Père de famille, professeur à la Sorbonne, avocat, journaliste, écrivain, Frédéric Ozanam (1813 - 1853) a promis à Dieu de "consacrer sa vie au service de la vérité". Il met toute son énergie à secourir les plus pauvres dans ce XIXème siècle en proie aux révolutions. Avec des amis, il fonde les Conférences de Saint-Vincent-de-Paul, du nom de ce géant de la charité connu et aimé de tous. Des milliers de famille sont secourues et reçoivent de la nourriture, des vêtements, du bois de chauffage. Frédéric se dépense sans compter, s'arrange pour que les dettes des uns et des autres soient payées, pour que chacun ait une chance d'avoir un bon travail. Epoux fidèle et aimant de la douce Amélie, Frédéric rayonne de joie quand sa fille Marie naît le 24 juillet 1845. Amélie a refusé d'engager une nourrice comme beaucoup de dames le font à cette époque-là. Elle allaite elle-même son enfant, ce qui ravit son mari. Après le baptême de Marie, Frédéric écrit : "La maison est sanctifiée par la présence de cette âme qui n'a pas encore péché. On lui doit le respect." Son amour pour sa fille ira grandissant. Sa tendresse pour sa femme est aussi très profonde : "Le rôle de la femme chrétienne a quelque chose d'analogue au rôle des anges gardiens", écrit-il. Avant de se rendre à ses cours, Frédéric prie à genoux : "Seigneur, je Vous demande la grâce de ne rien dire de contraire à la vérité, ou dans le seul but de m'attirer des applaudissements." La révolution de 1848, très meurtrière, l'affecte beaucoup. Monseigneur Affre, archevêque de Paris, qui marche vers les émeutiers porteur d'un drapeau blanc, est frappé par une balle et meurt le lendemain. Mais Frédéric comprend la colère du peuple : "Quand on a vu dans des quartiers populaires un entassement inimaginable, des enfants nus, des femmes en haillons, on comprend." Il n'ignore rien de la misère qui ne s'affiche pas et qu'une femme de grand mérite, Soeur Rosalie Rendu, lui a fait découvrir. Travailleur infatigable, quand il est terrassé par la souffrance, il n'en tient pas compte et continue ses activités et ses visites aux pauvres. Dans chaque mendiant, il voit un homme mis par Dieu sur sa route. Son idéal est d' "enserrer le monde dans un réseau de charité." Il est exaucé : en effet, son oeuvre se poursuit aujourd'hui sur les cinq continents. Béatifié le 22 août 1997, à la cathédrale Notre-Dame de Paris, par le Pape Jean Paul II, Frédéric Ozanam est devenu un modèle. Il est le protecteur des pères et mères de famille, des chômeurs et des étudiants, des travailleurs précaires touchés par la pauvreté. Pour lui, "la seule règle à poser pour les actions humanitaires, la seule loi qui doivent gouverner, c'est l'amour." "Nous sommes tous des serviteurs inutiles mais nous servons un maître souverainement économe, et qui ne laisse rien perdre, pas plus qu'une goutte de nos sueurs qu'une goutte de Ses rosées. (...) Nous ne sommes ici-bas que pour accomplir la volonté de la Providence. Cette volonté s'accomplit chaque jour et celui qui meurt laissant sa tâche inachevée est aussi avancé aux yeux de la suprême justice que celui qui a le loisir de l'achever tout entière." Bienheureux Frédéric Ozanam, époux et père exemplaire, priez pour nos familles, priez pour celles qui vivent dans la précarité, priez pour les chômeurs et les étudiants.