Pour que le mystère personnel de l'Eglise se manifeste en nos coeurs

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Nous allons cette semaine contempler un mystère très profond. Un trésor caché dans le champ des Evangiles. C'est le mystère personnel de l'Eglise. L'Eglise, dont le Christ est la Tête et dont nous sommes les membres. L'Eglise, animée par le Souffle de l'Esprit, est une personne au sens propre. Elle est quelqu'un. Quelqu'un qui parle, qui aime, qui nous parle et nous aime, qui est notre mère, notre reine ou notre amie. C'est ce que disait déjà Jacques Maritain, dans le dernier livre paru de son vivant : 

En nous disant que l’Église est le Corps dont le Christ est la Tête, et qu’elle est l’Épouse du Christ, « pour laquelle il s’est livré, afin de la sanctifier, lavée par le bain d’eau avec la parole baptismale, en sorte qu’il se la présente à lui-même toute resplendissante, sans tache ni ride, mais sainte et immaculée », et qu’ils soient « deux dans une seule chair, ce mystère est grand, je dis dans le Christ et dans l’Église », saint Paul nous enseigne que cette grande multitude humaine qui s’étend par toute la terre et traverse tous les siècles a une personnalité au sens propre du terme ; il nous enseigne que l’Église est une personne : non pas une multitude douée, en un sens tout analogique, d’une « personnalité morale », mais vraiment une personne, et que c’est là son privilège essentiellement surnaturel et absolument unique. (Jacques Maritain, De l’Église du Christ, La personne de l’Église et son personnel, Desclée de Brouwer, 1970, p. 37-38)

 De cette vérité vivaient déjà les premiers chrétiens. Hermas (IIe siècle), par exemple, dans le Pasteur n'hésitait pas à parler avec l'Eglise qui lui apparaissait sous la forme d'une dame (rajeunissant au fil de ses apparitions) : 

Voilà quelles étaient mes réflexions et mes hésitations lorsque je vois en face de moi un siège garni de laine, blanc comme neige et grand. Et vint une vieille femme en habits resplendissants, tenant un livre dans ses mains; elle s'assit seule et me salue: "Bonjour, Hermas." Et moi, affligé, en pleurs, je lui dis: "Bonjour, Madame."  Et elle me dit: "Pourquoi cet air renfrogné, Hermas, toi patient, calme, toujours souriant? Pourquoi es-tu à ce point abattu et sans gaieté?" [...] Elle me parlait encore quand deux hommes apparurent, la prirent par les bras et s'en allèrent, dans la direction du siège, vers l'Orient. Elle eut pour partir un air joyeux et en se retirant, elle me dit: "Sois un homme, Hermas". (Vision I)

Il est donc possible de parler à l'Eglise et cela d'autant plus qu'elle habite dans le centre de notre coeur. Pour l'y rejoindre, il suffit de croire en elle, de ne pas l'oublier. C'est ce qu'elle dit elle-même au bienheureux François Palau à qui elle s'est révélée : 


Sache que ni toi, ni aucun mortel ne pouvez fuir de ma présence: je suis toujours devant l’homme mortel comme une personne quelconque devant le miroir. Celui qui ne croit pas en moi, bien que je sois en sa présence comme un objet devant le miroir, [il] ne voit rien; comme il ne croit pas en moi pour ce que je suis, il ne m’aime pas; celui qui ne m’aime pas ni ne croit en moi, est un miroir plein d’impureté, couvert de couches de terre immonde, et ces impuretés empêchent que je sois vue en eux. [...] je suis nuit et jour présente à toi, parce que, si tu crois, tu ne peux fuir de ma présence ni moi de toi. J[...]  Crois en moi et tu ne m’ou­blieras pas, et si tu ne m’oublies pas, tu m’aimeras, et en m’aimant, tu me connaîtras, et me connaissant, tu m’aimeras; et si tu crois en moi, tu bénéficieras de ma présence et m’aimeras, et si tu m’as sous les yeux et m’aimes, je ne pourrai m’éloigner de toi. L’absence provient de l’oubli: si tu ne m’oublies pas, je ne puis m’absenter. (Bienheureux François Palau, Mes Relations¸20,8-12)

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La personne de l'Eglise, l'Epouse de l'Agneau, parfaitement sainte et pure, malgré les péchés de ses membres, aspire à être connue et aimée. Méprisée et ignorée par l'esprit du monde, elle veut être consolée dans le coeur de ses enfants. Nous pourrons donc, pendant cette semaine, faire de notre coeur un petit tabernacle où elle trouvera son refuge (cf. Ap 12). 

Pour cela, gravons en nos coeurs une image intérieure de l'Eglise, représentée par une femme (la Vierge Marie ou une autre sainte femme) et disons-lui : "Eglise, toi qui est ma Mère, je t'aime" ou encore : "Eglise sainte, je veux t'aimer et croire en toi au nom de tous ceux qui ne t'aiment pas" ou encore "Eglise, ma colombe, épouse immaculée de l'Agneau sans tache, reste en mon coeur"

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Flos Carmeli (Fleur du Carmel) de saint Simon Stock

Fleur du Carmel / Vigne fleurie / Splendeur du Ciel / Vierge féconde / Unique / Douce Mère / Qui ne connus pas d'homme, / Aux enfants du Carmel / Sois propice / Étoile de la mer (Flos carmeli / Vitis florigera / Splendor caeli / Virgo puerpera / Singularis / Mater mitis / Sed viri nescia / Carmelitis / Esto propitia / Stella Maris)

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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