« Seigneur, sauve-nous ! »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le suivirent. Et voici que la mer devint tellement agitée que la barque était recouverte par les vagues. Mais lui dormait. Les disciples s’approchèrent et le réveillèrent en disant : « Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. » Mais il leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? » Alors, Jésus, debout, menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme. Les gens furent saisis d’étonnement et disaient : « Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? » (Mt 8, 23-27)
Quel est donc celui-ci ?
Du fait que les éléments obéissent au Seigneur, [les disciples] concluent que le Seigneur est autre. Ainsi surgit de leur angoisse la question inquiète : qui est-il donc ? Qu’il vienne de Nazareth, qu’il ait été charpentier, qu’il les ait appelés et éduqués sont des faits acquis, indubitables. Et pourtant il est autre. Dans une relation tout humaine avec le Seigneur, il y a le danger, auquel les disciples ont succombé, de penser qu’on pourrait le cerner, de croire qu’il est vraiment leur semblable.
Qui est-il ? Un autre ; il n’est pas l’un de nous, mais nous, nous avons à devenir siens. Il est Unique, il est tout entier, il est indépassable et nous sommes en chemin vers lui, parce que nous lui avons dit oui.
Il serait bon que nous ressentions toujours à nouveau quelque chose de cette crainte et soyons forcés de demander : « Qui est-il celui-là ? » Il serait bon que nous ne nous contentions jamais de ce que nous comprenons, méditons, prions dans l’offrande de notre vie au Seigneur, mais que nous soyons constamment forcés de demander : « Qui est-il celui-là ? » Ne nous lassons pas d’être complètement dépassés, et ce sans calcul ni attente précise, mais dans un saisissement élémentaire : « Qui est-il celui-là ? »
Adrienne von Speyr
Laïque et médecin suisse, protestante convertie au catholicisme en 1940, Adrienne von Speyr († 1967) fut une grande mystique. Collaboratrice du théologien Hans Urs von Balthasar, elle fonda avec lui un institut séculier, la communauté Saint-Jean, en 1944.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6