La Trinité - Le Père

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Image web - Dieu le Père de Veronese

La Trinité

A la fin de la période pascale, nous fêtons la Trinité. Nous vous proposons donc de contempler le Père, le Fils et le Saint Esprit. Que Dieu vous comble de grâces et que le Saint Cœur de Jésus ainsi que le Cœur Immaculé de Marie vous soient des refuges d’amour.

 

Poser un geste, méditer, prier, offrir

Durant ce triduum, nous vous invitons à vivre ces trois temps de la même manière. Tout d’abord lire les textes proposés. Puis vous pouvez prendre le temps de lire les passages de la Bible cités, de les écouter attentivement, de s’imaginer la scène, de laisser le tout raisonner dans son cœur, puis de remercier Dieu pour les éclairages, les joies, les peines, les souvenirs, les regrets qui en sont nés. Et achever ce temps avec chaque membre de la Trinité par une des prières proposés. 

 

Jour 1              Le Père

Qui est Dieu, ce "père tout-puissant" qui sans cesse nous engendre pour devenir davantage ses fils, ses filles ? Avec l’aide d’un père jésuite, découvrons ce père aimant qui ouvre ses bras miséricordieux pour tous les Hommes. Ne manquons pas de prier aujourd’hui pour tous les pères de famille ainsi que les prêtres. 

 

« Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Mt 5, 38-48)

 

DECOUVRIR DIEU LE PERE – le P. Marcel Domergue, jésuite - 10 novembre 2015 – Disponible sur https://croire.la-croix.com

L'Écriture nous a habitués à dire "Père" en parlant à Dieu. A première vue, cela va de soi : Dieu nous a créés, il est donc notre Père. A la réflexion, cela n'est pas si simple. D'abord, pourquoi ne pas dire mère ? Dieu aurait-il un sexe ? On trouve dans les deux Testaments quelques textes qui attribuent à Dieu un amour maternel, tel Isaïe 66,12-13, mais ils sont trop rares pour constituer un thème. Nous restons dans le contexte d'une société patriarcale, où le père est la figure centrale de la famille. Du point de vue génital, l'Antiquité pensait que l'enfant à naître était tout entier contenu dans la semence du père, la mère ne fournissant que le placenta nourricier. Dans ces conditions, il ne faut pas s'étonner si la Bible a retenu l'image du père pour dire l'origine. A nous de corriger et de comprendre que Dieu est "père et mère".

Cependant la figure du père est mise en opposition non pas avec celle de la mère mais avec les images de Dieu que se faisaient les nations païennes : des dieux en compétition avec l'homme, capables de cruauté envers lui. La Bible s'en démarque en mettant en valeur le Père vu comme bienveillance. Le Père est celui qui donne le pain et de "bonnes choses", non la pierre, le serpent ou le scorpion (Matthieu 7,7-11 et Luc 11,11-13). Il est aussi celui qui veille sur la famille, qui la protège et la défend. Il représente la force et l'autorité. A vrai dire, le thème de la paternité de Dieu est très discret dans l'Ancien Testament, ce qui ne signifie pas qu'il en est absent. Il se présente comme voilé, avec une certaine timidité.


Il faudra attendre le Nouveau Testament pour que le Père apparaisse en pleine lumière et, en même temps, se dégage de toute ambiguïté. Pas de révélation totale du Père sinon dans le Christ et, plus précisément, dans les événements de sa Pâque. Voilà qui ne saute pas aux yeux : comment l'horreur de la Passion peut-elle révéler la paternité de Dieu ? A tout le moins, comprenons que tout ce que fait le Christ - et la manière dont il le fait - révèle le Dieu invisible. Or, tout le récit évangélique converge vers la Pâque, sommet de cette révélation. Que se passe-t-il là, dans cette série d'événements qui vont de la dernière Cène à la résurrection ? La démonstration de la gratuité de l'amour de Dieu pour nous. Dans le Christ, c'est Dieu lui-même qui nous donne sa propre substance pour nous faire vivre. Or, donner sa substance, faire vivre sont actes paternels. Des actes qui ne sont pas ponctuels mais permanents : la chair et le sang du Christ, la vie livrée deviennent notre nourriture quotidienne. Le Père est aussi celui qui nourrit. La résurrection fait éclater au grand jour cette vie nouvelle nourrie de Dieu. Nouvelle naissance pour une vie indestructible. 

 

De quel "Père" s'agit-il ? 

Quand nous entendons dire "Père" à propos de Dieu, nous risquons fort de nous méprendre, ou de ne pas comprendre. D'abord la figure du père, le personnage paternel si l'on veut, a changé depuis les temps évangéliques : nous ne sommes plus dans la même culture. Il y a plus : le mot père appliqué à Dieu signifie autre chose que la paternité de notre expérience humaine. Certes, la paternité humaine imite la paternité divine, dont elle découle, mais de loin.


En premier lieu, le père et la mère humains existent comme personnes distinctes avant d'engendrer. Chacun d'eux est autre chose que père et mère : époux mais aussi industriel, commerçant, artisan, etc. Or, le Père de la Trinité n'est que Père, il n'existe qu'en engendrant celui que nous appelons le Verbe. Il est tout entier relation de paternité. De plus, le père humain ne livre qu'une part de lui-même pour engendrer, un peu de semence. Le Père de la Trinité livre toute sa substance, tout ce qu'il est, pour faire exister le "Fils" et lui-même n'existe pas "avant" et en dehors de ce don. Il est don, seulement don, pur don. Comme il y a dans le Fils tout ce qu'il y a dans le Père, le Fils lui aussi se révèle pur don.

Mais voici que les choses se compliquent. Si le "Verbe" peut appeler "Père" l'origine, que nous désignons comme "la première personne de la Sainte Trinité", si Jésus peut faire de même, de qui parlons-nous quand nous disons "Je crois en Dieu, le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre" ? Le "créateur" serait-il uniquement "la première personne" ? La foi chrétienne a toujours affirmé que ce qui crée c'est la Trinité, le Dieu Un. Le Père de la Trinité est bien créateur mais le Verbe est créateur et l'Esprit est appelé "Esprit créateur". "Notre Père" est donc la Trinité.


 Ces réflexions n'ont qu'un but : nous inviter à ne pas trop forcer les traits des images que nous utilisons pour dire Dieu. Elles nous indiquent une direction, nous ouvrent une route mais il ne faut pas perdre de vue qu'elles cherchent à dire l'indicible. Dans sa Première apologie pour les chrétiens, saint Justin écrivait : "Personne n'est capable d'attribuer un nom au Dieu qui est au-dessus de toute parole et si quelqu'un ose prétendre qu'il en a un, il est atteint d'une folie mortelle. Ces mots : Père, Dieu, Créateur, Seigneur, Maître ne sont pas des noms, mais des appellations motivées par ses bienfaits et par ses œuvres. Le mot Dieu n'est pas un nom, mais une approximation naturelle à l'homme pour désigner une réalité inexplicable, une chose incernable".


Ce texte date du IIe siècle. C'est pourquoi un auteur du Ve siècle, Denys l'aréopagite, invitait à une démarche de type dialectique : après avoir affirmé en un premier temps, à la suite de l'Écriture, "Dieu est Père", il convient de faire passer cette formule par le creuset de la négation et dire "Dieu n'est pas Père", afin de purger l'image que nous nous faisons du père de tout ce qui ne peut s'accorder au Père tel que le révèle Jésus Christ. Dans un troisième temps, on pourra de nouveau dire "Dieu est Père" mais alors le mot aura changé de sens : Dieu est Père de façon suréminente et, à proprement parler, indicible.

 

Ce que la Bible dit de la paternité de Dieu

Ces précautions prises, nous pouvons ouvrir la Bible pour voir comment elle découvre la paternité de Dieu, cette découverte n'atteignant sa vérité plénière qu'à la Pâque.


La première paternité dont parle la Bible est celle de Dieu vis-à-vis des hommes. Elle est insinuée en Genèse 1 quand l'auteur nous dit que Dieu crée l'homme à son image et à sa ressemblance. Même si les deux termes ne sont pas tout à fait équivalents, on peut les prendre en bloc comme caractéristiques de la paternité-filiation.


"Image et ressemblance" n'est pas utilisée pour les animaux mais pour l'homme seul. Ainsi, en Genèse chapitre 5, verset 3, après avoir dit (verset 1) que Dieu créa l'homme à la ressemblance de Dieu, le texte poursuit : "Adam engendra un fils à sa ressemblance, selon son image". Filiation et ressemblance vont donc de pair. D'ailleurs, autour du berceau d'un nouveau-né, les amis s'évertuent à trouver des ressemblances avec le papa ou la maman. Ce thème de l'image et ressemblance pourrait sembler banal. Il n'en est rien, car il y a là un fil conducteur qui parcourt toute l'Écriture. La Bible pourrait porter en sous-titre : Comment l'homme, appelé par Dieu, domine peu à peu son animalité pour parvenir à l'image et ressemblance.


Continuons le jeu des sous-titres : Comment l'homme devient fils de Dieu, accomplissant ainsi la paternité du père. Cette dernière phrase peut surprendre, et pourtant Dieu est-il totalement Père, Père accompli, tant que son fils humain n'est pas totalement fils ? Et aussi tant que tous ses fils ne sont pas encore au monde ? Cela implique que la paternité de Dieu connaîtrait une histoire, un devenir. Parce que notre filiation - notre ressemblance à Dieu - est remise entre nos mains, est confiée à notre liberté, il dépend de nous de faire de Dieu notre Père.


On le voit, Père ne signifie pas seulement origine mais aussi similitude. "Montrez-vous les fils de votre Père des cieux", dit Jésus en Matthieu 5, 45. Et qu'est-il reproché au serviteur impitoyable de Matthieu 18 ? De ne pas s'être comporté à l'image du Maître (verset 33). Bref, il dépend de nous de nous faire de vrais fils du Père.


Poursuivons notre lecture de la Bible. L'Ancien Testament, on l'a dit, ne fait pas de la paternité de Dieu un thème privilégié mais cela ressort en quelque sorte spontanément, comme allant de soi. Ainsi, au psaume 22,10- 11, le suppliant s'adresse à Dieu en disant : "Oui, c'est toi qui m'as tiré du sein maternel, qui m'as remis en sûreté sur la poitrine de ma mère. Sur tes genoux, j'ai été reçu dès la naissance". Or l'exégète Paul Beauchamp remarque que c'est le père qui recevait l'enfant sur ses genoux dès son apparition. Il y avait là, probablement, une sorte de rite inspiré par la volonté de faire participer à l'accouchement un père autrement confiné au rôle de spectateur.


Le psaume 82, au verset 6, fait parler Dieu : "J'ai dit : vous êtes des dieux et les fils du Très haut, vous tous". Jésus cite ce texte pour répondre à ses adversaires qui l'accusent de se prétendre Dieu : "N'est-il pas écrit dans votre Loi : 'J'ai dit : vous êtes des dieux' (...)". Dans ces versets de Jean 10, 34-36, Jésus précise que sont appelés dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée. Nous retrouvons là l'idée que la filiation se réalise dans une relation vivante, par l'accueil de la Parole créatrice.

  

Impossible de produire tous les textes qui font allusion à la paternité de Dieu. Pourtant quelques uns d'entre eux peuvent nous ouvrir à une perspective nouvelle.


Matthieu, en 2,15, cite Osée 11,1 : "D'Égypte, j'ai appelé mon fils". L'évangéliste voit en Jésus revenant en Palestine après la fuite en Égypte l'accomplissement de la parole du prophète. Or, dans Osée, "mon fils" ne s'appliquait pas à une personne particulière, comme dans Matthieu, mais à Israël tout entier. Le thème du fils collectif se retrouve souvent. Ainsi en Sirac 36,11 on lit : "Seigneur, aie pitié de ton peuple que tu as appelé de ton nom, et d'Israël, ton premier-né". A qui, dans l'Écriture, est-il réservé de donner le nom ? Au Père. Israël, le premier- né, reçoit de Dieu le nom divin (le El d'Israël renvoie à Elohim, pluriel servant à désigner Dieu). Le thème de la paternité collective, qui conjugue le singulier et le pluriel, ne doit pas être pris à la légère. Déjà en Genèse 1, l'homme que crée Dieu à son image et ressemblance est un collectif. Non seulement parce que cet "humain" est en lui-même homme et femme mais parce qu'Adam, comme on le voit en Genèse 2, est bien un collectif et si l'auteur ne met en scène qu'un seul couple, c'est pour signifier l'unité de l'humanité plurielle.


À l'autre bout de l'Écriture, pour Paul, l'homme nouveau, qui est le premier-né ressuscité, est pluriel. Entre autres textes, Colossiens 1,18-20 dilate les "dimensions" du Christ à l'humanité entière et même à tout l'univers : "tous les êtres sur la terre et dans les cieux". Certes, il y a un problème à propos du rapport entre le Christ personnel et le "Christ collectif", que l'on a appelé "Christ total", expression qui n'est pas dans l'Écriture mais qui traduit assez bien ce que dit Paul du Christ "récapitulation" de tous les hommes. Les hommes constituent le corps nouveau que l'Esprit donne au Christ. En fin de compte, l'image et la ressemblance du Dieu Un, c'est l'humanité Une, rassemblée dans le Christ.

  

 Tous ensemble, nous sommes le Fils. Tel est l'achèvement, l'accomplissement de notre création. Dans un autre langage, on peut dire que c'est la charité qui nous fait ressembler à Dieu, car "Dieu est amour".

L'amour est en effet le ciment qui tient le corps ensemble, dans l'unité. Par là nous sommes image, ensemble, d'un "Dieu" que nous reconnaissons comme unité d'une pluralité, d'une Trinité. L'unité du corps répond à l'unité de Dieu, chacun de nous est image de Dieu par participation au corps pluriel, qui est l'image par excellence. Personne ne peut dire en vérité "Notre Père" s'il exclut, par mépris ou rejet, un seul de ses frères fils de Dieu.

 

Toi Père, sans fin notre louange!  De Jean-Paul II

Bénis sois-tu, Seigneur, Père qui es aux cieux,

car dans ta miséricorde infinie

tu t'es penché sur la misère de l'homme

et tu nous as donné Jésus, ton Fils, né d'une femme,

notre sauveur et notre ami, 

notre frère et notre rédempteur.

 

Merci, Père plein de bonté, pour le don de l'année jubilaire;

fais qu'elle soit un temps favorable,

une année de grand retour à la maison paternelle,

où, dans ton grand amour, 

tu attends tes fils égarés pour leur donner le baiser du pardon

et les accueillir à la table, revêtus des habits de fête.

À toi, Père, sans fin notre louange!

 

Père très clément, en cette Année sainte,

que notre amour pour toi et pour notre prochain s'affermisse:

que les disciples du Christ promeuvent la justice et la paix;

que la Bonne Nouvelle soit annoncée aux pauvres, 

et que l'Église Mère fasse sentir son amour de prédilection 

aux petits et aux laissés-pour-compte!

À toi, Père, sans fin notre louange!

 

Père juste, que le grand Jubilé soit une occasion favorable 

pour que tous les catholiques retrouvent la joie de vivre 

à l'écoute de ta parole et dans l'abandon à ta volonté;

qu'ils découvrent la valeur de la communion fraternelle 

en rompant ensemble le pain et en louant par des hymnes 

et des cantiques inspirés par l'Esprit!

À toi, Père, sans fin notre louange!

 

Père, riche en miséricorde,

fais que le saint Jubilé soit un temps d'ouverture, 

de dialogue et de rencontre avec tous ceux qui croient au Christ

et avec les membres des autres religions:

dans ton immense amour, montre généreusement ta miséricorde à tous!

 À toi, Père, sans fin notre louange!

 

Dieu, Père tout-puissant,

fais que tous tes fils comprennent que, sur le chemin qui mène à toi,

fin ultime de l'homme,

ils sont accompagnés avec bonté par Marie la très sainte, 

icône du pur amour, choisie par toi pour être 

Mère du Christ et Mère de l'Église.

À toi, Père, sans fin notre louange!

 

À toi, Père de la vie,

commencement sans commencement,

bonté suprême lumière éternelle,

avec le Fils et avec l'Esprit,

honneur et gloire, louange et reconnaissance,

pour les siècles sans fin. Amen.

Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

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3 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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