Une justice plus haute
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »
(Mt 5, 20-26)
Dites de bonnes paroles
Les bonnes paroles sont la musique céleste de ce monde. Elles ont un pouvoir qui semble dépasser la nature. C’est comme la voix d’un ange qui se serait fourvoyé sur notre terre, et dont les accents immortels blesseraient suavement les cœurs, et déposeraient en nous quelque chose de la nature des anges.
De bonnes paroles peuvent remettre les affaires les plus embrouillées. En réalité, un cœur inaccessible au pardon est un monstre assez rare. Presque tout le monde se lasse des querelles, même les plus justes. Celles mêmes où tous les torts sont d’un côté, et qui sont les plus difficiles à raccommoder, cèdent avec le temps à des paroles conciliantes.
Toute querelle a probablement sa source dans un malentendu, et ne subsiste que par le silence qui perpétue la mésintelligence. Lorsqu’un malentendu a vécu plus d’un mois, on peut en général le regarder comme inguérissable par des explications qui ne font dans ce cas que multiplier les malentendus. Alors de bonnes paroles, dont on ne verra des fruits qu’à force de persévérance, sont notre espérance unique, mais certaine. Elles n’expliqueront rien, mais elles feront mieux ; elles rendront l’explication inutile, et par là éviteront de rouvrir de vieilles plaies. Dans les circonstances que nous venons de citer, les bonnes paroles ont une vertu médicinale. Mais elles ont aussi leur vertu productive. Entre autres, elles donnent du bonheur.
Frederick William Faber
Frederick William Faber († 1863) est un poète et théologien britannique. Converti au catholicisme il rejoignit le cardinal Newman dans la congrégation de l’Oratoire.
La Pentecôte, tiré du Livre d’heures Huth (v. 1480), ms. 38126, f. 45v, Simon Marmion (1425-1489), Londres British Library. © Bridgeman Images
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6