Rencontre de Marie et d’Élisabeth
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (Lc 1, 39-45)
La rencontre de l’Ancien et du Nouveau Testament
[La Visitation] n’est pas un simple geste de courtoisie, mais représente avec une grande simplicité la rencontre de l’Ancien avec le Nouveau Testament. Les deux femmes, toutes deux enceintes, incarnent en effet l’attente et l’attendu. Élisabeth âgée symbolise Israël qui attend le Messie, tandis que la jeune Marie porte en elle l’accomplissement de cette attente, au profit de toute l’humanité. Chez les deux femmes, ce sont d’abord les fruits de leurs seins, Jean et le Christ, qui se rencontrent et se reconnaissent. L’exultation de Jean dans le sein d’Élisabeth est le signe de l’accomplissement de l’attente : Dieu vient visiter son peuple.
Élisabeth, en accueillant Marie, reconnaît que la promesse de Dieu à l’humanité est en train de se réaliser et elle s’exclame : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » L’expression Tu es bénie entre toutes les femmes se réfère dans l’Ancien Testament à Yaël (cf. Jg 5, 24) et à Judith (cf. Jdt 13, 18), deux femmes soldats qui mettent tout en œuvre pour sauver Israël. Aujourd’hui, en revanche, elle est adressée à Marie, jeune fille pacifique, qui va engendrer le Sauveur du monde. Ainsi le tressaillement de joie de Jean rappelle la danse que le roi David fit en accompagnant l’entrée de l’arche de l’Alliance à Jérusalem (cf. 1 Ch 15, 29). L’Arche, qui contenait les tables de la Loi, la manne et le bâton d’Aaron (cf. Hb 9, 4), était le signe de la présence de Dieu au milieu de son peuple. L’enfant à naître, Jean, exulte de joie devant Marie, Arche de la nouvelle Alliance, qui porte en son sein Jésus, le Fils de Dieu fait homme.
Benoît XVI
Benoît XVI a été pape de 2005 à 2013.
L’Adoration des bergers (détail, v. 1645), Philippe de Champaigne (1602-1674), Londres, Wallace Collection. © Dist. RMN-GP
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6