Prier avec les anges pour les nations
Durant l'entre-deux-guerres, Theodore Hacker (1879-1945), écrivain catholique allemand, percevait déjà les signes avant-coureur de ce que Benoît XVI appellera, un siècle plus tard, un "dangereux pouvoir universel de type monocratique" (Caritas in veritate, 57). Dès 1935, en effet, les prétentions du IIIe Reich lui faisaient penser qu'une restauration de l'idée d'empire, qui se ferait au dépend de l'identité des nations et de leur culture, mènerait l’humanité au désastre :
Le renouveau de cet Imperium, qui n’est jamais tout à fait mort, ne peut arriver que de deux manières : ou bien par un retour de la Pax Romana qui dénationaliserait et nivellerait l’Occident, et ne pourrait s’édifier que sous la seule puissance d’une unique nation prédominante, ce qui représenterait le plus grand crime humain et chrétien (Virgile, Père de l'Occident, Ad Solem, p. 152)
Mais il admet, cependant, que cette première manière de restaurer l'idée d'empire est vouée à l'échec :
En élevant la valeur de l’individu, de la personne jusqu’à l’infini, la religion chrétienne a haussé de même la valeur de la nation : de sorte que si nous ne voulons pas nous perdre, il ne saurait être question pour nous de réclamer la dépersonnalisation des nations. Le nivellement est spirituellement antichrétien. Autour du trône de Dieu flottent les bannières que tiennent les anges gardiens de chaque nation. Qui prétend niveler les anges ?
Il est merveilleux de constater que pour Theodor Hacker, le gardien le plus puissant d'un peuple est l'ange de cette nation. C'est en les priant, donc, que nous pourrons servir, de la manière la plus haute qui soit, la paix dans le monde et cela, non par une uniformisation des cultures, comme le voudrait une forme de mondialisation sauvage, mais par la réalisation de la vocation de toutes les nations.
Quant à la deuxième manière, de loin la meilleure, de restaurer la Pax Romana, elle réside dans la réconciliation et le souci de veiller à la dignité de tous et de chacun, de les intégrer dans une réalité d’un ordre supérieur, qui ne saurait relever que de l’esprit.
Comme le disait le bienheureux François Palau o.c.d. :
N’oublie pas que, pour ce qui est de l’amour du prochain, ceux qui font le plus sont ceux qui, avec le temps et de grands efforts, se sont rendus dignes d’assister à ce grand conseil composé, au ciel, des anges de la première hiérarchie et de ces âmes de l’Église militante qui y sont présents pour régler les affaires du salut des hommes. Ce qui se décrète là se réalise dans l’univers. (Lettre 6) Pendant cette semaine, nous pourrons donc prier les anges des nations afin qu'ils conduisent les peuples dont ils ont la charge à la réalisation de leur vocation. "Louez le Seigneur tous les peuples, fêtez-le tous les pays" (Ps 116). Formons-nous une image intérieure de la foule immense des anges et disons-leur souvent pendant la semaine : "Anges des nations, sanctifiez-les peuples dont vous avez la charge" ou encore "Anges des nations, faites-les parvenir à la réalisation de leur vocation" Pour vous familiariser avec le monde des anges, cliquez ici : Carmel 99 (1) Pour recevoir la revue Carmel, cliquez ici. |
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6