« Voici l'époux »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.” Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. » (Mt 25, 1-13)
Veiller au quotidien
Le récit [évangélique] collectionne les traits allégoriques par lesquels les premiers chrétiens parlaient de la parousie, la venue du Christ à la fin des temps : manifestement, l’époux est le Christ et les « vierges » représentent l’Église qui se porte « au-devant » du Christ.
Ainsi, le chrétien n’est pas un être stressé par l’imminence de la fin ; il doit prendre ses dispositions pour gérer sa foi dans la durée : c’est sur ce point que portera le jugement divin, pour la confusion de ceux qui ne vivent que dans l’instant présent. L’ivresse de l’instant, plénitude fallacieuse sans avant ni après, l’emporte parfois sur le sens d’un authentique présent qui tire les leçons du passé et prépare le lendemain ; c’est alors que la parabole retrouve toute sa force d’interpellation.
La parabole du Déluge (cf. Mt 24, 37-42) voyait le jugement fondre brutalement au cœur du quotidien, celle du voleur nocturne (cf. Mt 24, 43-44) invitait à se tenir prêt à toute éventualité, et celle du serviteur fidèle (cf. Mt 24, 45-51) précisait l’esprit d’obéissance au Maître qui doit animer le temps de l’attente. Si l’Église vit sous l’horizon d’une fin, le jugement se joue aujourd’hui, dans des choix quotidiens.
Claude Tassin, c.s.sp.
Claude Tassin, spiritain, est professeur d’Écriture sainte et compositeur de chants liturgiques.
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9 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6