâtisseurs puisque, sur la base de l'unique fondement posé par les apôtres, (...…) ils ont édifié les premières structures de l'Église de Dieu. » Ecoutons donc ces ‘dons’ de Dieu pour l’Eglise de notre temps à travers l’office des lectures.


Jour 3              

Poursuivons avec Saint Jean Chrysostome. Jean d'Antioche, appelé Chrysostome, c'est-à-dire "Bouche d'or" en raison de son éloquence, peut se dire encore vivant aujourd'hui, également en raison de ses œuvres. Il soutint la foi catholique même contre la pression du pouvoir impérial. Ce qui lui valut d'être destitué de son siège patriarcal de Constantinople et d'être exilé sur les bords de la mer Noire, aux confins du Caucase, à Soukhoumi en Abkhazie géorgienne où il mourut en 407. 

Saint Sophrone de Jérusalem nous enseigne aussi sur la lumière. Originaire de Damas, rhéteur distingué, Sophrone ne tarde pas à abandonner le monde pour vivre le monachisme. Il eut tout de même la passion du voyage notamment en Égypte et en Palestine. C'est en Palestine, en 634, qu'il fut élu, tout laïc qu'il était, patriarche de Jérusalem, siège qu'il occupa peu de temps, obligé de céder devant l'envahisseur et livrer sa ville sainte au calife Omar en 637. Dès son intronisation comme patriarche, ce juge de la foi rassemble autour de lui un concile appelé à se pencher sur l'unité de la personne dans le Christ. Au cours de sa longue carrière, Sophrone écrit des vies de saints, des poèmes et prononce quelques homélies.

 

« Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.» (Mt 5,13-16)

 

LE SEL DE LA TERRE – Saint Jean Chrysostome – Liturgie des Heures, office des lectures du 18 août

Vous êtes le sel de la terre, dit le Seigneur. ~ Ce n'est pas pour votre propre vie, veut-il dire, mais c'est pour le monde entier que la Parole vous est confiée. Car ce n'est pas à deux villes, à dix, à vingt, ou à un seul peuple que je vous envoie, comme jadis les prophètes, mais à la terre, à la mer, au monde entier, qui est plongé dans le mal. En disant : Vous êtes le sel de la terre, il leur montrait que toute la nature humaine était affadie et corrompue par le péché. C'est pourquoi il exige de ses disciples les vertus qui sont les plus nécessaires et les plus efficaces chez ceux qui ont la charge de la multitude. En effet, celui qui est doux, abordable compatissant et juste ne renferme pas en lui-même ses bonnes actions, mais il cherche à en faire comme des sources qui coulent pour l'utilité d'autrui. De même, celui qui a le cœur pur, qui est un artisan de paix, qui est persécuté pour la vérité, consacre sa vie au bien commun.

 

Ne croyez pas, leur dit-il, que vous serez appelés à des combats ordinaires et que vous n'aurez à rendre compte que d'affaires sans importance : Vous êtes le sel de la terre. Qu'est-ce que cela veut dire ? Ont-ils remis en bon état ce qui était pourri ? Pas du tout. Il n'est pas possible d'améliorer ce qui est déjà corrompu, en y mettant du sel. Ils n'ont pas fait cela. Mais on avait préalablement rénové ce qu'on leur avait confié, après l'avoir délivré de son infection. C'est alors que les disciples salaient cette pâte afin de la garder dans la nouveauté donnée par leur Maître. Car délivrer de la pourriture du péché, ce fut l'action bienfaisante du Christ ; mais ne plus y laisser revenir, c'était la tâche à laquelle les disciples devaient donner leurs soins et leurs efforts.

 

Voyez-vous comment Jésus Christ montre discrètement qu'ils sont supérieurs aux prophètes ? Il ne dit pas qu'ils sont chargés d'instruire la Palestine, mais la terre entière. ~ Ne vous étonnez donc pas, leur dit-il, si, en négligeant les autres, c'est à vous que je m'adresse et si je vous envoie vers de si grands dangers. Considérez en effet à combien de villes, de territoires, de nations je vais vous envoyer pour y présider. Aussi je ne veux pas seulement que vous soyez pleins de sagesse, mais que vous rendiez les autres pareils à vous. Car si vous ne le faites pas, c'est que vous n'avez même pas assez de sagesse pour vous. ~

 

Si les autres s'affadissent, ils peuvent revenir par votre intermédiaire ; mais si ce malheur vous arrivait, vous entraîneriez les autres à leur perte en même temps que vous. C'est pourquoi, plus importantes sont les affaires qui vous sont confiées, plus vous devez déployer d'ardeur. D'où cette parole : Si le sel n'a plus de saveur, comment redeviendra-t-il du sel ? Il n'est plus bon à rien : on le jette dehors, et les gens le piétinent. ~

 

Jésus venait de leur dire : ~ Si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous. Il ne veut pas que ces paroles leur fassent craindre de se montrer, et c'est pourquoi il leur dit : « Si vous n'êtes pas prêts à tout cela, c'est en vain que vous avez été choisis. ~ Si la calomnie est inévitable, elle ne vous fera aucun mal, mais elle témoignera de votre fermeté. Au contraire, si vous avez peur et si vous abandonnez la vigueur qui vous convient, vous tomberez dans des malheurs bien pires : tout le monde dira du mal de vous et vous méprisera. C'est cela, être piétiné par les gens ».

 

Ensuite, il passe à une autre comparaison, plus noble : Vous êtes la lumière du monde. Il répète : du monde, non pas d'un seul peuple ou de vingt villes, mais de toute la terre. Et il s'agit d'une lumière intelligible, supérieure à celle du soleil, de même qu'il s'agissait tout à l'heure d'un sel spirituel. D'abord le sel, ensuite la lumière, pour t'enseigner quelle est l'importance du gain procuré par une parole pénétrante, l'avantage apporté par une doctrine vraiment sainte : c'est de lier l'auditeur, de ne pas lui permettre le relâchement, de l'amener à considérer la vertu. Une ville située sur la montagne ne peut être cachée. Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau. Par ces paroles encore, il les pousse à une vie rigoureuse, il leur enseigne à être des soldats vigilants parce qu'ils sont exposés à tous les yeux et qu'ils auront à combattre en plein théâtre du monde.

 

RECEVOIR LA LUMIERE – Saint Sophrone de Jérusalem– Liturgie des Heures, office des lectures du 2 février

Allons à la rencontre du Christ, nous tous qui honorons et vénérons son mystère avec tant de ferveur, avançons vers lui dans l'enthousiasme. Que tous sans exception participent à cette rencontre, que tous sans exception y portent leurs lumières.

 

Si nos cierges procurent un tel éclat, c'est d'abord pour montrer la splendeur divine de celui qui vient, qui fait resplendir l'univers et l'inonde d'une lumière éternelle en repoussant les ténèbres mauvaises ; c'est aussi et surtout pour manifester avec quelle splendeur de notre âme, nous-mêmes devons aller à la rencontre du Christ.

 

De même, en effet, que la Mère de Dieu, la Vierge très pure, a porté dans ses bras la véritable lumière à la rencontre de ceux qui gisaient dans les ténèbres ; de même nous, illuminés par ses rayons et tenant en mains une lumière visible pour tous, hâtons-nous vers celui qui est vraiment la lumière.

 

C'est évident : puisque la lumière est venue dans le monde et l'a illuminé alors qu'il baignait dans les ténèbres, puisque le Soleil levant qui vient d'en haut nous a visités, ce mystère est le nôtre. C'est pour cela que nous avançons en tenant des cierges, c'est pour cela que nous accourons en portant des lumières, afin de signifier la lumière qui a brillé pour nous, mais aussi afin d'évoquer la splendeur que cette lumière nous donnera. Courons donc ensemble, allons tous à la rencontre de Dieu. ~

 

Cette lumière véritable, qui éclaire tout homme venant en ce monde, voici qu'elle vient. Soyons-en tous illuminés, mes frères, soyons-en tous resplendissants.

 

Que nul d'entre nous ne demeure à l'écart de cette lumière, comme un étranger ; que nul, alors qu'il en est inondé, ne s'obstine à rester plongé dans la nuit. Avançons tous dans la lumière, tous ensemble, illuminés, marchons à sa rencontre, avec le vieillard Syméon, accueillons cette lumière glorieuse et éternelle. Avec lui, exultons de tout notre cœur et chantons une hymne d'action de grâce à Dieu, Père de la lumière, qui nous a envoyé la clarté véritable pour chasser les ténèbres et nous rendre resplendissants.

 

Le salut de Dieu, qu'il a préparé à la face de tous les peuples et qu'il a manifesté pour la gloire du nouvel Israël que nous sommes, voilà que nous l'avons vu à notre tour, grâce au Christ ; et nous avons été aussitôt délivrés de la nuit de l'antique péché, comme Syméon le fut des liens de la vie présente, en voyant le Christ.

 

Nous aussi, en embrassant par la foi le Christ venu de Bethléem à notre rencontre, nous qui venions des nations païennes, nous sommes devenus le peuple de Dieu, car c'est le Christ qui est le salut de Dieu le Père. Nous avons vu de nos yeux Dieu qui s'est fait chair. Maintenant que la présence de Dieu s'est montrée et que nous l'avons accueillie dans notre âme, nous sommes appelés le nouvel Israël : et nous célébrons sa venue par une fête annuelle pour ne jamais risquer de l'oublier.

 

Poser un geste, méditer, prier, offrir

Nous vous proposons un exercice un peu original : placez-vous devant une bougie et observez-la. Voyez comme elle est mouvante, la lumière qu’elle émet, les parts d’ombres qu’il existe autour d’elle et comment la flamme en oscillant les allume. Observez ses couleurs, la manière dont elle consume la cire. Approchez doucement votre main de la flamme et sentez la chaleur qu’elle produit. Maintenant, comparer cette flamme à votre vie chrétienne : Dieu ne vous illumine-t-il pas parfois de la sorte, éclairant les zones sombres de votre vie, réchauffant votre cœur… Et rendez grâce à Dieu.

 

Prière de saint Hilaire de Poitiers

Donne-moi, Seigneur Dieu, le vrai sens des mots,

la lumière de l’intelligence, et la foi en la vérité,

afin que ce que je crois, je sache le dire aux hommes.

Ô Seigneur, c'est par la beauté que tu révèles ta grandeur.

Ô Seigneur, c'est à travers l'homme que tu révèles ton amour.

Seigneur, gonfle les voiles de ma foi pour que je puisse prêcher partout le nom de Dieu.

Seigneur, délie ma langue pour que je fasse honneur à ton saint nom.

Seigneur, éclaire mon esprit pour que je révèle à tous ceux qui l'ignorent

que tu es, toi, le Père du Fils unique de Dieu.

 

Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

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2 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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La vieillesse, temps de vie, temps de Dieu

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