François Marto: Le consolateur des Cœurs de Jésus et de Marie 3 / 3
La chambre dans laquelle Notre Dame est venue chercher le petit François le 4 Avril 1919, il y a 100 ans ce jour.
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Nos pastoureaux n'avaient jamais été malades jusqu'à ce mois d'octobre 1918 où Jacinthe, qui n'avait encore que huit ans, et François, qui n'en avait que dix, furent atteints presque en même temps par la terrible grippe espagnole. Partie d'Espagne, l'épidémie, qui fit des ravages dans beaucoup de pays d'Europe, fut particulièrement meurtrière au Portugal. (…)
Un de ces jours, alors que François, déjà malade, avait encore la force de faire une promenade, j'allais avec lui à la Lapa do Cabeço aux Valinhos. Au retour, en arrivant à la maison, nous la trouvâmes plein de gens ; et une pauvre femme, près d'une table, faisait semblant de bénir d'innombrables objets de piété : chapelet, médaille, crucifix, etc. Jacinthe et moi, nous fûmes tout de suite entourées de nombreuses personnes qui voulaient nous interroger. François fut appelé par cette « bénisseuse » qui l'invita à l'aider.
- Je ne peux pas bénir, lui répondit sérieusement, et vous non plus ! Ce sont seulement les prêtres qui peuvent le faire. (Belle affirmation publique de son catéchisme, alors qu'on lui reprochait de ne pas le savoir assez bien pour faire sa première communion. Cette remarque ne figure pas dans ''les mémoires'' de sa cousine)
La phrase du petit se répandit immédiatement parmi la foule, comme si elle avait résonné au moyen d'un porte-voix, et la pauvre femme dut se retirer immédiatement, au milieu des insultes de ceux qui exigeaient d'elle les objets qu'ils venaient de lui remettre.
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« Durant sa maladie, raconte Lucie, il souffrit avec une patience héroïque, sans jamais laisser échapper un gémissement ni la plus légère plainte. Je lui demandai un jour, peu de temps avant sa mort :
– François, souffres-tu beaucoup ?
– Oui, mais je souffre tout par amour pour Notre-Seigneur et Notre-Dame. » (…)
« Un jour, rapporte Lucie, lorsque, avec Jacinthe, nous entrions dans sa chambre, il nous dit :
– Aujourd'hui, parlez peu ! J'ai très mal à la tête.
– N'oublie pas de faire l'offrande pour les pécheurs, lui dit Jacinthe.
– Oui, mais d'abord j'offre cela pour consoler Notre-Seigneur et Notre-Dame, et ensuite je l'offre pour les pécheurs et pour le Saint-Père.
Un autre jour, en arrivant, je le trouvai très content.
– Tu vas mieux ?
– Non, dit-il, je me sens beaucoup plus mal. Il ne me reste que peu de temps avant d'aller au Ciel. Là-haut, je vais consoler beaucoup Notre-Seigneur et Notre-Dame ; Jacinthe, elle, va prier beaucoup pour les pécheurs, pour le Saint-Père et pour toi. Toi, tu vas rester ici parce que Notre-Dame le veut. Écoute, fais tout ce qu'Elle te dira. »
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Un jour, je lui tenais compagnie auprès de son lit avec Jacinthe, qui s'est levée un peu. (Elle était aussi malade et au lit). Soudain sa sœur Thérèse vint nous avertir qu'il y avait sur la route une foule de gens qui certainement nous cherchaient. Aussitôt qu'elle fut sortie je lui dis : « Bien, vous autres recevez les ! Moi je vais me cacher ». Jacinthe réussit à courir encore derrière moi et nous nous mîmes dans un tonneau retourné qui se trouvait près de la porte qui donne sur le jardin. Nous n'avons pas tardé à entendre le bruit des personnes qui, entrant pour voir la maison, sortirent dans le jardin et vinrent même s'appuyer sur ledit tonneau qui nous sauva parce qu'il était retourné du côté opposé.
Lorsque nous nous sommes rendus compte qu'ils étaient partis, nous sommes sortis de notre cachette et nous sommes allés trouver François qui nous informa de ce qui s'était passé.
Il y avait beaucoup de gens qui voulaient que je leur dise où vous vous trouviez, mais moi je ne le savais pas non plus. Ils voulaient nous voir et nous demander beaucoup de choses. Il y avait aussi une femme de Alqueidäo qui demandait la guérison d'un malade et la conversion d'un pécheur.
Moi, je vais prier pour cette femme. Vous, priez pour les autres, qui étaient nombreux.
Cette femme revint, quelques temps après la mort de François. Elle me demanda où était sa tombe, car elle voulait aller le remercier des deux grâces qu'elle lui avait demandées.
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Son plus vif regret, c'était de ne plus pouvoir passer comme autrefois de longues heures au pied du Tabernacle à consoler Jésus caché…
« Lorsqu'il tomba malade, il me disait quelquefois, quand je passai chez lui en me rendant à l'école : “ Écoute, va à l'église et présente à Jésus-caché toutes mes salutations ! Ce que je regrette le plus, c'est de ne plus pouvoir y aller afin de rester quelques moments auprès de Lui. ” » (…)
En six mois, la terrible maladie eut raison de la robuste santé de François. Alors qu'auparavant il récitait jusqu'à sept ou huit chapelets par jour, ainsi que le certifie Olimpia sa mère, maintenant il était si faible que le soir arrivait avant qu'il en ait récité un seul, ce qui l'affligeait grandement. Ne pouvant plus prier et sentant que c'était la fin, il confia à son père qu'il voulait communier. Le 2 avril 1919, le curé de Fatima, l'abbé Manuel Marques Ferreira, se laissa enfin toucher. Il accepta de se rendre sans tarder auprès du petit malade. Ce jour-là, tôt matin, François avait envoyé sa sœur Thérèse quérir Lucie. (…)
Il dit à Lucie : “ C'est que je vais me confesser pour communier et mourir ensuite. Je voudrais que tu me dises si tu m'as vu faire quelques péchés, et que tu ailles demander à Jacinthe si elle m'en a vu faire. ”
« Le soir, il était rayonnant de joie : il s'était confessé et M. le Curé lui avait promis de lui apporter la sainte Communion le lendemain. »
Il exultait. L'instant si ardemment désiré arrivait. Pour la première fois depuis sa Communion miraculeuse du Cabeço, il allait recevoir son “ Jésus-caché ” aux pieds duquel il avait passé tant d'heures silencieuses. Étant donné sa maladie, il aurait pu, bien sûr, se dispenser du jeûne. Mais non ! Il voulut offrir cet ultime sacrifice : « Il obtint de sa mère la promesse qu'elle ne lui donnerait rien après minuit, pour pouvoir communier à jeun, comme tout le monde. » (…)
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Après avoir reçu l'Hostie sur sa langue desséchée, François ferma les yeux, et demeura longtemps immobile… Les premières paroles qu'il prononça furent pour dire à sa mère :
– M. le Curé ne m'apportera-t-il pas encore une fois Jésus-caché ?
– Je ne sais pas, répondit-elle, pressentant sans doute que cette première Communion serait aussi pour lui son viatique.
« La veille de sa mort, écrit Lucie, il me dit :
– Écoute, je suis très mal, il ne me reste que peu de temps avant d'aller au Ciel…
– Alors, repris-je, n'oublie pas, là-Haut, de prier beaucoup pour les pécheurs, pour le Saint-Père, pour moi et pour Jacinthe.
– Oui, je veux bien, mais écoute, ces choses-là, demande-les plutôt à Jacinthe, car j'ai peur d'oublier lorsque je verrai Notre-Seigneur ! Et avant tout, je veux Le consoler. »
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Le jour ou il reçut la Sainte Communion, je le passai presque entièrement près de son lit avec Jacinthe. Comme il ne pouvait déjà plus prier, il nous demanda de réciter le chapelet pour lui. Ensuite, il me dit :
- Sûrement, au Ciel tu me manqueras beaucoup ! Qui me donnera que Notre-Dame t'emmène aussi là-haut bientôt !
- Je ne te manquerai pas. Quelle idée ! Auprès de Notre Seigneur et de Notre-Dame qui sont si bons !
- Oui, c'est vrai. Si ça se trouve, je n'y penserai même pas !
Et maintenant j'ajoute : Peut-être qu'il n'y pense même plus ! Patience !!!
Il faisait nuit, quand je pris congé de lui.
- François, adieu ! si tu t'en vas au Ciel cette nuit, ne m'oublie pas là-Haut. Tu m'entends ? Non je ne t'oublierai pas. Sois tranquille
Et, me prenant la main droite, il la serra avec force pendant un long moment, me regardant, les larmes aux yeux.
- Veux-tu encore quelque chose de plus ? Lui demandai-je, avec les larmes qui coulaient aussi sur mes joues. Non, me répondit-il d'une voix éteinte. Comme la scène commençait à devenir trop émouvante, ma tante me fit sortir de la chambre.
- Alors, adieu, François ! Au Ciel ! – Adieu, au Ciel !
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En effet, le lendemain 4 avril, en ce premier vendredi du mois, il eut encore la force de demander pardon à sa marraine pour les quelques chagrins qu'il avait pu lui causer durant sa vie et pour lui réclamer sa bénédiction. Quand la nuit fut tout à fait tombée, il appela sa mère et lui dit : « Oh ! Maman, voyez !… Quelle belle lumière, là, près de la porte ! » Et, après quelques minutes : « Maintenant, je ne la vois plus… » Vers 10 h du soir, son visage s'illumina d'un sourire angélique et, sans aucune marque de souffrance, sans agonie, sans gémissement, il expira doucement. « Il s'envola au Ciel dans les bras de notre Mère du Ciel », écrit Lucie. (…)
François n'avait pas encore onze ans, et depuis la dernière apparition à la Cova da Iria un an et demi seulement s'était écoulé. Mais, comblé de grâces à chacune des apparitions de Notre-Dame, sanctifié par les innombrables chapelets qu'il avait récités, par ses prières solitaires dans la campagne.
Ainsi que les longues heures passées auprès du Tabernacle, tout absorbé à consoler Jésus-caché, purifié enfin par les souffrances de sa maladie, il était déjà prêt pour le Ciel et la Vierge Marie pouvait venir le chercher. Et on ne peut s'empêcher de penser qu'en accordant ainsi à François de Fatima la grâce d'une sainteté si précoce, la très Sainte Vierge ait voulu manifester qu'elle est bien la Médiatrice de toutes grâces. (…)
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Oui, Jacinthe et François, Je les emmènerai bientôt (avait dit Notre Dame le 13 juin 1917) mais toi, (Lucie) tu resteras ici pendant un certain temps. Jésus veut se servir de toi afin de me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. A qui embrassera cette dévotion, JE PROMETS LE SALUT, ces âmes seront chéries de Dieu, comme des fleurs placées par Moi pour orner son trône.
François fut béatifié le 13 mai 2000 et canonisé le 13 mai 2017. Saint François de Fatima, rendez notre cœur semblable au vôtre, sensible à la peine des Saints Cœurs de Jésus et Marie, tout brûlant du désir d'aller au Ciel pour les consoler. Faisons le dès maintenant en pratiquant la dévotion réparatrice des 5 premiers samedis du mois. (Le prochain premier samedi est dans 2 jours. Pensons à nous organiser pour réaliser notre communion ce jour, sans oublier notre chapelet, notre méditation de 15 minutes et notre confession, le tout en esprit de réparation. Et si nous avons déjà terminé cette dévotion réparatrice des 5 premiers samedis, commençons en une autre pour un membre de notre famille naturelle ou spirituelle, ou pour une connaissance dont la conduite extérieure offense les Cœurs de Jésus et de Marie. (Ceux pour lesquels, l'Ange, à sa première apparition, a demandé pardon, car ‘'Ils ne croient pas, n'adorent pas, n'espèrent pas et ne vous aiment pas''). Par cette insistante prière, (5 mois), Notre Dame leur donnera les grâces nécessaires pour se corriger et ne plus offenser son Fils. (Et en plus, ne pas aller en enfer, car quelqu'un aura prié pour cette âme). Souvenons nous que la prière de François a converti un pécheur !
Enfin n'oublions pas demain le premier vendredi du mois. Essayons de réparer l'offense envers Notre Seigneur avec le blasphème publique dont il a été l'objet récemment.
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Beaucoup d'âmes vont en enfer car elles n'ont personne qui se sacrifie et prie pour elles. (Notre Dame le 19 août 1917)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6