Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là, les pharisiens survinrent et se mirent à discuter avec Jésus ; pour le mettre à l’épreuve, ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. Jésus soupira au plus profond de lui-même et dit : « Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? Amen, je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. » Puis il les quitta, remonta en barque, et il partit vers l’autre rive. (Mc 8, 11-13)

 

Meurtrier de son frère !

Voici l’histoire de Caïn et Abel, issue de l’époque primitive de l’histoire de l’humanité, l’histoire du premier fratricide de l’humanité, née de jalousie, d’envie et de haine. Cette histoire allait ensuite se reproduire et se répéter sans cesse jusqu’à nos jours. L’homme est un loup pour l’homme, pour faire tenir cette péripétie en une formule. Il ne s’agit pas toujours de meurtre et d’homicide au sens littéral du terme, bien que cela aussi arrive. Mais il suffit de noter que quiconque hait son frère est un meurtrier (1 Jn 3, 15). Il existe de nombreuses manières d’en finir avec son prochain : par une concurrence sans merci, par l’oppression, par la calomnie, par des structures injustes et indignes d’êtres humains, par l’absence d’égards, l’indifférence et la passivité vis-à-vis de l’injustice et de la violence. L’image opposée est placée devant nos yeux en la personne de Jésus Christ. Il n’a jamais porté atteinte à la vie d’autrui, bien au contraire, il a donné sa propre vie pour nous. Et la conclusion en est : Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères (1 Jn 3, 16). Dans ce commandement de l’amour, Jésus a résumé l’intégralité de son message.

La haine signifie l’hostilité, le non à la vie. L’amour, au contraire, signifie être un ami de la vie, d’une vie qui ne nous appartient jamais à nous seuls et que nous partageons avec les autres.

 

Le cardinal allemand Walter Kasper (né en 1933) est président émérite du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

 

Le retour de la colombe à l’arche de Noé, fresque, IIIe siècle, Rome, Catacombes des Saints Pierre et Marcellin. © akg-images / André Held