Le bon grain et l'ivraie
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus proposa aux foules une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?” Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?” Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” » (Mt 13, 24-30)
Le bon grain et l’ivraie
Il en va du bon grain comme de l’ivraie. Elle aussi se re-sème et se déploie sans grand effort. On néglige sa petite pousse à ses débuts, puis elle devient envahissante. La parabole nous informe que, dans le temps qui nous est imparti, il nous sera bien difficile de faire le tri : c’est à la moisson que les bonnes récoltes seront engrangées dans le Royaume, et les mauvaises herbes écartées et brûlées. Je me réjouis d’entendre qu’il ne m’appartient pas de faire le grand ménage final. Mais j’aimerais que quelque chose de ma vie soit engrangé dans le Royaume ; j’aimerais ajouter ma petite récolte à la moisson de Dieu.
Que restera-t-il de ma vie
lorsqu’elle passera au crible de ton regard ?
Toi l’avide du bon, du bien, du beau
moi la négligente, l’oisive, la rancunière.
Je ne sais quel recoin de moi-même
supportera d’être visité par ta lumière.
Mais je sais que l’épopée balbutiante
où je cherche à tâtons mes pas vers ton Royaume
a besoin ici et maintenant d’approcher ton Jugement.
Reconnaître avec toi la liberté d’aimer et la joie de bénir.
Non pas seulement, Seigneur, aller vers ton Royaume
mais vivre de telle sorte que parfois, dans ma vie
tu te sentes chez toi.
Marion Muller-Colard
Marion Muller-Colard est écrivain et théologienne protestante.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6