Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là, comme Jésus était dans une maison, arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » (Mc 3, 31-35)

Faire la volonté du Père

La volonté du Père est un vouloir d’amour. Pour le Christ, faire la volonté du Père, c’est se mettre en acte d’amour. « Père, non pas ce que moi je veux mais ce que toi tu veux », dit Jésus dans sa prière à Gethsémani (Mc 14, 36). Son propos pourra choquer. Cette soumission n’est-elle pas soupçonnable ? Disons-le clairement : une volonté d’amour n’est pas une volonté d’imposer sa puissance. Une relation filiale qui serait fondée sur la crainte d’un père dominateur ne serait qu’une caricature de la relation filiale. L’unité du Père et du Fils est tissée par un lien de réciprocité qui se vit dans un partage sans ombre. La relation du Fils au Père ne s’établit pas dans un rapport de subordination mais dans une interdépendance où l’un reconnaît l’autre comme soi-même, où chacun aime l’autre comme soi-même.

Une relation filiale qui ne serait pas traversée par ce mouvement de don et de réceptivité ne serait qu’une contrefaçon. Le propre de la relation filiale est d’instaurer entre le Père et le Fils cet admirable échange où celui qui se donne est reçu dans un amour de don qui se redonne.

Jean-François Baudoz

Jean-François Baudoz est prêtre du diocèse de Besançon. Bibliste, il a été doyen de la faculté de théologie de l’Institut catholique de Paris. 

La prière du soir (1857), Pierre-Édouard Frère (1819-1886), Amsterdam (Pays-Bas), Rijksmuseum. Photo : Domaine public